Un séchoir à énergie renouvelable pour des usages multiples 

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Un séchoir à énergie renouvelable pour des usages multiples 

La cuma de la Rabelaisie porte un projet de séchoir multi-produits, utilisé à différentes périodes. Une façon d’optimiser cet équipement coûteux.

Un groupe d’adhérents de la cuma de la Rabelaisie, à proximité de Chinon en Indre-et-Loire, porte en commun un projet de séchoir en grange qui concernera à la fois les fourrages et les céréales.

Partie d’une initiative individuelle, l’idée de construire un séchoir est rapidement devenue un projet collectif. En octobre 2020, lors de l’assemblée générale de la cuma Rabelaisie, un adhérent exprime son souhait de s’équiper d’un séchoir en grange afin de mieux valoriser les nombreuses prairies permanentes de son exploitation. Cela lui permettrait en même temps de pouvoir gagner en autonomie alimentaire pour son élevage caprin avec transformation fromagère. Plusieurs autres éleveurs sont interpellés et décident de se joindre à lui. Des céréaliers souhaitent profiter également de l’opportunité. Un tel séchoir leur permettrait de sécuriser leurs récoltes de céréales et de développer des luzernes pour l’allongement de leurs rotations. Grâce à la mutualisation, le groupe espère ainsi réaliser des économies d’échelle en augmentant le tonnage des ressources à sécher. Les saisons de séchage des fourrages et des céréales pouvent en effet s’intercaler.

Huit exploitations diverses

À ce jour, huit exploitations agricoles sont impliquées. Cinq d’entre elles sont en agriculture biologique et les trois autres en conventionnel. Le projet réunit à la fois des fermes céréalières et des fermes d’élevage. Les adhérents ont ciblé un lieu d’implantation du bâtiment assez centralisé, de manière à limiter les transports. C’est un critère important pour un projet collectif, étant donné les volumes élevés de céréales et, surtout, d’herbe en vrac, qu’il est prévu de transporter. Ces trajets ont lieu dans les deux sens, à la fois pour apporter les matières premières à sécher et pour les reprendre ensuite. Les agriculteurs n’ont pas encore arrêté le dimensionnement définitif du projet. Ce dernier évoluera en fonction des coûts de construction. Avec l’appui d’Élodie Bertrand, chargée de projets à la frcuma Centre-Val de Loire, les exploitants réfléchissent aussi à l’organisation du travail. Cela pourrait éventuellement déboucher sur l’embauche d’un salarié.

Séchoir collectif multiproduits

Le séchoir collectif de la Rabelaisie comportera des cellules pour sécher de foin en vrac et les céréales, et des caissons à fond plat pour de petits lots de céréales, voire du bois. Les agriculteurs envisagent un système de récupérateur d’air chaud sous panneaux photovoltaïques, doublé d’un chauffage d’appoint avec chaudière à bois. La cuma a déposé un PCAE pour financer la griffe du bâtiment destinée à manipuler le contenu du séchoir. Le PCAE servira aussi à financer la chaîne de matériels de récolte de fourrages que le groupe prévoit d’acheter : un groupe de fauche d’environ 6m, un andaineur à tapis, une faneuse, deux remorques autochargeuses.

Un GIEE pour avancer

En 2021, le groupe se constitue en groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE). Objectif : identifier les différents axes de travail en lien avec l’arrivée du séchoir. Le GIEE baptisé Sech’o’poil, porté par la cuma la Rabelaisie, est désormais labellisé. Il est animé par la frcuma Centre-Val de Loire de 2022 à 2027. Élodie Bertrand, chargée de projets à la frcuma, suit ce dossier qui présente une dimension agro-écologique de premier plan. Compte-tenu du coût important de l’investissement, la Rabelaisie mûrit prudemment son projet. Après plusieurs mois de réflexion, le dossier avance progressivement avec le devis du constructeur du séchoir qui arrive fin mars 2023. En parallèle, le groupe bénéficie de l’accompagnement technique de la chambre d’agriculture.

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