[Revenus agricoles] Ses couverts lui ont rapporté 100€/ha

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[Revenus agricoles] Ses couverts lui ont rapporté 100€/ha

Dominique Gaborieau a contractualisé un engagement sur 5 ans avec le cabinet agronomique Soil Capital. La compensation financière s’élève à près de 100 €/ha en 2022.

Dominique Gaborieau, agriculteur céréalier dans la Vienne, a choisi l'agriculture de conservation. Aujourdhui, ses couverts végétaux lui permettent de stocker du carbone. Et d'en tirer des revenus… La compensation financière s’élève à près de 100 €/ha en 2022. 

Les 400 ha (répartis en deux EARL) de Dominique Gaborieau sont cultivés depuis de nombreuses années en agriculture de conservation. « J’ai implanté me premiers couverts végétaux en 2005 », se remémore l’intéressé. « Les voisins étaient plutôt dubitatifs à l’époque… »Depuis, ce pionnier a privilégié une nouvelle approche agronomique du sol. Il a définitivement abandonné l’usage de la charrue en maintenant une couverture permanente de ses sols. Son assolement est plus diversifié. Il intègre désormais d’autres espèces telles que la luzerne ou des méteils. Les couverts végétaux implantés en inter-culture sont complexes. Ils se composent de près d’une douzaine de plantes aujourd’hui.

Rendements équivalents

Côté fumure, l’apport de fertilisation minérale a été remplacé en partie par une fertilisation organique, constituée de fumier de bovins et de compost de déchets verts. Ces nouvelles pratiques n’ont pas pénalisé les rendements. Cette démarche est aussi vertueuse du point de vue des émissions de gaz à effet de serre.

Depuis 2020, l’agriculteur a rejoint Soil Capital pour un engagement de 5 ans.  » Je peux arrêter le programme Soil capital d’une année sur l’autre », précise l’intéressé. « Mais l’idéal est de le maintenir 5 ans pour percevoir les 20 % épargné dès la première année. » En 2022, la compensation financière s’est élevée à près de 100 €/ha.

« Stockeur » de carbone

Un diagnostic de références effectué à partir des pratiques agronomiques de l’exploitation (fumure, irrigation, intervention culturales…), a permis de référencer Dominique Gaborieau parmi les « stockeurs » de carbone. Ce premier diagnostic est suivi par d’un diagnostic annuel qui comptabilise les diminutions d’émissions GES et le stockage de carbone dans les sols.

En 2022, le stockage de carbone sur l’exploitation est évalué 3 t de CO2eq*. Ce niveau de séquestration est susceptible d’évoluer tous les ans en fonction des pratiques culturales mises en œuvre lié aussi à l’assolement choisi. En 2023, le potentiel de stockage comptabilisé par le cabinet Soil Capital est ramené à 2,2 t CO2eq sur l’exploitation.

Sur son site, Soil Capital indique une rémunération minimum des agriculteurs qui s’engagent dans le « plan standard » de 27,5 € / tonne CO2eq (prix après déduction des frais d’audit, certification et vente des certificats) auquel il faut retrancher un coût forfaitaire de 980 €/an.

En synergie avec les éleveurs

Sa démarche est menée en synergie avec ses voisins éleveurs avec lesquels il a conclu des échanges « gagnant-gagnant ». Pâturage de 70 ha de couverts végétaux par trois lots de moutons (600 brebis), échange paille-fumier (1 t de paille contre 2 t de fumier), luzerne-fumier (1 t de luzerne contre 4 t de fumier) et foin-fumier (1 t de foin contre 3 t de fumier). Les échanges intègrent aussi trois apiculteurs qui, en compensation de l’installation des ruches dans les parcelles de l’exploitation, donnent des pots de miel pour la famille.

Tous ces échanges ne sont pas formalisés. Ils reposent essentiellement sur le confiance réciproque des parties prenantes. « Sans parler de la rémunération carbone, le système est déjà viable à la base », confie l’agriculteur du sud Vienne.

(*) équivalent en dioxyde de carbone, qui aurait le même potentiel de réchauffement climatique.

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