Le groupe est certain qu’il pourra arracher tout son lin

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Le groupe est certain qu’il pourra arracher tout son lin

La cuma est soucieuse de rester à la pointe en termes de fiabilité et performance du matériel. Damien Martine (chauffeur), Michel Martine (trésorier) et Thierry Heughebaert (président) décrivent les objectifs de l’activité d’arrachage.

Près du Neubourg (27), un collectif arrache 200 à 250ha/an de lin. Il dispose d’une arracheuse que, volontairement, les agriculteurs ne saturent pas.

Ici, la stratégie d’équipement individuel domine. Pourtant, la petite cuma d’Amfreville-la-Campagne fait son chemin depuis 1978. Et elle continue de satisfaire les liniculteurs qui comptent sur elle. Pour preuve, «il y a des jeunes qui adhèrent», dans la continuité de l’engagement pris par leurs cédants. L’organisation vient même de changer de président et très prochainement, ce devrait être sa machine phare. Car la caricature résume le parc de la cuma d’Amfreville-la-Campagne à un seul matériel: une arracheuse double andain, avec GPS.

Logique et équité autour de l’arracheuse double andain

Retourner ou enrouler, «nous allons tous vouloir le faire vraiment en même temps en fonction de la météo», expliquent les représentants de la coopérative. Partager ces matériels leur est donc moins évident que celui pour l’arrachage qui s’étalera sur une dizaine de jours, «voire un mois les années difficiles comme 2021», explique Damien Martine, un des deux chauffeurs prestataires de l’automotrice.

La machine de marque Union date de 2015. «Logiquement, nous conservons nos arracheuses le temps du remboursement de l’emprunt. Donc ce devrait être sa dernière campagne ici», reprennent les représentants de la coopérative. La politique pour conserver un outil récent s’assortit avec l’objectif structurant du groupe de 13 exploitations: la bonne disponibilité du service, déterminant de la chaîne de récolte. «Plus on arrache tôt, plus on perd de la qualité. Plus on attend, plus on décale toute la suite des chantiers», résume Thierry Heughebaert, qui préside la cuma depuis novembre.

L'arracheuse de la cuma d’Amfreville-la-Campagne

L’arracheuse double andain Union, achetée en 2015, devrait faire sa dernière campagne cette année.

Le trésorier Michel Martine ajoute: «Et plus la disponibilité d’un matériel est limitante, plus ça incite à intervenir dans des conditions moins optimales. Or là, pour nous, ce n’est pas la course.» Les responsables sont conscients que ce confort se paye. Ils estiment que leur outil pourrait largement absorber 300ha sur la campagne, soit quasiment le double de l’activité 2021.

La cuma lisse le coût de son service

À l’automne, «on se réunit. On énumère les dépenses.» Celles-ci concernent l’outil, son chauffeur, mais pas son carburant, fourni par l’adhérent. «Et on décide du tarif en fonction, sachant qu’on essaye de lisser la variation d’année en année», présente Michel Martine. Pour 2021, le service était ainsi facturé 115€/ha, alors que le coût réel était plus élevé. Mais l’année précédente, c’était l’inverse. «Des cuma performantes peuvent proposer de l’arrachage à 50 ou 60€. Ce n’est pas notre stratégie. Nous n’avons jamais facturé à moins de 100€/ha.» Néanmoins, les agriculteurs jugent ce coût relativement compétitif, d’autant plus qu’ils ont pleinement la main sur les décisions d’intervention.

Quand arrive la saison, la cuma prend rendez-vous avec le technicien de la coopérative de teillage du Neubourg, pour un tour de plaine. «Nous y sommes tous adhérents donc c’est plus pratique. Dans chaque parcelle, il regarde si le lin est dressé ou versé, la maturité… et repart avec un prélèvement. Ensuite, on classe tous les échantillons selon leur maturité. Ça détermine l’ordre de passage des parcelles», poursuit l’agriculteur. Il précise que, d’une part, les responsables essayent également que la progression de l’arrachage soit aussi équilibrée d’un adhérent à l’autre, et d’autre part, que l’alignement des échantillons reste exposé et accessible à tout moment dans la saison. «Quand ils sont côte à côte, on se rend plus facilement compte de la hiérarchie. Si un adhérent demande pourquoi on n’a pas récolté telle parcelle, il peut venir voir et se rendre compte.»

Une cuma 100% arrachage où tout le monde décide

«Nous sommes une cuma simple, comme beaucoup dans le secteur», décrivent les dirigeants d’un groupe qui vît au rythme de deux réunions par an. La seconde est celle pour le tarif. La première, son assemblée générale, intervient en juin. Elle connaît une bonne participation, l’avantage de la dimension très restreinte de la coopérative, certainement. Les représentants dans la cuma d’Amfreville-la-Campagne précisent que tous les adhérents sont administrateurs. «De cette manière, tout le monde prend part à la décision, par exemple quand on renouvelle le matériel.» Elle cultive ainsi l’implication des adhérents.

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