Les caractéristiques des grains qui permettent de trier une récolte sont diverses. Leur forme (longueur, largeur ou épaisseur), leur densité ou leur couleur sont les principaux critères sur lesquels les différents types de trieurs se basent pour travailler.
S’il n’y en a qu’un ce sera lui : le trieur « à grilles » ou « nettoyeur-séparateur » constitue un passage obligé avant d’impliquer d’autres matériels de tri. Il sélectionne les grains en fonction de leurs dimensions (longueur, largeur, épaisseur).
Impossible de passer à côté des grilles
Par exemple, un grain de blé passera à travers une grille à trous ronds de 5,5 mm de diamètre, alors qu’une graine de féverole, plus longue et plus large, ne pourra pas. Autre exemple, un pois cassé passera comme « une lettre à la poste » à travers une grille à trous oblongs de 4,5 mm sur 20 mm d’ouverture, qui retiendra un pois entier.
Dans un nettoyeur-séparateur, il y a plusieurs grilles, chacune servant à isoler une fraction du mélange. Elles peuvent être planes et superposées et on parlera de trieur alternatif. Dans ce cas, la ou les grilles du dessus séparent les impuretés ou les plus grosses graines, la ou les grilles du dessous séparent les petites (adventices, grains fusariés…). En un passage, on obtient donc trois fractions différentes avec ce type de trieur. Le nombre de grilles du trieur définira seulement son débit.
Dans les trieurs rotatifs en revanche, les grilles sont cylindriques. Dans ce cas, on a un alignement de 3 à 5 grilles qui forme un tunnel où est envoyé le flux de grains. Chaque grille en laissera tomber une fraction différente, par ordre croissant de dimension, jusqu’à évacuer les déchets grossiers en bout de cylindre.
Ce qui jouera le plus dans la qualité du tri et la polyvalence du trieur sera le choix avisé des grilles. Pour cela, le jeu de grilles doit comprendre des grilles à trous ronds et d’autres à trous oblongs, en de multiples largeurs d’ouverture. Par exemple, pour trier des mélanges céréales-protéagineux, une dizaine de grilles de chaque type est nécessaire pour s’adapter au mieux à chaque mélange, dont la taille des grains peut varier. Il y a donc un budget à prévoir, même si quelques astuces existent : trouver des grilles d’anciens trieurs compatibles avec son modèle, se procurer des grilles directement chez un industriel…
Qu’elles soient planes ou cylindriques, l’action des grilles est complétée par la ventilation à l’entrée et à la sortie du trieur. Celle-ci enlève tout ce qui est beaucoup moins dense que les grains (poussière, pailles, terre, akènes…).

Le trieur à grilles rotatif divise une récolte en plus de fractions que l’alternatif qui se contente de produire trois lots.
La grille a ses limites que d’autres trieurs ignorent
Certains objectifs ne pourront être atteints avec un passage au trieur à grilles, par exemple discriminer des graines de vesce et du blé, des cailloux et des lentilles, certaines brisures de féveroles dans une céréale… Dès que les éléments du mélange à trier ont des largeurs et épaisseurs proches, les grilles deviennent inefficaces. Selon la valorisation du produit (qui détermine le degré de pureté des lots à atteindre), il sera alors nécessaire de compléter le travail avec d’autres types de trieurs, plus spécifiques et généralement moins
