[Portrait] David Marty : « Avec la cuma, on peut aller loin »

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[Portrait] David Marty : « Avec la cuma, on peut aller loin »

David Marty est le président de la cuma de Belpech dans l'Aude.

David Marty a tenté l'aventure de l'installation il y a trois ans. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il que le jeune président de la cuma de Belpech, dans l'Aude, a déjà bien mené sa barque.

Lorsqu’il s’est installé, David Marty ne partait pas de rien: « Très jeune, j’ai travaillé sur l’exploitation familiale, le Gaec de Caudemique, un élevage de canards gras. Puis à la sortie de l’école, j’ai travaillé en plus dans la production de semences, en tant que salarié. » L’expérience dure 7 ans.

Période au terme de laquelle il décide de s’installer en individuel sur de la production de semences: « Ce sont des cultures pointues, il y a de la technicité, c’est plaisant. » Et bien sûr il y a la valeur ajoutée qui devrait permettre à son exploitation de taille modeste de tenir.

Mais voilà, les aléas s’en mêlent. « La première année, mes cultures ont été grêlées à 100%. La deuxième, j’ai eu des parcelles inondées. Et la troisième, des sécheresses sur les cultures de printemps. »

Pourtant, David Marty était resté assez prudent, notamment au niveau des charges de mécanisation: « je n’ai pas de tracteur de tête, seulement le 160cv de la cuma », par exemple. Malgré tout, dans ce contexte climatique instable, les charges de structures sont trop lourdes.

Décisions radicales

Le jeune homme prend donc des décisions radicales: il double sa surface de travail en louant 40ha supplémentaires. Passe en bio toutes les surfaces non-irriguées. Sécurise la valeur ajoutée sur les surfaces irriguées (cultures semences éprouvées, haricot lingot). Développe un atelier de poulet de chair.

« Je m’occupe aujourd’hui des jeunes agriculteurs du canton. Et mon premier conseil, c’est de s’assurer. Le second, c’est de construire un business plan qui fonctionne avec deux ou trois années climatiques complexes, à -30% de chiffre d’affaires. »

Lui choisit aussi de s’impliquer dans la cuma de Belpech. « Je suis devenu président récemment, parce que le Conseil d’administration est très actif. Je suis bien encadré. J’aimerais aussi souligner que la cuma fonctionne bien, humainement et financièrement, parce qu’elle a été bien gérée par tous les responsables successifs. Nous n’aurions pas cette simplicité à investir si cela n’avait pas été le cas. »

Faire cohabiter petites et grandes exploitations

Et ce jeune président prône la cohabitation entre petites et grandes exploitations au sein des cuma: « on se consolide les uns les autres. » Outre le tracteur, la cuma met à disposition de ses adhérents une mini-pelle, un manuscopique, des matériels de travail du sol, une bineuse, une herse-étrille, un épandeur à fumier, une récolteuse à oignons, un convoyeur de grains, et depuis récemment un broyeur d’accotement.

« Nous n’avons pas de matériels de récolte ou de transport, ce sont plutôt des ETA qui font ça dans le secteur », souligne-t-il. Certains sont d’ailleurs adhérents. « La cohabitation entre ETA et cuma fonctionne bien parce que nous avons des règles claires », indique-t-il.

Les responsables ont déposé un permis de construire pour un hangar-atelier, ce qui devrait permettre au salarié de la cuma (mis à disposition partiellement sur les exploitations, tout comme la secrétaire) de pouvoir travailler plus sereinement.

« Nous allons retravailler le règlement intérieur cet hiver », précise David Marty, qui explique simplement « répondre aux demandes des adhérents… Mais en cuma, on peut aller assez loin dans l’évolution. »

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