Tracteur: 35 % des charges de méca de l’exploitation

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Tracteur: 35 % des charges de méca de l’exploitation

De plus en plus puissants, bardés des dernières technologies, les tracteurs sont les matériels qui sont en tête des charges de mécanisation des exploitations.

Travail du sol, semis, transport, fauche, entretien des espaces… le tracteur est le matériel indispensable au quotidien. Devenu un concentré de technologies permettant plus de débit de chantier, de précision, de confort, il est aussi le premier poste dans les charges de mécanisation. Une place confortée ces dernières années avec une augmentation des prix d’achat.

Une étude menée par la fdcuma de l’Aveyron montre que le tracteur, à lui seul, représente 35 % des charges de mécanisation des exploitations. Les moyennes cachent les écarts de plus ou moins 10 points autour de cette valeur. À titre d’information, la charge financière liée à un emprunt sur un investissement de 100 000 € s’élève à 3 500 € la première année, sans avoir remboursé de capital. Ajoutons à cela la prime d’assurance d’un tracteur très récent, d’environ 1 200 €, ces deux seuls postes, 4 600 €, équivalent à 190 heures de tracteur utilisé en cuma.

Une courbe des prix qui s’envole

Avant 2021, l’augmentation du prix des tracteurs était autour de 2,5 % par an. Une évolution du prix vers le haut qui s’explique par le développement d’une technologie embarquée de plus en plus pointue ainsi que de nouvelles obligations réglementaires.

Ces deux dernières années, en prenant pour référence l’indice Insee des prix d’achat des moyens de production agricoles, les prix des tracteurs ont tendance à s’envoler. En cause principalement, la hausse du prix des matières premières suivie par celui de l’énergie. Résultat : +5 % en 2021 et + 7 % en 2022. Pour les 5 premiers mois de 2023, la hausse est déjà de + 2 %.

Des impacts futurs sur le coût d’utilisation des tracteurs ?

Un serpent de mer vient de refaire surface au tout début de l’été. Dans le cadre de la baisse des dépenses publiques, le ministère de l’Économie annonçait vouloir supprimer d’ici 2030 l’avantage fiscal accordé aux utilisateurs de GNR.

Si la fiscalité devait être alignée sur celle du gasoil routier, le GNR passerait de 1,10 €/l aujourd’hui pour atteindre 1,60 €/l soit une augmentation de 0,50 €. Pour un tracteur de 155 ch qui réalise 700 h/an avec une consommation moyenne de 11 l/h cela représenterait un coût supplémentaire de près de 4500 € à l’année.

Comme pour les camions avec la taxe annuelle sur les véhicules lourds, anciennement appelée taxe à l’essieu, ou les véhicules de tourisme avec la taxe sur la masse en ordre de marche, appelée aussi malus au poids, les tracteurs pourraient aussi voir arriver une taxe au poids.

Lors d’une récente conférence d’Axema, le syndicat français des industriels de l’agroéquipement, la question du poids des machines agricoles a été évoquée. Une idée qui vient de Bruxelles, suite au constat d’une sur-compaction des sols sur plus de la moitié des surfaces agricoles de l’Europe.

Une nouvelle taxe sera-t-elle appliquée à plus ou moins long terme ? Verra-t-on prochainement une diminution de la taille et du poids des machines ? Pour les mêmes débits de chantiers, faudra-t-il doubler le nombre de machines et par conséquent la main-d’œuvre, déjà difficile à trouver ?

Cela ouvrirait la voie à la démocratisation de la robotique. Des machines autonomes plus petites, avec une plage de travail plus longue et sans chauffeur. Une fiction pour le moment, mais qui pourrait devenir une réalité plus rapidement qu’on ne le pense.

Comprendre et utiliser son tracteur de façon économique

Des tracteurs plus chers, avec de plus en plus de technologies embarquées, mais qui sont souvent sous-utilisées. En cause pour les utilisateurs, une mise en route trop rapide qui ne permet pas une utilisation optimale des nombreuses fonctions du tracteur. Savoir utiliser son tracteur, c’est aussi connaître son moteur. Le passage au banc d’essai permet de réaliser des économies de carburant.

Pour rappel, dans le dernier numéro des Rayons X, le carburant compte aujourd’hui pour plus de 40 % dans le coût de détention d’un tracteur de 155 ch. En attendant des alternatives au GNR comme l’électrique, le bio GNV, l’hydrogène, les huiles végétales, mettre en œuvre de bonnes pratiques permet des économies dans l’utilisation du très cher tracteur.

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