Environ un tiers de l’effectif total des salariés des cuma des Pays de la Loire, qui comporte 527 personnes, a répondu à l’enquête « Qualité de vie et conditions de travail des salariés en cuma », effectuée début 2023. « Neuf répondants sur 10 sont prêts à recommander les cuma et leurs métiers », souligne Arnaud Bourgeais, animateur Emploi à la section 44 de l’UdPL.Ces salariés, majoritairement des chauffeurs-mécaniciens, ont mentionné dans leurs propos la passion et l’intérêt de leur métier, leur attrait pour la polyvalence et la diversité des missions, l’autonomie et un bon relationnel avec les adhérents de la cuma.Il est intéressant de constater que ce relationnel avec les adhérents, peut être également vécu dans des proportions équivalentes, comme un facteur de difficulté. À égalité avec la gestion des horaires. Dans le détail, cette enquête nuancée permet de dégager à la fois les forces de l’emploi en cuma. Mais aussi des pistes de travail.
Des chiffres extrapolables ?
Un facteur important : dans les cuma des Pays de la Loire, les agriculteurs en charge de la gestion des salariés sont formés et appuyés dans cette mission par une équipe d’animateurs spécialisés de longue date. Elles sont aussi logiquement assez bien dotées côté hangars et équipements. C’est le reflet d’un engagement fort sur ces thématiques, mais qui ne se retrouve pas partout au même niveau ailleurs. Mais les pistes dégagées n’en restent pas moins intéressantes.
Passion du métier et bon relationnel : les forces de l’emploi en cuma
Avec l’intérêt du travail en lui-même, le relationnel au travail est plébiscité par les salariés de cuma enquêtés.
Arnaud Bourgeais note que « c’est un point qui ressort également positivement à la question ‘qu’est-ce qui vous motive dans votre travail ?’ .» 18 % des enquêtés mentionnent spontanément ‘l’ambiance de travail’ et le relationnel avec les collègues ou les adhérents.
Il nuance cependant : « On trouve cependant 10 % d’enquêtes avec des mentions négatives au ‘manque de respect ‘, à ‘la mentalité’ ou au ‘comportement’ de certains adhérents. »
Des pistes d’amélioration côté adhérents mais aussi équipement
L’une des priorités des responsables des salariés de cuma est donc bien de cadrer le comportement de ces quelques adhérents qui compliquent la vie des salariés.
Apparaissent aussi des pistes de progression notables en termes de conditions de travail.
Si les chiffres de satisfaction restent assez élevés concernant l’aménagement de l’atelier, les équipements sanitaires et les conditions matérielles, le taux d’insatisfaction grimpe significativement autour de 20 % des répondants.
Avec une pointe du côté des équipements sanitaires, ‘moyennement satisfaisants’ pour un répondant sur cinq. Voire insatisfaisants pour 5 % des répondants.
Des résultats en totale cohérence avec l’étude de l’association nationale des salariés agricoles sur ces sujets.
For-ma-li-ser !
Près d’un enquêté sur cinq (18 %) n’est pas en mesure d’identifier formellement son responsable. Étonnant ? A priori oui, mais pas tant que cela étant donné le nombre de personnes auxquelles les salariés de cuma doivent répondre. Toutefois, 22 % d’entre eux n’ont pas non plus connaissance de leur fiche de poste, même si 91 % indiquent bien connaître leurs missions. Il y a encore des progrès à faire du côté de la formalisation.
Temps familial et saisons creuses : attention danger
Le travail les week-ends et les jours fériés semble davantage impacter l’entourage des salariés qu’eux-mêmes : 8 répondants sur 10 déclarent bien le vivre. Mais « un sur trois remarque l’impact de ce travail sur sa famille et vie personnelle », note Arnaud Bourgeais.
De même, le volume de travail (hebdomadaire ou annuel) est jugé positivement par 92 % des personnes interrogées ; mais la répartition un peu moins. « On voit que la basse saison est plus mal vécue (à 23 %) que la saison haute (à 15 %), analyse l’animateur, car les périodes sans travail pendant l’hiver sont parfois longues pour les salariés. Et leur métier est vécu comme une passion. »
Les adhérents des cuma des Pays de la Loire peuvent globalement compter sur des salariés très mobilisés, qui ne rechignent pas à la tâche.
Ces salariés sont pour la majorité vraiment satisfaits de leur activité professionnelle et de leur encadrement. Le résultat d’un gros travail de professionnalisation des responsables. Qui reste ponctuellement à approfondir, en restant attentif aux comportements des adhérents avec les salariés, et en soignant les équipements à disposition. Sans occulter le fait d’être à l’écoute des dynamiques familiales des salariés.
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :
Un livret sur la qualité de vie au travail, pour les agriculteurs et leurs salariés