Comment calculer le tarif de l’épandage de lisier pour la méthanisation ? Chaque lundi, chaque vendredi, l’équipe de la cuma sait qu’elle a trois heures de route pour approvisionner en lisier la SAS Méthaferchaud, et transporter du digestat vers les élevages sur le retour. Toutes les semaines, la tonne gonfle ainsi l’activité lisier de la cuma de 300 m3 de produit pompé.
Outre ce chantier régulier, la méthanisation entraîne des questions et des évolutions dans le groupe d’une cinquantaine d’élevages impliqués dans l’épandage.
Tarif de l’épandage de lisier pour la méthanisation : gérer les imprévus
A l’heure de dresser le portrait d’un des derniers investissements de la coopérative, ses responsables observent : « C’est parce qu’il y a la méthanisation qu’un second ensemble est arrivé dans la cuma. Il doit permettre de réduire la pression qui pèse sur l’activité, sur les chauffeurs et sur le matériel. »
Frédéric Pavy coordonne l’équipe des salariés de la cuma. Il observe : « En saison, le tracteur se met en route le lundi matin. En dehors des remplissages du réservoir de carburant, il ne revoit le garage que le samedi suivant, à 18/19h. » En doublant le parc de leur service, l’objectif des responsables était de limiter le travail de nuit, « car c’est surtout ce paramètre qui est inconfortable et compliqué. La gestion des imprévus est tout de suite plus difficile », analyse le chef d’équipe.
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80000 mètres cube à épandre pour la méthanisation
La nouvelle tonne, une hybride sortie de chez Mauguin, 21 m3, avec 24 m de rampe à pendillards, vient en soutien d’une Samson de 25 m3. « C’est une double essieux, mais qui vaut le prix d’une trois essieux », plaisante Frédéric pour souligner une liste remarquable d’options.
Pouvoir fertiliser des céréales faisait partie des motivations du groupe qui a donc ajouté un système de télégonflage sur sa nouvelle remorque. Pour la campagne inaugurale, ce dernier n’aura pas permis d’étaler les chantiers . La livraison est intervenue tard dans la saison. « Et de toute façon, vu la pluviométrie, ça n’aurait pas été possible cette année », constatent le salarié et Guénaël Hamelin, le trésorier, qui a sollicité l’équipement d’épandage sans tonne d’une cuma voisine pour déposer son digestat sur ses céréales.
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La recherche de la polyvalence
La recherche de polyvalence de l’activité se voit aussi dans la prédisposition du véhicule à porter un enfouisseur. La coopérative peut regarder vers l’avenir et les perspectives ne manquent pas. Au moment du démarrage de l’unité de méthanisation, les responsables de la cuma la Fourragère avaient envisagé plusieurs hypothèses d’investissement (web-série à retrouver sur entraid.com).
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Entre un réseau de fosses tampons, un équipement sans tonne, des cuves de transport, c’est pour le moment ce choix d’un second attelage qui a abouti à ce jour alors que les responsables se mobilisaient sur d’autres projets tels qu’une fusion avec la cuma des Landes.
Quoiqu’il en soit, efficace, son activité de prestation d’épandage prend de l’ampleur. « Nous avons dû facturer entre 70 et 75 000 m3 l’an dernier et environ 80 000 cette année », empiétant sur l’activité des trois tonnes disponibles en conduite par l’adhérent.
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Tarif de l’épandage de lisier pour la méthanisation : équivalent pour les 2 outils
Question coût, le repère moyen d’un mètre-cube de lisier épandu pour les éleveurs de la cuma est de 2,40 €. La tonne, qu’il s’agisse de la Samson ou de la Mauguin, est facturée 1,11 €/ m3 pompé. En revanche, le prix de la traction (main d’œuvre incluse) intégré dans le calcul change d’une quinzaine d’euros selon que ce soit le 933 ou le 724 qui tire la cuve.
« Nous avons l’objectif que le coût pour l’adhérent soit équivalent, pour éviter qu’ils demandent un outil plutôt que l’autre », glisse le trésorier, complété par le chef d’équipe : « Après, c’est dans notre organisation que nous ferons en sorte d’affecter la plus grosse sur le chantier où il y a le plus de route. »
Sur l’ensemble de la cuma, la cadence d’épandage est assez variable, « ça peut aller de 4 ou 5 tours à l’heure, jusqu’à 1h15 pour faire un tour », pose Frédéric Pavy. Ainsi, sur un chantier où le débit représente 5 tours par heure, le coût du mètre-cube épandu tombe à 1,70 €.
Dès lors que la cadence chute à un tour par heure, le tarif passe au-delà des 4,10 € par mètre-cube épandu, et surtout par mètre-cube charrié, puisque le transport représente alors 90% du temps de fonctionnement de l’ensemble. Pour autant, Frédéric constate que les adhérents ont facilement tendance à déléguer à la cuma l’épandage sur les parcelles éloignées et assurer eux-mêmes les chantiers plus proches du corps de ferme. Plus loin, c’est plus cher, mais la cuma reste compétitive.
Cet article est issu des rayons X méthanisation et optimisation des effluents d’élevage