Deux pistes pour l’électrique s’affrontent

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Deux pistes pour l’électrique s’affrontent

Autour du tracteur au bioGNV et des télescopiques électriques Merlo et JCB, les cumistes normands avaient l’occasion de se pencher sur les carburants du futur matériel agricole.

En novembre, la fédération des cuma Normandie Ouest organisait des réunions de secteurs sur le thème des énergies alternatives pour les automoteurs agricoles. Deux marques qui se sont lancées dans le télescopique électrique participaient aux journées organisées dans la Manche.

Deux constructeurs, Merlot (Agri Bessin) et JCB (V3Pro), à travers leur représentation locale participaient activement aux assemblées de secteurs de la Manche. Le rendez-vous de fin novembre s’intéressait cette année aux ‘énergies alternatives de nos automoteurs’. Au rayon manutention, la piste la motorisation électrique tient la corde, du moins pour les versions « compactes ». Ces dernières correspondent à des engins de 60 à 90 ch pour une capacité de levage de l’ordre de 2,5 t, avec une portée entre 4,5 m et 6 m.

L’utilisation très orientée « valet de ferme » de ces matériels fait qu’ils restent la plupart du temps au sein des bâtiments. De ce fait, les intérêts potentiels de cette alternative sont indéniables. Néanmoins, les représentants des deux constructeurs proposent des technologies et conceptions divergentes qui impacteront les organisations et le champ d’application de ces outils de manutention.

Batterie plomb ou lithium ?

C’est déjà au niveau de la réserve énergétique que les stratégies se démarquent. D’un côté : le montage « batterie plomb ». Incontournable dans le monde du chariot élévateur industriel, il dispose de l’avantage du bas coût et de l’autonomie. Pour un temps de recharge d’environ 8 à 10 h, celle-ci atteint 6 à 8 h. Parmi les arguments qui guident les choix du constructeur Merlo, citons le poids de ces batteries. Par leur emplacement, elles abaissent le centre de gravité pour un meilleur couple de rappel.

En revanche, l’usage de ce type de batteries impose des précautions. Elles sont en effet sensibles aux surcharges, aux charges trop rapides ou partielles, aux températures trop élevées, ainsi qu’aux décharges profondes. De ce fait, il convient par exemple de maintenir leur taux de charge dans une fourchette 20 % – 80 %. En résumé, opter pour cette voie nécessitera une initiation au bon suivi des cycles de charge et d’entretien. Lorsque les précautions recommandées sont respectées, la longévité de ces batteries atteindrait 1 800 cycles sur 6 ans, sans réduction de performance.

De l’autre côté, les solutions à base lithium-ion. Plus chères mais plus résistantes dans le temps, elles se montrent aussi plus tolérantes aux charges partielles de type « Flash ». Ainsi, cette technologie serait particulièrement pertinente sur des activités intensives, relativement courtes (environs 2 à 3 h). Du chargement de mélangeuse /désileuse ou l’approvisionnement d’un méthaniseur constituent des exemples appropriés. Entre chaque utilisation, il est donc possible d’assurer une charge partielle (d’environ 1 h 30), avec ce type de batteries, efficaces, mais qui restent pénalisées par le surcoût à l’achat et les solutions de recyclage partielles.

Des batteries portables, pour télescopique

Face à l’autonomie relativement faible de cette technologie, et grâce à cette possibilité de charge partielle, le constructeur JCB propose un groupe de stockage électrique d’alimentation mobile (5 kVA à 15 kVA). Dans le godet, il accompagne le véhicule sur ses différents lieux d’intervention. L’opérateur pourra ainsi assurer trois à quatre recharges, sans disposer d’énergie électrique sur site.

Une première brique vers un partage en cuma de télescopique électrique ? L’idée a été évoquée lors des réunions de secteur, avec un premier exemple de faisabilité. Chez des aviculteurs, notamment, où la réalisation des vides sanitaires impose un travail de manutention pénible en milieu fermé, ce concept de l’automoteur électrique serait parfaitement validé, apportant, de surcroît, du silence.

Après présentation et essais, chacun a pu noter la similitude des performances techniques à son homologue thermique. Une évidence apparaît aux participants des journées. L’un d’eux soulignait : « À nous de réfléchir à notre autonomie face au contexte de spéculation énergétique et de visualiser quelle pourrait être notre organisation interne afin d’autoconsommer nos pics de productions photovoltaïques et/ou de méthanisation en cogénération. »

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

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