Facile comme devenir éleveur néo-zélandais

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Facile comme devenir éleveur néo-zélandais

Ted Rollinson est propriétaire de sa ferme d’élevage mais n’est plus propriétaire du troupeau, Les vaches appartiennent à quelqu’un de plus jeune, aussi en charge des responsabilités opérationnelles de l’entreprise.

Ted Rollinson est propriétaire d’une ferme laitière de 380ha, pour plus d’un millier de vaches. Il travaille sur l’élevage dont la responsabilité opérationnelle revient à un sharemilker qui détient également quelques parts du système de production. Progressivement, le jeune homme accroît son capital dans l’espoir de devenir à son tour, un jour, propriétaire d’une ferme.

La rédaction d’Entraid vous emmène à travers une série de 15 articles à la découverte de la production laitière Nouvelle Zélande. Un voyage d’étude rendu possible grâce à notre partenaire Agrilys spécialisé dans l’organisation de voyage d’étude professionnel à l’étranger. Suivez notre journaliste en visite sur une exploitation laitière Nouvelle Zélande. Cliquez sur le lien suivant pour voir le sommaire et l’intégralité des articles traitant de l’élevage laitier.

Développer la production laitière avec un sharemilker : schéma d’organisation qui peut expliquer le développement de son exploitation laitière Nouvelle Zélande

Avec leur approche de spécialisation extrême, les acteurs de la production de lait néo-zélandaise en sont arrivés à une spécialisation du facteur humain au sein même du système d’exploitation. Celui qui finance peut être différent de celui qui décide et celui qui travaille et fait travailler peut encore être un autre. Le propriétaire de l’élevage laitier peut donc ne jamais avoir à approcher une vache (et c’est parfois un objectif).

Pour cela, certains ont un sharemilker. Derrière ce titre, se cache un moyen de placer des jeunes gens dynamiques et motivés dans le rôle d’éleveur. Eux, sont portés par l’objectif de capitaliser progressivement jusqu’à pouvoir acheter eux-mêmes leur ferme. « Etre sharemilker permet de progresser très rapidement », explique un éleveur qui a démarré sharemilker de son père. « On gère son troupeau comme on veut. C’est très intéressant ». Ce schéma d’organisation des exploitations a sans doute sa part de responsabilité dans le spectaculaire développement de la production laitière.

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L’équipe adéquate autour d’un troupeau laitier en Nouvelle-Zélande aligne le plus souvent plusieurs acteurs, chacun à son poste bien précis (©Marthe Vivant).

Transmettre progressivement le patrimoine

Chez Ted et Sue Rollinson, dans le Canterbury, les 380ha sont irrigués grâce à six pivots. Après avoir vendu la ferme familiale du nord de l’île, le couple s’est installé ici, dans la plaine la plus productive du pays. « Nous avons converti l’exploitation céréalière au lait, aplani les paddocks avec une pente pour l’irrigation », initiée par submersion grâce au réseau de canaux.

Depuis, les rampes permettent de maîtriser les volumes nécessaires à l’arrosage des prairies, grâce à 8km de canalisations et un investissement de 5MNZ$. « Nous mettons 20mm tous les 3 à 5 jours de septembre à avril, selon les années ». Ted Rollinson affirme que grâce à l’irrigation, « nous avons le contrôle sur le lessivage de l’azote ». Sans parler du rendement annuel : 20tMS/ha. Au quotidien, c’est le sharemilker qui gère l’irrigation. Le jeune homme dirige aussi l’équipe de sept salariés directement au contact des animaux. Aujourd’hui, l’exploitation laitière compte 1450 vaches traites dans un roto de 70 places. Qu’il est loin le troupeau de six vaches avec lequel le père de Ted avait démarré en 1936!

Leur décision de contracter avec un tiers pour diriger leur ferme, Ted et Sue l’ont prise il y a une dizaine d’années. « C’était une grande décision, nous voulions prendre du recul par rapport au travail de l’exploitation. Nous avions le choix entre vendre la ferme ou installer un sharemilker », se souvient Ted. Outre les responsabilités et charges qu’il supporte (voir encadré), le sharemilker doit produire au-delà d’un volume minimum déterminé. Il reçoit en contrepartie la moitié du profit réalisé par la ferme.

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Dans un pays où la dimension des structures est imposante, le système du sharemilking permet aux propriétaires de confier leur entreprise à des jeunes motivés. Pour ces derniers, l’intérêt est d’accroitre progressivement le capital qu’ils détiennent.

Sharemilker : un statut en perte de vitesse dans le pays

Aujourd’hui, environ un troupeau sur cinq voit intervenir un sharemilker dans son schéma. « Il y en a de moins en moins parce qu’ils sont en difficultés lorsque les prix sont bas et qu’ils n’ont pas la terre en assurance », relève Matthew Newman, responsable du service économie de DairyNZ (recherche et conseil aux éleveurs). Ils n’accèdent pas non plus aux revenus que représentent les dividendes des parts sociales Fonterra détenues par les propriétaires coopérateurs. « Ce schéma devient difficile pour acquérir des fermes qui valent de l’ordre de 7MNZ$ », avec un coût du foncier aux environs de 35.000NZ$/ha. La carrière de l’éleveur pouvait se dérouler ainsi : salarié, sharemilker à 20%, jusqu’à 50/50 sharemilker, avant de pouvoir s’installer et être propriétaire des terres, avec

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