Retarder le renouvellement de l’ensileuse : une bonne idée ?

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Retarder le renouvellement de l’ensileuse : une bonne idée ?

Face à la hausse des prix des ensileuses, est-il judicieux de retarder le renouvellement ?

L’inflation démesurée des prix des ensileuses neuves conduit certains responsables de cuma à différer d’un ou deux ans, voire plus, le renouvellement de leurs machines. Un scénario généralement payant. Mais la démarche entraîne des risques accrus de pannes et de réparations.

Avec l’outil de calcul en ligne Cumacalc conçu par la fédération régionale des cuma de l’Ouest, nous avons chiffré sur une période de détention de 18 ans, le coût horaire d’une ensileuse neuve achetée 350 000 €. Avec deux options : d’un côté, un renouvellement opéré tous les six ans. De l’autre, un renouvellement tous les neuf ans. Nous avons déterminé le coût prévisionnel du point de vue ‘gestion’ (voir courbe ci-contre). C’est-à-dire, le prix de revient minimum facturable pour obtenir l’équilibre comptable. Alors, faut-il retarder le renouvellement de l’ensileuse ?

Retarder le renouvellement de l’ensileuse : attention à « l’année de trop »

En rallongeant de trois ans la durée de détention, on diminuera très vraisemblablement le coût de revient de l’ensileuse. La dépréciation de la valeur de la machine étant plus accentuée les premières années que les suivantes. Et ceci, malgré les frais supplémentaires d’entretien et de réparation que nous avons pris en compte dans l’exemple ci-joint. De 303 €/h en moyenne pour un renouvellement tous les six ans dans l’exemple ci-dessous, on passe à 272 € pour un renouvellement tous les neuf ans.

Attention toutefois à ne pas vouloir faire ‘l’année de trop’, où surviendrait en cours de chantier une grave panne qui entraînerait des frais de réparation très élevés et plongerait en même temps la cuma et ses adhérents dans un profond embarras !

Dans l’évolution des coûts de revient comptabilisés sur dix-huit ans, la hausse faramineuse des prix de vente des ensileuses impacte les coûts horaires. Pour un volume de travail équivalent, les acheteurs supportent un surcoût d’une cinquantaine d’euros à chaque renouvellement… Alors que l’inflation revient au galop, on peut redouter que ces hausses de prix soient encore plus tranchées dans les prochaines années. En ajoutant les augmentations du carburant, de la main-d‘œuvre, de coût d’assurance, entre autres, la facture d’ensilage devient de plus en plus salée.

Emprunter un peu plus cher

De surcroît, un autre facteur reprend un peu plus de poids : les frais financiers, qui ont sensiblement augmenté.

Rappel : plus on emprunte sur une longue durée, plus on paiera d’intérêts au total. De plus, les banques sont moins enclines à proposer des taux attractifs sur une durée longue. Dans le cas présent, on est parti sur une hypothèse de 1,50 % pour un emprunt de six ans. Et 1,70 % pour neuf ans. Mais ce sont d’abord les surfaces ensilées, et par conséquent le nombre d’heures réalisées par machine, qui pèseront sur le coût horaire final.

retarder le renouvellement de l'ensileuse

Le coût prévisionnel varie selon la durée de détention de l’ensileuse.

Simuler vous-même votre coût de revient

En 2019, le réseau des cuma de l’Ouest a proposé un outil en ligne appelé Cumacalc. Cet outil numérique, simple et gratuit, aide à établir les coûts de revient prévisionnels d’investissement en cuma. Une nouvelle version est disponible en 2022. Dans celle-ci, Cumacalc propose deux nouvelles fonctionnalités complémentaires.

  • Réaliser plusieurs simulations simultanément en faisant varier la durée de prêt et les quantités d’hectares ou d’heures envisagées, avec la possibilité d’imprimer les simulations.
  • Calculer les coûts de revient jusqu’au chantier complet : association possible de plusieurs matériels – avec le tracteur, le carburant et la main-d’œuvre – personnalisable avec ses propres données.

Pour chacun des calculs effectués, Cumacalc compare les résultats obtenus avec les coûts de référence moyens des cuma de l’Ouest (issus du Guide de prix de revient). Pour utiliser Cumacalc version 2022, connectez-vous sur cumacalc.fr

Retarder le renouvellement de l’ensileuse, hypothèse de calcul retenue

1 / ACHAT

Taux d’actualisation du prix d’achat des ensileuses neuves de 4 %/an.

2 / FINANCEMENT

Au 1er janvier 2023, la cuma acquiert une ensileuse neuve 350 000 €. Elle revend une machine d’occasion 100 000 €. Et elle emprunte 250 000 € sur 6 ans au taux de 1, 5 % pour la cuma qui envisage une durée de détention de six ans. La cuma qui opte pour un renouvellement tous les neuf ans empruntera elle aussi 250 000 € mais sur neuf ans et à 1,70 %. Lors des renouvellements, les cuma emprunteront pour financer la soulte (montant de l’achat neuf moins la reprise).

3 / CHARGES

Frais variables (entretien, réparation…) : 60 €/h pour les ensileuses en renouvellement tous les 6 ans et 80 €/h pour les ensileuses en renouvellement tous les 9 ans. Autres charges : assurances, logement, gestion… 5 728 €/an (moyenne des cuma de l’Ouest pour les ensileuses de moins de 470 cv).

Simulation réalisée avec l’appui de l’outil de calcul en ligne Cumacacl, coût hors carburant.

Renouvellement ensileuse

Simulation des coûts d’investissement pour le renouvellement d’une ensileuse.

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