Des exosquelettes pour les salariés à la cuma de Saint-Mamans

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Des exosquelettes pour les salariés à la cuma de Saint-Mamans

Cet exosquelette d'ErgoSanté a été testé à la cuma de Saint-Mamans.

La cuma landaise de Saint-Mamans a testé deux types d’exosquelettes pour ses salariés. L’idée est de les soulager dans leurs mouvements, à la fois sur la puissance et la répétitivité. Une initiative dans le droit fil des principes de la responsabilité sociétale des organisations (RSO).

Pour tous les salariés (permanents comme saisonniers) les responsables de la cuma de Saint-Mamans, à Sore, dans les Landes, ont décidé de s’intéresser aux exosquelettes. Ils comptent ainsi faciliter les travaux les plus pénibles, mais aussi prévenir les troubles musculosquelettiques sur le long terme. Ils ont donc fait venir deux dispositifs d' »exosquelettes » de la société ErgoSanté. Un harnais de posture, destiné à soulager l’utilisateur au niveau du dos en répartissant l’effort notamment sur les cuisses. Mais également un dispositif destiné à soulager les mouvements répétitifs effectués avec les bras en hauteur (à hauteur des yeux). « Les salariés ont testé les dispositifs d’exosquelette dans différentes configurations », explique Julien Ladonne, qui fait partie de l’équipe. Nous avons par exemple soulevé des sacs de céréales de 25 kg, des rouleaux de gazon en plaque. Nous avons aussi essayé de monter et descendre d’un tracteur. »

Test concluant pour les exosquelettes

Le test s’est avéré concluant, au moins sur le harnais : « Le harnais de posture est muni d’un ressort en fibre de verre avec trois points d’ancrage au niveau des lombaires, des bras, des cuisses, explique Julien Ladonne. La fibre de verre fait office de ressort, elle agit sur ces trois points. Le but, c’est de sortir 30 % du poids sur le dos, de le répartir et de l’envoyer sur les cuisses. Ça fait se tenir plus droit. »

« Les mouvements sont un peu contraints, mais ces modèles sont déverrouillables, précise-t-il. Au niveau des hanches, il y a un système pour rigidifier ou pour donner un pivot. Il faut le déverrouiller pour monter sur un tracteur, par exemple. »

« Au départ, c’était un peu l’amusement ! mais tout le monde a joué le jeu, en se rendant compte qu’il y a vraiment un intérêt au quotidien. »

Avant de tester un exosquelette cette cuma avait accueilli une visite du Congrès antioanl des cuma/

Julien Ladonne et Francis Colin, de la cuma de Saint-Mamans.

Des exosquelettes pour les agriculteurs aussi

Ces dispositifs coûtent environ 1 500 €. L’équipe est en attente d’une réponse de la MSA pour une éventuellement prise en charge partielle.

Francis Colin, le président de la cuma de Saint-Mamans, confirme : « Nous devrions investir dans le modèle de type harnais, pour soulager le dos, dans deux tailles différentes. »

Les adhérents à la cuma ne s’interdisent d’ailleurs pas de les utiliser. Julien Ladonne insiste sur l’intérêt de ces dispositifs pour les agriculteurs, en particulier pour des travaux très répétitifs, de type manutention ou gavage, par exemple.

Un objet « cuma » unique

La cuma de Saint-Mamans est un objet « cuma » unique. Cette cuma intégrale, créée en 2000, compte six adhérents qui partagent 820 ha de foncier sur les célèbres sables noirs des Landes. Les adhérents utilisent l’intégralité de leur parc de matériels pour la mise en place de cultures légumières de plein champ, de maïs semence, de travaux forestiers. Mais aussi, pour 30 à 40 % de leur chiffre d’affaires actuel, de gazon commercialisé sous forme de rouleaux.

Ce gazon est un produit fragile et « frais » qui doit être expédié la plupart du temps en camion frigorifique et « replaqué » dès le lendemain par des entreprises d’espaces verts surtout.

La manutention de lourdes charges est l'une des raisons de ce test d'exosquelette.

Un adhérent de la cuma de Saint-Mamans présente les rouleaux de gazon tout juste déplaqués. Ces rouleaux sont très lourds.

Salariés spécialisés mais polyvalents

La cuma de Saint-Mamans compte un salarié permanent et des travailleurs saisonniers. Mais elle s’appuie également sur un groupement d’employeurs comptant neuf salariés spécialisés (mais aussi capables d’assumer les missions des uns et des autres en cas de besoin). Notamment une secrétaire-comptable (à 75 %), deux chauffeurs et un responsable gazon.

Efficaces sur la fidélisation

Francis Colin planche avec l’équipe sur la mise en place de mesures de fidélisation depuis un certain temps. Entretiens annuels individuels, réunions collectives hebdomadaires et mensuelles, mais aussi intéressement, prime de Noël et prise en charge de la mutuelle à 100 % par l’employeur. Cela semble fonctionner puisque la majorité des salariés permanents sont présents depuis une dizaine d’années. En revanche, le recrutement des saisonniers, comme pour l’ensemble de la profession agricole, est parfois plus délicat.

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