Bioéconomie : un projet territorial pour montrer que c’est possible

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Bioéconomie : un projet territorial pour montrer que c’est possible

Dans le projet, le biogaz non raffiné issu du méthaniseur et de ceux des alentours sera ensuite transporté vers une bioraffinerie.

L’exploitation expérimentale Solaris, située sur le site de la Base 112 à Reims, et ses partenaires se lancent dans une expérimentation grandeur nature. Le but : montrer que la bioéconomie est possible dans les systèmes agricoles au sein d’un territoire. La production d’énergie en est l’une des clés.

Il est encore en phase de maturation mais le projet avance. Sur le site de la Base 112, une ferme expérimentale située dans l’agglomération de Reims, les employés s’attachent à construire un concept unique en France : le démonstrateur de bioéconomie territorial décarbonée.

Viable et sans impact sur l’environnement

Derrière ce nom à rallonge, un projet bien concret. Il est d’ailleurs lauréat d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) de la Banque des territoires depuis novembre dernier. Le but est avant tout de montrer qu’il est possible d’avoir une agriculture de grandes cultures autonome et neutre en termes de gaz à effet de serre. « De nombreuses études nous donnent des leviers techniques à actionner chacun séparément, reconnaît Carole Leverrier, directrice de Terrasolis. Ici, on va tenter de les faire interagir pour que l’exploitation soit viable économiquement, sans impact sur l’environnement. »

Pour cela, trois volets seront étudiés. Le premier concerne la production agricole en tant que telle. « Les objectifs sont ambitieux car nous visons une réduction de 75 % des émissions de gaz à effet de serre combinée à une hausse de biomasse de 25 %, explique la directrice. Nous avons énormément de travail et de leviers à étudier pour tenter d’avoir une exploitation neutre. »

Projet Terrasolis - bioéconomie

L’idée de ce projet est de trouver le modèle agricole idéal, qui s’inscrit dans une volonté d’autonomie au sein de l’exploitation et d’une souveraineté alimentaire territoriale.

Le devenir de cette biomasse sera étudié avec les coopératives, négoces et la chambre d’agriculture pour arbitrer son devenir, soit en alimentation, soit en production énergétique. Le deuxième volet de l’étude est axé sur la production d’énergie. Encore une fois, l’expérimentation se veut audacieuse avec la création d’une unité de méthanisation sur l’exploitation. Le biogaz non raffiné qui en est issu et celui des méthaniseurs aux alentours seront ensuite transportés vers une bioraffinerie. « L’idée est de valoriser au maximum ce biogaz pour fabriquer du méthane ou de l’hydrogène par exemple », illustre Carole Leverrier.

Une bioéconomie ancrée dans le territoire

Le dernier axe de ce projet est de trouver des usages aux productions citées tout en valorisant le territoire. « Que ce soit énergétique ou alimentaire, précise la directrice du projet. Ce peut être des circuits courts, où un système économique où chacun investit pour faciliter l’utilisation du produit. » L’idée est de bâtir un cercle vertueux avec l’agriculture en utilisant une approche collective et économique.

Depuis de nombreux mois, des discussions entre Terrasolis et ses partenaires, l’université de Champagne-Ardenne, l’Inrae, Ensia de Nancy, ou encore la Région et la chambre de commerce et d’industries, ont abouti à un consortium. Le projet débutera en 2023 pour une durée de trois ans. L’idée est de trouver le modèle idéal, qui s’inscrit dans une volonté d’autonomie au sein de l’exploitation et d’une souveraineté alimentaire territoriale. « On sait que techniquement, on peut faire beaucoup, mais c’est l’approche économique qui pêche bien souvent, d’où l’intérêt de réaliser cette étude complète. »

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