Quand le rendement se divise par deux, la question de la trésorerie doit mûrir

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Quand le rendement se divise par deux, la question de la trésorerie doit mûrir

La mauvaise moisson est passée et pour les cultivateurs, les soucis de trésorerie se conjuguent au futur proche. Témoignage d’un producteur picard qui prévoit quelques économies, un emprunt et reporte ses investissements.

Dans le champ, la moissonneuse cède sa place au semoir, mais sans lui avoir légué tous les euros qui auraient permis de préparer sereinement l’été 2017. En Picardie par exemple, le calcul est vite fait pour Fabrice Carbonnaux: ce sont «100.000€ qui manqueront» pour financer la mise en culture de la campagne qui s’ouvre. Au total, il cultive 370 ha dans le Soissonnais, répartis entre une zone vallonnée de limons argileux et un plateau de limons battants, plus favorable, où il a récolté 105q/ha en 2015 et 55 en 2016. Ses autres cultures, betterave sucrière (110ha) et pomme de terre féculière (20ha), ne rattraperont pas le manque de produit constaté sur les 150ha de céréales (dont 110 de blé).

Fumure réduite «au plus juste»

L’agriculteur devra donc trouver des leviers. «Je vais limiter ma fumure pour l’été prochain», explique-t-il en premier lieu. Traditionnellement, il utilise des fientes et du lisier compostés et complémentés, qu’il commande en hiver. Pour un an, «je vais revenir à une fertilisation minérale» et minimale, puisqu’il prévoit de faire l’impasse sur le phosphore, comptant sur une réserve suffisante des sols.

Fabrice Carbonnaux aborde la question des semences mais il referme aussitôt la porte à trop d’économies. Travaillant déjà avec une proportion de semence fermière, «je ne pourrai pas faire plus d’économies sur ce poste», affirme-t-il en précisant qu’il ne sera pas moins regardant lors du tri. «La première erreur serait de louper la récolte 2017», et pour ne pas hypothéquer ses chances de réussite, il envisage d’engager sensiblement les mêmes frais que d’habitude. La difficulté de financement se présentera pour lui dès l’hiver et il pense trouver une solution chez son banquier pour la surmonter.

Report d’investissement

Quant à ses projets d’investissement, ils sont gelés pour un an. Fabrice Carbonnaux attendra en effet «meilleure fortune» pour remplacer ses deux anciens déchaumeurs par un nouvel outil. Pour réduire son IFT herbicide et améliorer le démarrage de sa culture, «je voulais acheter une bineuse à betteraves qui me permette de passer au moins une fois sur toute ma surface…» Pour ce matériel spécifique, ce ne sera pas non plus pour cette année.

Á la place il planchera sur un autre sujet. «Tous les ans depuis mon installation en 2007, je m’assure contre la grêle.» Pour cette année, il reconduira au moins cette couverture et envisage de réfléchir à l’étendre aux aléas climatiques.

 

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Tous nos articles traitant de la moisson 2016 sont à retrouver dans notre dossier spécial en cliquant sur l’image.

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