Ne pas séparer bio et non bio

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Ne pas séparer bio et non bio

Le président Dominique Carnel avec une bineuse guidée par caméra qui illustre bien la problématique de la cuma.

Faire évoluer la cuma vers plus de technologie liée à la montée du bio interroge le fonctionnement actuel. à la cuma Agriculture et Mécanique (Pas-de-Calais), une remise à plat pour insuffler une vraie dynamique de renouveau est en cours. Elle doit permettre à chaque adhérent de s’approprier la réflexion pour mieux se projeter dans l’avenir.

Nous préparons la transition pour la génération suivante », explique le président Dominique Carnel avec enthousiasme. Ce n’est pas nouveau dans cette cuma créée en 1956, où la troisième génération est aux commandes.

Cultivateurs ou éleveurs, les quarante-cinq adhérents ont des surfaces très diverses, qui vont de 12 ha à plus de 200 ha. « Avec son bâtiment, son matériel, ses 2,5 salariés, la cuma a du potentiel, mais il faut réussir à l’adapter aux transformations en cours. Or tout le monde ne va pas à la même vitesse…»

Impossible de randonner

La montée de l’agriculture bio donne du grain à moudre pour nourrir la réflexion engagée avec le DiNA cuma. « Elle concerne 10 % des adhérents, et la tendance va se poursuivre.  Or elle remet en cause les engagements, et la durée de l’amortissement, commente le président. Autrefois, la charrue s’amortissait simplement sur 10 ans. Avec les nouvelles technologies, les bineuses sont devenues beaucoup plus chères. Quelle durée d’amortissement choisir pour la nouvelle quand on sait que la technique ne cesse d’évoluer? Et quel débit de chantier pour garder un prix compétitif ? »

Questions en suspens

Il reste des parts d’inconnu. Des bineuses, la cuma en a depuis longtemps. Six en tout, de différentes largeurs, pour butte et pour planche, avec les plus récentes. « Nous avons décidé de ne pas faire de groupes séparés bios et non bios pour ne pas opposer les deux modes de culture. Certains sont d’ailleurs en conventionnel et en bio.  Mieux vaut avoir le même accès à ce matériel, comme au tracteur RTK, au semoir ou à l’épandeur d’engrais… »

Une enquête a été menée auprès des adhérents pour savoir ce qu’ils pensaient de cette évolution et lever les éventuels freins ressentis. « Il faudra y revenir, beaucoup de questions restent en suspens !» Le second DiNA cuma arrive à point nommé pour nourrir la réflexion du conseil d’administration et faire évoluer le fonctionnement.

« Il ne faut pas regarder dans le rétro, mais s’adapter à ce qui arrive pour préparer l’avenir. La démarche est de ne refuser aucune question, quelle que soit la demande, car chacune peut mener à une réflexion intéressante. » Par ailleurs, les moins de trente-cinq ans ont pris l’initiative d’inviter les enfants des adhérents pour qu’ils connaissent bien la cuma. 

Un élan de renouveau

L’année dernière, un premier DiNA cuma a permis d’établir un état des lieux sur le fonctionnement de la cuma et sur les attentes des adhérents et les évolutions prévues dans les exploitations. Un besoin de transparence a été exprimé notamment vis-à-vis de la gestion des comptes de la cuma. Cette année, un travail a été amorcé avec le conseil d’administration dans le cadre d’un second DiNA cuma pour redéfinir les rôles de chacun et répartir les responsabilités. L’idée est d’impliquer davantage les adhérents dans le fonctionnement de la cuma. En effet, aujourd’hui la gestion de la cuma est centralisée autour de deux personnes et pour assurer un fonctionnement durable et soutenable, il est important de redistribuer les missions.

Marion gnissien animatrice frcuma

Marion Gnissien, animatrice de la frcuma.


Cet article est issu du spécial Hauts-de-France de mai 2019.

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