Un cercle vertueux de projets dans la cuma

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Un cercle vertueux de projets dans la cuma

Un souffle vivifiant, transmis par un groupe de jeunes adhérents dynamiques, a abouti à de nombreuses réalisations en 2022 et 2023. Avec de nouveaux projets prévus en 2024.

Un territoire agricole ouvert à la coopération, des dispositifs de subvention stimulants et, surtout, des responsables dynamiques : tous les ingrédients sont réunis pour que la cuma de l’Union de Saint Paul (79) déploie pleinement ses ailes.

Selon le Larousse, le mot “synergie” désigne la “mise en commun de plusieurs actions. Ces dernières concourent donc à un effet unique et aboutissent à une économie de moyens”. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette définition s’applique parfaitement à la cuma de l’Union (Deux-Sèvres). Celle-ci se situe à Bouillé-Saint-Paul (Val en Vignes), au nord de Thouars. La cinquantaine d’exploitations adhérentes profite en effet de l’esprit collaboratif. C’est d’ailleurs surtout un noyau resserré autour d’une quinzaine de membres qui le font vivre. Âgés de 37 ans, Sylvain Jolly, président de la coopérative, et Emmanuel Jeanneteau, son trésorier, sont deux des artisans de cette synergie. Aux côtés d’autres agriculteurs de la même génération, ils surmontent tous les problèmes d’ordre organisationnel, technologique ou économique qui freinent habituellement les initiatives collectives. « Nous sommes un groupe ouvert », se félicitent les deux responsables, bien décidés à poursuivre dans ce sens.

Investir pour réussir à lancer de nouveaux projets

Au cours des dernières années, les investissements se sont succédé sans relâche (voir encadré). « Nous avons profité en 2022 de dispositifs de subvention, tels que le PCAE ou le programme d’aide mis en place par FranceAgriMer pour lancer de nombreux projets », expliquent-ils. Deux millions d’euros ont ainsi été investis. Résultat : le chiffre d’affaires annuel est passé de 180 000,00 € à plus de 300 000,00 €. Outre les matériels achetés l’an passé, la construction d’un hangar équipé d’un toit photovoltaïque a certes alourdi la facture, mais ce bâtiment, indispensable pour la remise des outils, offrira aussi aux adhérents un lieu adapté pour accueillir leurs réunions. La réflexion s’organise désormais autour de la création d’un emploi de chauffeur-mécanicien, en raison des besoins croissants au niveau de l’entretien des matériels.

Un climat de confiance

Au niveau local, le terreau était favorable à l’éclosion de projets collectifs. Et l’accès à des financements publics conséquents a servi de déclencheur. Les agriculteurs qui s’installent étant confrontés, ici comme ailleurs, au renchérissement des outils de production, l’une des solutions a été la mutualisation. « Sans la cuma, nous -n’aurions pas pu nous équiper de tous les matériels nécessaires à nos exploitations », confessent Sylvain et Emmanuel. D’autant plus que les entreprises locales de travaux agricoles ne sont pas forcément en mesure de proposer un rapport qualité-prix compétitif. Grâce au climat de confiance qui s’est peu à peu installé entre les adhérents, d’autres initiatives ont été engagées.

Le hangar fait partie des projets réalisés en 2023.

Sylvain Jolly, le président, et Emmanuel Jeanneteau, le trésorier, devant le nouveau hangar.

Une activité de désilage sur un potentiel restreint d’exploitations a ainsi été lancée, en 2023, sans aides publiques. De même, après l’arrêt de l’activité moisson de leur entreprise de travaux agricoles (ETA), une réflexion est en cours quant à la location ou l’acquisition d’une seconde moissonneuse-batteuse. “Être à l’écoute et réagir vite”, telle pourrait être la devise de la cuma de l’Union, si l’on en juge par son dynamisme et ses projets. À titre d’exemple, l’activité déchaumage est passée en trois ans d’un matériel porté de 3,50 m pour 300 ha à quatre déchaumeurs différents (dents/disques indépendants) allant jusqu’à 6 m de largeur pour 1 200 ha. Il en va de même pour l’épandage de fumiers et de fientes. Si le groupe a eu du mal à la lancer en 2021 avec 3 000 t d’engagement, il vient d’acquérir un second appareil pour 20 000 t.

Assurer de gros débits de chantier

La cuma de l’Union s’appuie sur trois tracteurs de 215 cv, achetés en 2022 et livrés au printemps 2023, capables de charger ou de remorquer tous les matériels. Ainsi, les exploitations adhérentes peuvent utiliser tous les outils de la coopérative sans être obligées d’investir elles-mêmes dans un engin hyperpuissant.

Le groupe se montre également très attentif à la main-d’œuvre disponible dans les exploitations. Principalement consacrés à -l’élevage bovin et hors-sol, à la polyculture, aux grandes cultures et, dans une moindre mesure, à la viticulture et au maraîchage, ces domaines mobilisent une importante force de travail. D’où l’acquisition en cuma de matériels assurant de gros débits de chantier, comme le combiné de fauche triple de 9 m (mis en route en début de campagne 2023), doublé d’un regroupeur d’andains à tapis. Outre le gain de temps au moment de la fauche, l’ensilage s’avère lui aussi plus rapide, puisque la machine récolte un andain d’herbe tous les 9 m.

Éviter les écueils pour mener à bien les projets

La multiplication des achats en commun expose parfois le groupe à des déconvenues. Ainsi, les deux dernières tonnes à lisier avec enfouisseurs ont manqué de fiabilité, occasionnant des frais de réparation conséquents. Heureusement, la cuma a fait preuve de -réactivité et limité l’impact économique, en s’équipant auprès d’un autre constructeur. Afin de se prémunir des risques de panne sur des activités sensibles comme la traction, la cuma de l’Union a souscrit un contrat d’entretien avec une extension de garantie sur cinq ans. Concernant la fauche, elle a -préféré jouer la carte de la prudence, en conservant les anciennes machines. « Globalement, les nouvelles activités que nous avons lancées ont généré plus d’unités que ce qui était prévu au départ », résument Sylvain et Emmanuel, qui ont ainsi réussi à maîtriser les coûts facturés, en préservant la cohésion du groupe.

Faciliter la prise de décision

Sylvain Jolly, Emmanuel Jeanneteau et leurs collègues n’ont pas ménagé leurs efforts pour sécuriser le fonctionnement de la cuma, en engageant de nombreuses actions : actualisation du règlement intérieur, souscription de parts sociales au prorata du chiffre d’affaires de chaque adhérent (45 %), facturation d’acomptes pour ne pas ­impacter la trésorerie des exploitations ou encore l’engagement dans un dispositif DiNA. De plus, afin de faciliter la prise de décision, la coopérative sollicite régulièrement le service machinisme de la fdcuma, qui fournit des conseils techniques, établit si nécessaire un cahier des charges et évalue le coût de ­revient prévisionnel d’une activité.

Projets actés ou en cours de réflexion

  • Tracteur d’occasion équipé d’un système d’autoguidage RTK pour
    le semis, les traitements phytosanitaires et le binage (création d’activité).
  • Semoir monograine 8-9 rangs (renouvellement et évolution d’activité).
  • Bineuse 8-9 rangs (création d’activité).
  • Moissonneuse-batteuse (second groupe).
  • Création d’un emploi.

Des investissements à foison

 2023 

  • Début des travaux du hangar (création).
  • Ensileuse automotrice 460 ch, bec maïs rotatif 8 rangs, pick-up repliable 5 m (renouvellement + augmentation d’activité).
  • Fourche à ensilage gros modèle (renouvellement).
  • Trois tracteurs de 215 CV (création d’activité pour de la traction et du transport).
  • Charrue six corps réversibles (création d’activité).
  • Herse rotative repliable 4,50 m (création d’activité).
  • Deux rouleaux tasse avant 4,50 m (création d’activité).
  • Groupe de fauche triple 9 m + regroupeur d’andains à tapis (complément du parc actuel de faucheuses).
  • Deux bennes 18 t de charge utile (renouvellement de deux bennes + complément du parc actuel de bennes).
  • Plateau fourrager 26 t de PTAC (création d’activité).
  • Déchaumeur à dents porté 3,5 m (complément du parc actuel de déchaumeurs).
  • Déchaumeur à disques semi-porté 6,15 m (complément du parc actuel de déchaumeurs).
  • Désileuse automotrice (création d’activité).
  • Épandeur à table d’épandage (complément du parc actuel).

 2022 

  • Houe rotative 6,40 m (création d’activité).
  • Andaineur 7 m (renouvellement).
  • Broyeur de végétaux 7 m (renouvellement).
  • Deux tonnes à lisier 18 500 l avec enfouisseur à disques polyvalent 6 m (renouvellement prématuré en raison de problèmes de fiabilité).

2021 

  • Épandeur de fumier à table d’épandage (création d’activité).

 2020 

  • Deux tonnes à lisier 18 500 l avec enfouisseur à disques polyvalent 7,50 m (création d’activité).

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