Moisson 2020: “bouillon”, “gamelle” ou“cata”?

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Moisson 2020: “bouillon”, “gamelle” ou“cata”?

La moissonneuse-batteuse John Deere de la cuma EVG dans le Tarn, en 2020. Crédit photo: Francis Cescato

Si l’année dernière avait été un excellent cru dans le Sud-Ouest, ce n’est pas le cas de la moisson 2020. La faute aux précipitations qui ont jalonné quasiment toutes les étapes de croissance des cultures. Les parcelles drainantes s'en sortent, du coup, un peu mieux.

Les plus précoces ont commencé à moissonner mi-juin dans le Sud-Ouest. Et les premiers résultats de la moisson 2020 n’ont pas laissé place au doute. Les plus modérés parlent de “moyennes basses”, tandis que les autres y vont franco: «Une vraie catastrophe.» D’autant que l’année 2019 avait été assez exceptionnelle.

Inutile donc de mettre en regard les rendements de cette année à ceux de 2019; la comparaison serait cruelle et inutile. Les moyennes décennales sont plus adéquates.

Dans le Gers, le “bouillon” est sévère. Stéphane Pavan, de la cuma de l’Escut, indique que ce sont les orges et colza qui ont donné le coup d’envoi. Sur les petites surfaces moissonnées (respectivement 13 et 15ha), «c’est très, très mauvais».

Rendement, paille ou PS: légère moisson

Les orges ont rendu en moyenne 24 quintaux cette année, contre 75 à 80 habituellement. «Et les poids spécifiques sont bien sûr faibles.»

Le colza conventionnel a produit des rendements autour de 20 quintaux, contre 35-40 habituellement.

Des résultats, estime le président, transposables au reste des surfaces que moissonne la cuma. Il indique que peu d’entre elles avaient d’ailleurs été emblavées, les conditions de semis étant déjà difficiles en raison de l’humidité.

Moisson 2020 dans le Sud-Ouest

A la cuma de L’Escut, en début de campagne, les orges avaient rendu en moyenne 24 quintaux cette année, contre 75 à 80 habituellement.

«Pour ma part, j’ai semé pas mal de blé; cette année, je vais vendre la paille au lieu de la broyer, ce que je fais habituellement car je suis en agriculture de conservation. Le volume de paille est également divisé par deux, mais je sais que les éleveurs en recherchent.»

Un tiers des rendements habituels en orge en moyenne

Même son de cloche du côté de la cuma de Battage de Barcelonne du Gers. La moisson y représente une faible partie de l’activité comparé au maïs. Les quelques hectares de colza récoltés ont permis d’obtenir seulement 10 q/ha contre le triple d’ordinaire, indique son président Jean-Pierre Laffitte.

Xavier Lanux, président de la cuma de Segos (32), note de son côté que les conditions de semis dans son secteur étaient plutôt bonnes. C’est ensuite que la situation s’est gâtée, avec 450mm de précipitations en novembre, «et cela n’a pas arrêté ensuite».

Sur les 20ha de colza récoltés, les rendements atteignent de 10 à 25 q/ha, contre 25 à 40 habituellement. Le blé tendre a permis d’atteindre 25-30 q/ha, contre 50 à 70 d’ordinaire. C’est au triticale que revient la palme, avec 11q/ha contre 80 en moyenne.

Conjonctions de facteurs négatifs

Robert Nichele, de la cuma d’Avignonnais-Lauragais (31), approfondit l’analyse: «Chez nous, les semis ont été tardifs en raison de l’humidité et ont été réalisés en trois phases. Certains ont pu intervenir en octobre, d’autres début décembre et enfin, les derniers, un mois plus tard, début janvier. Le semis s’est donc échelonné sur 2 mois. La récolte le sera sur 8 jours. Evidemment, avec un cycle aussi court, les rendements ne peuvent pas être extraordinaires.»

Illustrer les chantier de la moisson 2020 dans le Sud-Ouest.

A la cuma d’Avignonnet-Lauragais, le semis s’est échelonné sur 2 mois, la récolte le sera sur 8 jours.

«Par ailleurs, observe-t-il, la saison de croissance a été caractérisées par des alternances de périodes très humides et très sèches. Cela a fait souffrir les plantes semées sur sols hydromorphes, mais également celles sur sols plus légers. Ajoutons à cela qu’il a fait sec au tallage et que la fécondation n’a pas été bonne.»

Si les adventices sont visibles en bord de parcelles, c’est encore pire en cabine. La quasi-totalité des chauffeurs interrogés font état de parcelles “très sales”, l’humidité ayant rendu «les traitements difficiles à positionner». Alexis Lescure-Rous, chauffeur salarié de la cuma des Eleveurs de la Vallée du Girou (cuma EVG, 81), voit par exemple beaucoup de chardons, liserons, folle-avoine et note «un gros problème de

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