L’ensilage a pris un nouveau tournant

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L’ensilage a pris un nouveau tournant

La Jaguar 940 de la cuma de la Tour ensile plus de 1.100ha/an depuis sa sortie d’usine en 2021. Elle compte en grande partie sur un salarié permanent. C’est là une autre nouveauté de la coopérative de l’Eure.

Du lin, des pommes, des ensilages... avec de la maintenance mécanique sur les temps creux. Le groupe d’ensilage de la cuma de la Tour a choisi de changer d’échelle. Pour cela la coopérative crée un poste qui nécessite de la polyvalence. Son salarié apprécie. Il n’a aucun mal à remplir son emploi du temps.

Quentin assure les ensilages à la cuma de la Tour. Un an auparavant, il n’était encore jamais entré dans un champ au volant d’une telle machine. Depuis mars, il est chauffeur mécanicien de la cuma normande. C’est donc avec la saison d’herbe qu’il a fait connaissance avec sa Claas Jaguar 940. Idéal, avant de se lancer dans le maïs. La recrue s’est ainsi installée aux commandes d’une ensileuse de 2021 et plus de 500ch. La bête bât en brèche des idées reçues qui pouvaient interroger le jeune homme par le passé. «C’est vrai que j’avais quelques doutes sur le fait d’intégrer une cuma, par rapport à des questions d’état du matériel ou d’ambiance par exemple.»

La diversité du poste proposé était plutôt un attrait pour la recrue

Depuis, Quentin Tertiaire est pourtant devenu salarié d’une cuma, attiré par la polyvalence que requiert le poste. «Cela faisait un moment que je cherchais à allier la conduite avec l’entretien mécanique», explique celui qui occupait un emploi en concession. À l’ensilage, les semaines sont intenses. En saison creuse, Quentin utilise le fourgon aménagé de la cuma pour des interventions de mécanique chez les adhérents. Sur ces périodes, «il y a des jours où je ne vois personne. Je sais ce que j’ai à faire. J’apprécie aussi cette autonomie.» Et la diversité des cultures sur l’année rajoute de la variété aux activités. Le salarié de la cuma de la Tour intervient en effet sur différentes récoltes, pour le compte d’autres coopératives.


Au moment de l’étude de projet, «nous avions peur de ne pas avoir un volume d’activité suffisant pour un poste à temps complet», se souvient Arnaud Larivière, responsable de l’activité ensilage. Pourtant la cuma de la Tour s’était rapprochée d’homologues en recherche de main d’œuvre pour leur activité d’arrachage ou d’écapsulage du lin, ainsi que de récolte des pommes. Ce sont là autant de chantiers que Quentin Tertiaire découvre tout au long de cette première année.

La cuma de la Tour est devenue groupement d’employeurs

S’il ensile avec une machine aussi récente, c’est que son recrutement s’inscrit dans une démarche de redynamisation importante de l’activité de récolte de la cuma de la Tour (article à lire ici). La cuma achetait la première ensileuse neuve de son histoire. Pour le responsable, il était important de renforcer le service avec un chauffeur régulier. Jusqu’ici la cuma comptait sur le contrat saisonnier. Or, «c’était difficile de retrouver la même personne plus de deux ans de suite alors que nous ne proposions à chaque fois que trois semaines de travail», analyse Arnaud.

Quentin Tertiaire

Quentin Tertiaire occupe depuis le printemps la cabine confortable et silencieuse de l’ensileuse de la cuma de la Tour.

Pour autant, n’ayant pu fidéliser son prédécesseur, Quentin Tertiaire est le second permanent que recrute la cuma. «C’est une expérience qui incite à réfléchir car il y a toujours des raisons sur lesquelles on peut agir», affirme le responsable d’activité. Pour avoir lui-même occupé un tel poste, «je sais que la place n’est pas toujours facile. Il faut s’adapter à beaucoup d’adhérents.» Néanmoins, travailler avec une multitude de patrons, «ce n’est pas possible.» Aussi, la cuma adopte une organisation rigoureuse. Lors des saisons d’ensilage, Arnaud Larivière gère le planning, et dans chacune des autres cuma, un responsable prend le relais pour la période concernée.

L’adhérent est responsable de son chantier

Lors du chantier d’ensilage, «l’adhérent doit donner ses consignes sur le hachage, l’éclatement, l’ordre des parcelles…» L’agriculteur doit aussi préciser au chauffeur si son champ présente des pièges vis-à-vis desquels il devra rester vigilent. En dehors de cela, «c’est par moi qu’il faut passer s’il y a quelque chose à faire remonter.» Arnaud Larivière se montre confiant quant à la réussite du projet de stabilisation de la main d’œuvre. De son côté, le chauffeur est rassuré sur un autre point. «Depuis que je suis là, j’ai fait le tout de presque tous les adhérents. L’ambiance est bonne dans le groupe.»

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