Dans le bâtiment, ombre et air sécurisent la production laitière

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Dans le bâtiment, ombre et air sécurisent la production laitière

La conception du bâtiment, la cohérence des ouvertures... comptent parmi les préalables à l’ajout de ventilateurs.

En cas de fortes chaleurs, les vaches laitières ont besoin d’ombre et d’air pour rester dans les meilleures dispositions et limiter la chute de production. Pour autant, l’installation de ventilateurs n’est pas la solution miracle. D’autres actions sont prioritaires pour protéger efficacement son cheptel de ce risque.

Le bâtiment des vaches laitières bien conçu est celui qui les aide à surmonter l’hiver, mais également les périodes de forte température. Elles se montrent «particulièrement sensibles» à ce phénomène. Cette sensibilité au chaud des vaches laitières se traduit par la dégradation de leur bien-être. On parle alors de stress thermique des vaches Cela signifie en même temps «des conséquences sur les résultats technico-économiques du troupeau», résument les publications d’un programme financé par le Cniel sur le confort thermique des vaches laitières en bâtiment.

Le confort c’est la santé

En situation de stress thermique, la vache tempère son ingestion. Elle se fatigue, s’expose à des troubles de santé… Lors d’une conférence au Space, Bertrand Fagoo, référent Idele sur la ventilation en bâtiment, précise qu’à l’instar des animaux de renouvellement, les vaches taries sont également concernées. «Les études montrent que les génisses nées après une période de stress thermique connaissent une réforme plus précoce.» Néanmoins, l’installation de systèmes de ventilation active, voire de brumisation ou douchage, ne sont que les dernières actions à mettre en œuvre pour aider le troupeau à bien vivre les canicules sous son abri.

aire d'attente d'une salle de traite

L’aire d’attente est le lieu où il y a le plus à faire dans bien des cas. Les animaux peuvent y rester pressés assez longtemps quand la salle de traite est sous-dimensionnée. La gestion des rayonnements et de la circulation de l’air y est primordiale.

«Si la vache est déjà fragilisée», par exemple parce qu’elle ne bénéficie pas de condition confortable pour se coucher ou qu’elle n’a jamais d’ombre lors de ses sorties herbagères… «elle sera d’autant plus impactée par le stress thermique», pose le spécialiste. Le confort de ses animaux est donc essentiel, toute l’année. «L’abreuvement est la première chose à regarder.» Or il est souvent un facteur limitant dans les bâtiments d’élevage. Pour l’été, l’objectif est d’avoir «10cm par vache» d’abreuvoirs bien accessibles et proposant une eau de bonne qualité.

Stress thermique des vaches: les pratiques du quotidien jouent aussi

Vient ensuite l’alimentation. Après son repas, la vache produit de la chaleur en ruminant. Ceci explique qu’elle s’adapte en réduisant sa consommation. Ainsi la ration doit rester appétente pour ne pas amplifier le phénomène. Et l’expert propose une idée: «Lors des épisodes de forte température, on peut envisager de distribuer le soir», ou de scinder la distribution en deux passages, aux heures les plus fraîches de la journée.

Portrait de Bertrand Fagoo

Bertrand Fagoo est spécialiste Ventilation des bâtiments au sein d’Idele.

«Le stress thermique, ce n’est pas uniquement la température.» L’hygrométrie ou la vitesse d’air jouent également. Le rayonnement aussi. «L’impact du rayonnement est de 2 à 5°C sur la température ressentie par la vache», chiffre Bertrand Fagoo. «Il faut penser le bâtiment», ses éclairages, ses matériaux, par rapport à la course du soleil aux différentes saisons. «Pour l’été, des éclairages par le nord ou l’est sont préférables.» Certains cas justifient de surcroît une isolation partielle de la toiture. «Minimiser la maçonnerie a aussi un intérêt vis-à-vis des rayonnements chaud l’été et froid l’hiver.»

Le ventilateur ne peut qu’améliorer une situation déjà satisfaisante

Cette conception de l’abri intègre aussi le paramètre de la circulation passive de l’air. L’expert glisse que l’effet cheminée est moins actif l’été que l’hiver. «Il faut donc avoir une possibilité de ventilation transversale. Les rideaux avec lesquels on va pouvoir réguler le débit sont l’idéal.»

Reste enfin le levier de l’investissement en équipements complémentaires. Le conseiller préconise de l’envisager en dernier recours et là encore, selon une approche globale réfléchie. Sans cela, l’éleveur risque de consentir un effort finalement contreproductif.

troupeau au paturage

Les épisodes de forte chaleur des dernières années enseignent que même pour les systèmes très herbagers, un bâtiment qui préserve au maximum les conditions d’ambiance peut être un atout essentiel.

Les sept étapes successives du plan d’action pour limiter l’impact des fortes chaleurs dans son bâtiment d’élevage
1. Vérifier les conditions d’abreuvement.
2. Mettre à disposition des aliments appétents.
3. Offrir de l’ombre aux animaux en pâture.
4. Réduire le rayonnement direct et indirect du soleil à l’intérieur des bâtiments
5. Améliorer la ventilation naturelle
6. Installer une ventilation mécanique : seulement dans certaines situations et en seconde intention
7. Installer la brumisation et le douchage : en dernier recours et avec précaution !

 

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