Stations météo : 3 appli comparées

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Stations météo : 3 appli comparées

Les stations météo et leurs réseaux évitent aux agriculteurs de se déplacer ou de se renseigner ailleurs pour connaître les conditions météorologiques dans les parcelles éloignées. (©Sencrop)

Meteus, Sencrop et Weenat se partagent principalement le marché des stations météo. Sujet primordial pour les agriculteurs mais aussi imprévisible malgré les connaissances de plus en plus précises sur ce sujet. Trois agriculteurs nous donnent leurs avis sur LE sujet des agriculteurs.

SOMMAIRE

Si prévoir la météo était facile, le sujet serait déjà clos. Or depuis de nombreuses années, certaines entreprises proposent des applications aux agriculteurs pour tenter de prédire la météo. Si elles n’ont pas toutes vocation à uniquement proposer des prédictions, elles sont souvent consultées en premier lieu pour cela.

60 % des agriculteurs consultent une appli météo

Selon notre sondage réalisé en août dernier, 60 % des répondants assurent consulter la météo sur une ou plusieurs applis. Tandis que 30 % d’entre eux consultent des sites internet. Enfin, 6 % des sondés possèdent une station météo, le restant des répondants combinant les trois moyens de s’informer.

Une prévision météo fiable un court laps de temps

Louis Bodin, météorologue et présentateur des bulletins météo donne sa vision sur les prévisions météo. « Les météorologues utilisent des modèles satellites et leurs observations pour essayer de déchiffrer l’avenir et de prévoir la météo du lendemain. Depuis leur création, ces modèles sont confrontés au réchauffement climatique, un phénomène météorologique différent qui exerce une influence et perturbe leur lecture. Pour être ultraprécis, il faudrait une mesure tous les 10 cm. C’est impossible ! L’observation reste fondamentale. Chaque exposition, terroir et végétal contribue au changement du climat en réagissant différemment face au vent, à la pluie, etc. La multitude des observations et des mesures contribuent à la précision de la donnée météo. Celle-ci est d’autant plus fiable que les courbes prévisionnelles de différents modèles comparés entre eux se rapprochent. Je considère cependant qu’une prévision météo est fiable au maximum pour les six à sept jours à venir mais pas au-delà. »

D’après une enquête réalisée par Sencrop, 60 % des agriculteurs utilisateurs de l’application consultent une seule source météo. Ces chiffres reflètent la préconisation du célèbre météorologue : « Rester constant à son modèle habituel et lui faire confiance. »

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.comMétéo connectée et partagée : quels intérêts ?La météo en direct dans la cumaLes stations météo se perfectionnentComment bien positionner une station météo ?

Station météo Météus

« Tous les matins, j’ai pour habitude de consulter les relevés météo. Je prends ainsi connaissance des prévisions et des tendances », confie Amaury Bollart. Cet agriculteur à Béalencourt dans le Pas-de-Calais pratique ce petit rituel quotidien depuis 2017. Il lui permet d’organiser ses chantiers. Pluviométrie et somme de températures sont des indicateurs essentiels.« La station connectée Météus m’apporte de nombreux indicateurs météorologiques, confie Amaury Bollart. Même si elle n’est pas précise à 100 %, je consulte l’image radar en cas de prévision de pluie. Cela me permet de vérifier où et quand elle va tomber et sur quelle durée. C’est essentiel pour planifier mon travail. »
Amaury Bollart utilise la station météo Meteus

« L’application Météus est très complète.
Et pourtant …. Plus on dispose de données, plus on devient exigeant sur l’outil », indique Amaury Bollart, agriculteur.

L’historique de la pluviométrie est consultable depuis l’application. Elle s’illustre sur un graphique qui permet de comparer plusieurs années entre elles. « Je trouve cette information très intéressante car elle influence certaines de mes décisions. Elle explique aussi des différences de rendement observées d’une année sur l’autre », indique l’agriculteur.Autre intérêt de la station Météus, l’indicateur de somme de températures. « Cette information permet de faire la corrélation entre le stade observé de la culture et les conditions météorologiques, souligne Amaury Bollart. Par exemple, lorsque la station indique un cumul de 200 degrés-jour depuis le 1er janvier, je sais que le moment est opportun pour réaliser le premier apport d’azote dans mes prairies. La station n’est pas un outil d’aide à la décision (OAD) mais elle influence certaines interventions. »

Mieux positionner les passages grâce aux stations météo

Pour anticiper le risque de maladie, Amaury Bollart est abonné aux modèles Mileos® pour les pommes de terre et Prévi-LIS® pour les céréales. « Ces OAD nécessitent un abonnement supplémentaire à celui de la station, précise l’agriculteur. En année à forte pression maladies, les modèles ne nous font pas économiser de passages fongicides mais nous permettent de mieux les positionner. Par conséquent, ils améliorent ainsi leur efficacité. Leurs prévisions sont fiables, d’autant plus lorsque la station se trouve au sein de la parcelle. »

Météus simplifie la traçabilité

Amaury Bollart saisit sa traçabilité sur le logiciel Géofolia d’Isagri. L’application Météus, lui, facilite l’enregistrement car les données sont directement envoyées dans le logiciel. « C’est très utile voire indispensable, affirme Amaury Bollart. Avec mon système de production et la certification Global Gap de mes pommes de terre, la traçabilité doit toujours être à jour. » Le coût annuel de la maintenance est inclus dans l’abonnement de Météus dont le montant est dégressif selon le nombre de stations souscrites pour l’exploitation.

Amaury Bollart note favorablement l'appli meteo Metus

Pluviométrie et somme de températures sont des indicateurs essentiels pour mieux organiser ses chantiers.

 

« Avec d’autres vignerons, nous nous sommes équipés de 12 stations météo connectées Weenat pour gérer de manière optimisée nos besoins en irrigation », explique Silvan Coste, viticulteur à Vergèze dans le Gard. Dans cette région, c’est un système de goutte-à-goutte qui irrigue 60 % des vignes.

Station connectée Weenat

La cave coopérative vinicole biologique Héraclès finance cette initiative, qu’elle a prise dans le cadre d’une offre de la CAPL (Coopérative agricole du Pays de Loire), la gestion de l’eau étant pour elle un enjeu environnemental à relever.

À titre personnel, Silvan Coste possède quatre stations météo qui couvrent les 80 hectares de son exploitation répartis sur cinq îlots disparates. « Ce qui m’intéresse surtout c’est la donnée pluviométrie, indique-t-il. Elle me permet de gérer l’organisation de mon travail. »

Silvan Coste utilise la station météo Weenat

« Avec la station connectée Weenat, je suis de près la pluviométrie pour irriguer plus finement mes vignes », indique Silvan Coste, viticulteur.

Piloter finement l’irrigation

Pour le viticulteur, l’accès direct aux données, quelle que soit la localisation de la station, lui fait gagner du temps et optimiser ses déplacements. « Plus besoin d’appeler son voisin pour connaître la météo passée ou en cours, souligne-t-il. Le réseau de stations nous permet d’organiser les interventions phytosanitaires et les vendanges. Avec cet outil, je comprends mieux l’influence de la météo sur la croissance et la maturité de la vigne et par conséquent je pilote plus précisément l’irrigation. »

Capteurs en plus

Silvan Coste utilise l’outil d’aide à la décision (OAD) Eau’capi, développé par l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin) en partenariat avec BRL Exploitation. Cet OAD tient compte des précipitations mesurées par la station Weenat pour prévoir le démarrage de l’irrigation. « En complément, dans les secteurs très sensibles à la sécheresse, nous avons installé des capteurs de pression racinaire à 30, 60 et 90 cm de profondeur, précise le viticulteur. Nous avons besoin de connaître la consommation d’eau du sol pour optimiser le pilotage intraparcellaire de l’irrigation. »

« Nous avons été formés à toutes les fonctionnalités qu’offre l’application Weenat, convient Silvan Coste. Or, je m’aperçois que je ne les utilise pas toutes. » Le viticulteur a équipé ses stations d’un capteur de température pour observer les différences d’un secteur à l’autre.

« Avec la somme des degrés jour, je peux anticiper la précocité de la vigne et la maturité du raisin, précise-t-il. C’est plus facile ensuite pour organiser la gestion de l’irrigation et des vendanges. » Il s’interroge sur l’intérêt d’équiper, à l’avenir, ses stations d’un anémomètre. Quant au capteur de gel, il n’en voit pas l’utilité dans la mesure où il ne dispose d’aucun moyen de lutte pour y faire face.

Note appli Weenat

L’appli météo Weenat, permet à Sylvan Coste, viticulteur dans le Gard, de suivre de près la pluviométrie pour irriguer plus finement ses vignes.

Prestataire de services sur un parcellaire dispersé, Jean-Marc Ruykens apprécie l’utilisation des stations météo connectée Sencrop. « D’un point géographique à l’autre, il y a parfois de grandes disparités climatiques à cause des orages ou des averses, explique l’agriculteur belge et adhérent de la cuma de la vallée de la trouille située à Bersillies dans le Nord. Des variations de précipitations de 30 à 40 mm/m², peuvent impacter l’organisation des chantiers. »

Station météo Sencrop

Tous les jours, pour planifier son travail, Jean-Marc Ruykens consulte la météo, en temps réel, et les prévisions de pluie indiquées par l’image radar. « Je regarde également l’hygrométrie et la vitesse du vent pour les six à sept jours à venir pour positionner les traitements phytosanitaires dans la meilleure fenêtre météo, indique-t-il. Avec Sencrop, c’est plus facile pour moi d’organiser mon travail quotidien. »

Depuis qu’il dispose de ces données météo, l’agriculteur avoue avoir gagné en confort. « Plus besoin d’appeler qui que ce soit ou de se déplacer pour savoir le temps qu’il fait dans un rayon de 15 km, précise-t-il. S’il pleut à un endroit, je consulte toutes les stations pour voir les possibilités d’aller travailler là où le temps est plus clément. »

Gagner en efficacité

« Ce service représente un coût, convient l’agriculteur. La cuma nous facture 183 euros/mois, abonnement et matériel compris. L’investissement via la cuma présente l’avantage de nous coûter moins cher individuellement. Au-delà de l’aspect financier, les données des différentes stations nous aident à mieux positionner nos traitements et optimiser leur efficacité. »

Jean-Marc Ruyckens utilise la station météo Sencrop

« En tant qu’agriculteurs, nous devons utiliser le pulvérisateur dans des conditions climatiques optimales. La station météo offre une vision sur plusieurs jours pour cibler le moment le plus opportun et bannir notre image souvent connotée négativement », indique Jean-Marc Ruykens, agriculteur.

Pour parfaire les interventions de fongicides, deux adhérents de la cuma de la vallée de la trouille ont un abonnement au modèle Mileos, un outil d’aide à la décision qui fonctionne depuis des données météo. « Malheureusement, ce modèle ne peut pas être utilisé en Belgique, regrette Jean-Marc Ruykens. Mes collègues m’informent en cas d’alerte de risque mildiou sur la pomme de terre pour que je puisse intervenir lorsque les conditions sont réunies. »

La station météo Weenat permet de cibler le moment le plus opportun pour pulvériser.

L’appli Weenat permet à Jean-Marc Ruykens, agriculteur dans les Hauts-de-France, d’utiliser le pulvérisateur dans des conditions climatiques optimales. 

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