Machines et climat : gare aux risques d’incendie !

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Machines et climat : gare aux risques d’incendie !

Un feu de champ peut prendre des dimensions spectaculaires.

Le risque d’incendie sur les matériels lors des travaux d’été en pleine chaleur constitue une conséquence pratique majeure du dérèglement climatique.

Lorsqu’on essaie d’imaginer les conséquences du dérèglement climatique sur la conception et l’utilisation des matériels agricoles, une remarque s’impose. La planète est vaste et diverse, de nombreux pays agricoles connaissent des climats plus chauds ou plus perturbés que celui de la France. Donc, les constructeurs de dimension internationale savent faire. Leurs machines acceptent une grande plage de conditions météo, et les options de type grand froid ou forte chaleur existent déjà. Néanmoins, à la lumière des dernières années, il apparaît un risque grandissant, celui des feux de champs quand des épisodes de canicule se produisent au moment des récoltes d’été.

Savoir s’arrêter

Ces incendies agricoles menacent d’abord les chauffeurs, qui peuvent malheureusement se trouver piégés. L’électronique des tracteurs récents n’aime pas la proximité des flammes. Les incendies peuvent également mettre en péril aussi les matériels agricoles présents sur place et la récolte qui les entoure, ainsi qu’éventuellement les infrastructures proches : bâtiments, antennes relais ou éoliennes par exemple. Les presses ou les moissonneuses-batteuses d’aujourd’hui fonctionnent bien, même en pleine chaleur. Mais il faut savoir faire une pause durant les heures de la journée les plus à risque. Il arrive d’ailleurs que les préfets prennent des arrêtés dans ce sens.

Autre point de vigilance, les cabines des tracteurs et des automoteurs autant que l’électronique tendent à isoler le conducteur des signes d’alerte. Il reste plus à son siège et perçoit moins les bruits ou les odeurs suspectes du matériel. Sur les matériels de récolte, les incendies démarrent souvent par un échauffement, d’une courroie, d’un roulement voire de câbles électriques, ou encore à cause des étincelles créées sous la coupe de la moissonneuse par des silex. Un second facteur joue alors : la présence de matières inflammables de type poussière ou brisures de paille, ou d’hydrocarbures venant d’une fuite d’huile ou de GNR.

La prévention commence donc en hiver, par l’habituelle révision conduisant à remplacer les organes défectueux ou douteux. Le réseau électrique peut aussi être une cause d’incendie, quand il a été attaqué par des rongeurs ou, sur les tracteurs, quand les consoles le sollicitent trop fortement.

Entretien préventif et au quotidien pour éviter les incendies agricoles

En saison, le message de prévention est qu’il faut savoir prendre quelques minutes pour nettoyer régulièrement le matériel, éliminer les dépôts de débris secs susceptibles de s’enflammer. Sur les matériels récents, on trouve souvent une soufflette pour réaliser cette intervention à tout moment. Toutefois, pour un nettoyage plus important, un compresseur de chantier ou un souffleur de feuilles se révèlent plus efficaces. Sur une moissonneuse, la vidange périodique du bac à pierres s’avère également nécessaire.

Durant la moisson, les experts préconisent de récolter face au vent, afin qu’un éventuel feu touche les chaumes et non la récolte sur pied. Ils conseillent également de moissonner d’abord autour des points sensibles comme les habitations afin de les préserver en cas d’incendie ultérieur. Si un feu se déclare malgré toutes ces précautions, un extincteur peut en venir à bout dans les premiers instants. D’où le fait qu’on en équipe les matériels d’un ou deux. Par exemple, un modèle d’extincteur à poudre de 2 kg dans la cabine du tracteur, et un autre à eau pulvérisée de 6 l sur la moissonneuse.

Sur les chantiers de pressage, certains complètent le dispositif par une réserve d’eau et une pompe embarquée à l’avant du tracteur. De l’eau peut également être amenée en bord de parcelle à titre préventif, dans une citerne ou dans un pulvérisateur équipé d’une lance. Mais dès que les flammes prennent un peu d’ampleur, il n’y a pas d’autre option que d’appeler les pompiers (18 ou 112).

Cerner le feu avec un déchaumeur

Disposer dans la parcelle d’un tracteur avec un outil de travail du sol attelé dessus constitue un complément dans ces interventions précoces, en attendant les pompiers. Ces derniers recommandent de commencer par l’avant du feu, ou par une zone sensible telle qu’une habitation. Le pourtour sera fait ensuite. Pour ne pas se mettre en danger dans ce genre d’opération, la règle est de ne pas entrer dans la fumée, et de rester à bonne distance, au moins 20 à 30 m. L’éloignement raisonnable est celui où le conducteur du tracteur ne sent pas le rayonnement thermique.

Pour plus d’informations, retrouvez ces articles sur www.entraid.com :

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