Louer du matériel agricole n’était pas dans leurs habitudes, mais grâce à la plateforme Camacuma, les cuma de la Cantonale et de la Panouille, situées en Saône-et-Loire, ont revu leur stratégie d’investissement . « Le besoin d’avoir un télescopique, principalement pour charger le fumier dans l’épandeur, était de plus en plus présent dans notre cuma, relate David Cornier, président de la cuma de la Cantonale qui accueille plus d’une trentaine d’adhérents dont des éleveurs. Lors de notre assemblée générale en février 2022, nous nous sommes donc lancés dans l’étude d’achat d’un télescopique. Onze d’entre nous se sont engagés. »
Un télescopique avec Camacuma
À la même période, la frcuma Bourgogne-Franche-Comté adhère à Camacuma et fait revoir la stratégie du groupe. « Nous n’avions jamais évoqué l’idée de louer du matériel mais avec cette offre, nous nous sommes un peu plus penchés sur ce type de financement. »
En effet, à cette période, Camacuma proposait à la location un télescopique de la marque Bobcat de 130 ch et d’un mât de 7 m de haut avec un tarif dégressif selon son utilisation. « Nous avions estimé notre besoin à 650 h/an, se souvient le président. Pour cette utilisation, le coût horaire était fixé à 18,60 €. »
À partir de ce constat, les onze agriculteurs se sont renseignés et ont demandé des devis pour l’achat et la location de télescopiques de différentes marques. « Avec l’aide de notre conseillère, nous avons réalisé une analyse chiffrée. Il s’est avéré que, en achat comme en location, les coûts étaient supérieurs de 5 €/h par rapport à l’offre de Camacuma, sans compter les coûts d’entretien. »
Benchmark
En effet, dans le contrat proposé, les frais de maintenance, avec la vérification générale périodique (VGP) nécessaire pour les engins de levage, le changement des pneumatiques au bout de 2 500 h, et les vidanges, sont pris en compte. Un plus lorsque le matériel est souvent sollicité et utilisé par différentes personnes. De plus, le délai de livraison était établi à trois semaines contre 12 à 18 mois chez les concessionnaires. Et autre avantage, il n’y avait pas de trésorerie à sortir.
Fin avril, le Bobcat est livré avec son godet, une fourche multifonction et un lève-palette. Pas sans une certaine appréhension : « Nous n’avions pas affaire à un concessionnaire directement, nous craignions qu’il ne joue pas le jeu sur la mise en route du matériel ou de son entretien, mais ce n’était pas le cas, avoue-t-il. Le fait que ce soit une marque un peu moins répandue nous a aussi fait hésiter, mais en se renseignant, on apprend que c’est la marque Massey et que les autres utilisateurs sont satisfaits pour sa robustesse et sa maniabilité. » Pas de déception, donc, au printemps.
Engagement de 5 ans
Six mois plus tard, l’enthousiasme reste le même. « Le télescopique semble bien dimensionné par rapport à notre utilisation, reconnaît-il. Pour commencer une nouvelle activité, c’est l’idéal, car nous ne nous engageons pour cinq ans uniquement avec une résiliation possible au bout de 18 mois. En comptant la consommation d’Adblue, l’assurance, les frais de gestion et l’amortissement de la pince que nous avons acheté en plus, on obtient un coût d’utilisation de 24 €/h. Sans le carburant. Le fait que l’engin soit en location incite les utilisateurs à être plus attentifs au matériel, d’autant plus qu’il est connecté. Cela demande plus de rigueur dans sa manipulation et ce n’est pas plus mal. »
Engagés pour cinq ans, les adhérents de la cuma ne pourront pas l’acheter à l’issue de cette période mais ils pourront renouveler le matériel dans les mêmes conditions. L’occasion d’avoir toujours un matériel performant. « Avec ce système, on montre aux concessionnaires que l’on peut utiliser du matériel autrement que dans les schémas classiques et c’est important. Cela donne une certaine force », souligne le président de la cuma de la Cantonale.
Nouveau groupe
Même son de cloche pour la cuma de la Panouille, qui possédait déjà un télescopique de la marque Manitou depuis plus de six ans pour la manutention des effluents d’élevage. Celui-ci était réparti entre huit adhérents dont un qui s’en servait davantage. Au total, il était utilisé 350 h/an. « Il commençait à vieillir et son utilisation dans différents élevages posait un problème sanitaire, explique Carole Serrurot, présidente de la cuma de la Panouille. Il y a deux ans, nous nous sommes posés la question de renouveler le matériel mais cela impliquait beaucoup de changements avec, notamment, le retrait de plusieurs adhérents, mais aussi la rentabilité d’un matériel servant peu. »
L’offre Camacuma de location d’un Bobcat est apparue comme une solution au groupe d’éleveurs bourguignons. « Seulement, le changement de marque et de gabarit effrayait certains membres », regrette la présidente.
Si le système n’a pas séduit le groupe déjà en place, deux autres éleveurs de la cuma s’y sont intéressés. « Ils avaient déjà un télescopique, mais se posait la question d’en acquérir un deuxième car il fallait qu’il tourne pour être rentable. À eux deux, leur besoin a été évalué à 1 000 h/an et ils se sont engagés avec l’offre Camacuma. Un troisième éleveur est venu se greffer pour réaliser quelques heures de plus. » Le Manitou a été, entre-temps, revendu à un membre de la section.
Libère l’esprit
Reçu fin juin, le télescopique correspond aux attentes des trois éleveurs. « En location, c’est plus facile, on connaît le tarif et il y a un suivi régulier, observe la présidente. Le coût de location est de 12,70 €/mois. Même si la marque est inhabituelle, le gabarit correspond à nos activités. Le matériel tourne et sera renouvelé si besoin au bout de cinq ans. Pas besoin de devis, de questionnements sur les modèles et marques, sur le nombre d’adhérents, tout est simple. En tant que présidente de cuma, ça libère l’esprit ! »
Outre l’aspect économique qui est très avantageux, le matériel est suivi et cela incite les adhérents à être davantage responsables du matériel. « J’attends avec impatience les prochaines offres de Camacuma », lance Carole Serrurot.
Téléscopique : bien ou mal assuré ?
Pour les deux présidents des cuma ayant un télescopique en location, la question de l’assurance a été une source de questionnements. « Je ne sais toujours pas si l’engin est bien assuré ou non, reconnaît David Cornier, président de la cuma de la Cantonale. Avec le contrat de location, une assurance est prévue pour la responsabilité civile et le bris de glace mais je n’arrive pas à savoir si elle est suffisante ou non. »
Carole Serrurot, présidente de la cuma de la Panouille, a tenté, quant à elle, de comparer les contrats d’assurance. « J’ai passé deux jours sur le sujet. Finalement, on nous a proposé une assurance supplémentaire de 330 € par an pour couvrir un peu mieux le télescopique en cas de pépin. Cela a été néanmoins compliqué de trouver un assureur qui accepte de réaliser des contrats supplémentaires et partiels. »
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