Méthaniseur souple et ancrage 100% territorial à Lévignac-de-Guyenne 

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Méthaniseur souple et ancrage 100% territorial à Lévignac-de-Guyenne 

La première pierre de ce méthaniseur un peu spécial a été posée le 4 décembre. Il devrait être opérationnel d'ici à fin 2019.

Mardi 4 décembre s’est déroulée la cérémonie de pose de la première pierre du méthaniseur de Lévignac-de-Guyenne (Lot-et-Garonne), porté par la SAS Lévignergies. Un projet qui en appelle d’autres, dans un département où le gisement de matières agricoles méthanisables offre de belles perspectives.

L’impulsion de ce projet provenait d’un besoin de chaleur, pour les 6.000m² de la salle des sports de la commune de Lévignac, mais aussi la salle des fêtes, l’école, le centre de loisirs et la bibliothèque.

La pierre posée début décembre est presqu’anecdotique pour cet ouvrage : le seul bâtiment qui sera construit servira en fait à réceptionner et stocker les matières qui alimenteront le dispositif de production de gaz. Il sera doté d’un dispositif de dépressurisation et de biofiltres pour le traitement olfactif des rejets d’air dans l’atmosphère.

Le digesteur en lui-même sera constitué de poches souples. « L’une des premières spécificités de ce projet réside dans sa technologie innovante basée sur des poches souples, qui s’affranchit des traditionnelles cuves bétons », explique Véronique Gélak, de MéthaN-Action*. « Le bon de commande remplace le contrat de construction », précise-t-elle.

Un système léger et très intégré dans le paysage, puisqu’un décaissement important, déjà aménagé, permettra de camoufler l’installation.

Economie circulaire

Ce système de « poches » de méthanisation est signé ArcBiogaz, un constructeur d’unités de méthanisation établi à Castelmoron-sur-Lot, à 40km de Lévignac-de-Guyenne.

Une attention au « territorial » bien sûr palpable à travers les approvisionnements du digesteur: il sera alimenté par les déjections animales fournies par 10 éleveurs (bovin lait, viande, ovin, caprin, volailles, palmipèdes) totalisant 5.000m³ de lisier et 10.000t de fumier, dans un rayon d’environ 7km.

Le secteur étant classé « Zone vulnérable », les agriculteurs vont devoir implanter des cultures intermédiaires (estimation : 600t MS). Des cultures qui pourraient alimenter le méthaniseur, tout comme les tontes de bords de route, pour lesquelles le Département s’est engagé.

Certains industriels locaux ont exprimé de l’intérêt pour ce projet, avec des déchets de céréales, de fruits et légumes, sans compter les menues pailles mobilisables par les exploitations portant le projet (280 tonnes brutes pour 185ha).

Le digestat sera épandu chez les agriculteurs adhérents via un système de transport et d’épandage collectifs (en privilégiant l’option cuma), réduisant d’autant les apports d’engrais minéraux.

Enfin, le financement de ce projet est lui aussi fortement inscrit dans une logique d’économie circulaire. Le fonds Terra Energies (Fonds d’investissement régional Nouvelle-Aquitaine) a intégré le  capital social de la structure, et il sera aussi proposé aux habitants de participer à une opération de financement participatif.

La conduite du projet a également été très soignée, souligne Véronique Gélak, avec la tenue de réunions publiques régulières, en anglais si nécessaire pour la population anglophone importante de la commune, et la mise en place d’un comité de pilotage ouvert (et investi par) les riverains.

Des facteurs qui ont certainement contribué à la rapidité (relative) avec laquelle le projet, malgré son ampleur, s’est concrétisé.

Essuyer les plâtres

Les élus présents ont insisté sur le caractère précurseur du projet, également au niveau des partenaires techniques.

Les porteurs de projet se sont appuyés sur le dispositif MéthaN-Action (Méthaqtion au démarrage) pour bénéficier de formations, journées, techniques, rencontres… Ils ont porté une attention particulière à l’étude de faisabilité préalable, confiée à Solagro, aujourd’hui Assistant à Maîtrise d’Ouvrage.

Le Sous-Préfet, Francis Bianchi, a notamment souligné que les délais allongés d’enregistrement de l’installation au titre d’ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement) l’avaient été pour soutenir un dossier irréprochable, en prenant en compte le risque de contentieux élevé dans le cas des installations de méthanisation, éviter de « confondre vitesse et précipitation ». Des précautions qui ont payé, s’est-il félicité, avant d’applaudir les meneurs de ce projet, qui allie prise en compte des besoins et ressources du territoire, et création d’emploi : « C’est un beau projet qui fera école. Vous avez inventé le chemin et montré la route ».

*Le dispositif régional d’accompagnement de la méthanisation Nouvelle-Aquitaine, porté par la Fédération régionale des Cuma et soutenu par la région et l’Ademe

 

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Caractéristiques techniques

  • Typologie : centralisé
  • Portage : SAS Lévignergies = SAS Léviagri composée des agriculteurs + fonds d’investissement régional Terra Energies + IAA +commune de Lévignac de Guyenne. Ouverture du capital prévue pour la population locale.
  • Tonnages/matières : 15000 t/an (fumiers lisiers canards bovins moutons cultures intermédiaires à vocation intermédiaires + déchets d’IAA locales + fauches d’herbes de bord de routes départementales)
  • Valorisation de l’énergie : cogénération avec un moteur d’une puissance de 300 kWe installée. Valorisation de la chaleur via un réseau de chaleur communal vers un nouveau lotissement, les bâtiments municipaux et des séchoirs à usages agricoles
  • Valorisation du digestat : le digestat fera l’objet d’un retour au sol sur les exploitations
  • Process : infiniment mélangé, process en poches souples. Bâtiment de réception des intrants sous atmosphère confinée et traitement des odeurs avec couverture de toiture en panneaux photovoltaïques
  • Constructeur et partenaires techniques principaux : Solagro (étude de faisabilité et AMO), Arcbiogaz (constructeur), SCE Aménagement & Environnement (maitre d’œuvre), groupe Fauché (motoriste)

Régime ICPE : enregistrement


 Investissements

L’ensemble de l’investissement s’élève à 3.069.510 € HT.

Le Conseil régional et l’ADEME interviennent financièrement à hauteur de 700.000 € chacun sur une dépense éligible prévisionnelle estimée à 2.531.270 € HT, correspondant à :

  • Aménagement du site : 347.150 €
  • Réception et gestion substrat : 408.240 €
  • Process (incorporation, digestion, stockage digestat) : 1.192.970 €
  • Valorisation biogaz (y compris raccordement) : 532.910 €
  • Ingénierie : 50.000 €

 

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