Salarié en cuma : elles sautent le pas de l’embauche sans regret

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Salarié en cuma : elles sautent le pas de l’embauche sans regret

Emmanuel Guicherd, président de la cuma du Paluel: «L’arrivée d’un salarié administratif à temps partiel permet de soulager le travail du tésorier.»

À temps plein, à temps partiel ou en intercuma, les possibilités d’embauche d’un salarié en cuma sont nombreuses. Pour celles qui ont sauté le pas, le salarié est perçu comme une valeur ajoutée et aussi un moyen de gagner en efficacité et en temps.

Pour la cuma du Piedmont, l’embauche d’un salarié en cuma n’est pas une inquiétude, mais plutôt un mode de gestion. À chaque gros matériel acheté correspond l’embauche d’un nouveau salarié. Jusqu’ici, la cuma embauchait deux salariés. Mais depuis cette année, date de l’acquisition d’une nouvelle moissonneuse, une nouvelle embauche a été faite. « Lorsque nous avons racheté la moissonneuse à une ETA qui mettait la clé sous la porte, nous avons fait le choix d’embaucher le conducteur », résume Cédric Giroud, le vice-président de la coopérative. Il poursuit: « À vrai dire, c’était aussi la condition sine qua none pour faire tourner la machine chez nos adhérents. »

Le salarié en cuma comme valeur ajoutée

« Avec cet achat cumulé à l’embauche nous avons récupéré près d’une cinquantaine de nouveaux adhérents. La moitié sont de gros exploitants céréaliers. » Une méthode de gestion comme une marque de fabrique pour la cuma qui a démarré en 1985 avec une ensileuse et un salarié.

« Au départ, nous avions embauché un mécanicien. Nous l’avons formé pour qu’il devienne le conducteur des tracteurs. Presque systématiquement, lorsque nous investissons dans un nouveau gros matériel, nous embauchons un salarié. »

Le salarié en cuma est donc considéré par le groupe du Piedmont comme une véritable valeur ajoutée au service des adhérents. Au total, les deux salariés ont jusqu’ici effectué près de 2 600 h dont 1 000 h de moisson.

salarié cuma du Piedmont

Un nouveau salarié à chaque achat de gros matériel, c’est la recette du succès de la cuma du Piedmont.

« Nos salariés sont annualisés. Et le coût de leur embauche est répercuté avec le coût d’amortissement des machines, par adhérent. » L’an prochain, le vice-président prévoit que les trois salariés travaillent à temps plein avec l’essor de l’atelier moisson.

Salarier un assistant comptable pour suppléer le trésorier

La cuma du Paluel embauche depuis bientôt 4 ans un assistant comptable. La solution qui devait résoudre le problème d’attractivité du poste de trésorier s’est transformée en prestations intercuma.

En 2018, le président de la cuma du Paluel constate le manque d’engouement pour le poste de trésorier au sein de sa coopérative savoyarde d’une dizaine d’adhérents. Il demande l’aide de la fdcuma qui grâce à un DiNA. Ce dernier a permis d’exprimer les besoins des adhérents et assuré l’accompagnement du projet jusqu’à l’embauche.

L’information circule dans les rangs de la cuma et arrive aux oreilles des adhérents des cuma de Rochefort, de Monbel, de l’Avant-Pays Savoyard et de la Vallée du Guiers. En quelques jours, tous veulent en bénéficier.

Le nouveau salarié prend donc son poste le 1er juin 2018 et travaille pour cinq cuma au lieu d’une. Aujourd’hui, le trésorier ne s’occupe plus que de trier et régler les factures, toute la comptabilité, les saisies d’acompte sont réalisées par le salarié administratif.

L’équivalent de 2,50 € par matériel

« Il fait maintenant en moyenne 15 heures par semaine. Mais la première année, le nombre d’heures était beaucoup plus important. Nous lui avons payé une formation sur le logiciel MyCuma Compta et nous ne le regrettons pas », explique Emmanuel Guicherd. En outre il constate que cet emploi a « remotivé les troupes » et remis un peu d’ordre. « Nous arrivons mieux à nous projeter sur l’année suivante ».

En pratique, la cuma du Paluel met le salarié à la disposition des autres coopératives, puis elle refacture ensuite les prestations. « Le coût s’élève aujourd’hui à 164 €/mois pour la gestion des cinq cuma. Soit l’équivalent de 2,50 € par matériel. Divisé par le nombre d’adhérents, ça représente quelques centimes d’euros. Et puis, celui qui dit que c’est trop cher, il s’occupera de la gestion », s’amuse-t-il.

Le président de la cuma du Paluel ne veut pas faire de concurrence au centre de gestion CER France, et assure que si le salarié décidait d’arrêter leur collaboration, il se tournerait sans hésiter vers le centre de gestion.

Un salarié en intercuma, c’est possible

La cuma d’Epersy bénéficiera bientôt de l’aide administrative du salarié employé par la cuma du Paluel, un service qui fonctionnera via des parts sociales à l’image de ce qui se fait avec le matériel. Avec cette embauche pour un poste administratif, la cuma d’Epersy y a vu la possibilité d’alléger la charge de travail de son propre trésorier.

salarié en intercuma à la cuma d’Epersy

La cuma d’Epersy bénéficiera bientôt des services d’un salarié administratif en intercuma.

D’ici quelques jours, le système d’échange intercuma sera effectif. « Dans un premier temps, nous envisageons de mutualiser la facturation pour les prestations adhérents. Nous ferons les relevés et nous les enverrons au salarié de la cuma du Paluel », détaille Antoine Mermoz, le trésorier de la cuma d’Epersy qui a pris des parts sociales dans la cuma du Paluel. « Nous sommes ravis d’avoir trouvé ce moyen de fonctionner, car nous n’aurions jamais pu embaucher un salarié administratif. »

Garder la main sur les étapes essentielles

« Nous n’avons besoin que de deux jours de travail par mois. D’après nos calculs, le salarié traitera 250 de nos factures par an », estime Antoine Mermoz. Un service qui sera facturé entre 700 et 1000 €/an à la cuma d’Epersy. Mais là n’est pas le problème pour le trésorier: « Avoir un soutien administratif est un vrai plus. Nous ne sommes pas comptables. »

Pour l’heure, les membres de la cuma conserveront le classement de la comptabilité, le paiement des fournisseurs et l’encaissement des chèques. « Nous voulons garder la main sur plusieurs étapes essentielles », prévient-il, même s’il n’évacue pas la possibilité de déléguer un peu plus d’administratif au besoin, si l’échange de service fonctionne bien.

Un salarié en cuma ne revient pas plus cher qu’un prestataire

Depuis 1991, la cuma du Beaufortain fonctionne avec un salarié à temps partiel. Cette année, la coopérative veut passer le cap de l’emploi à temps plein grâce à un l’embauche d’un salarié polyvalent.

cuma du Beaufortain

Pour les adhérents de la cuma du Beaufortain, «le salarié qui s’occupait de la maintenance 40h/mois depuis 14 ans a choisi de partir à l’automne. A ce moment précis, nous avons tous réalisé que nous ne pourrions pas rester sans.»

« Le salarié qui s’occupait de la maintenance 40 h/mois depuis 14 ans a choisi de partir à l’automne dernier. Et c’est à ce moment précis que nous avons tous réalisé que nous ne pourrions pas rester sans salarié », assure Nicolas Bochet, le président de la cuma du Beaufortain. En concertation avec l’ensemble des adhérents, ils ont donc décidé de partir à la recherche d’un nouveau salarié en cuma encore plus polyvalent, et surtout encore plus présent au côté des adhérents.

« Nous ne nous inquiétons pas du coût de revient, mais plutôt des services rendus aux adhérents. En faisant nos calculs et d’expérience, nous avons réalisé qu’il ne revenait pas moins cher de faire appel à un prestataire. Et surtout en embauchant, nous gardons la main», tranche-t-il, avant d’ajouter : « Notre objectif était de trouver un mécanicien-chauffeur, qui sera également responsable du parc matériel et du bâtiment, et en capacité d’utiliser le logiciel myCumaPlanning. Cela pour 35h/semaine », poursuit-il. Avec la fédération départementale et grâce à l’aide d’un DiNA, la coopérative a pu affiner le profil.

Après un intérim assuré par le président, la cuma a trouvé son salarié qui a pris son poste depuis quelques semaines.

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