Un été un peu aride, et les plants de maïs sèchent sur pied. C’est ce qu’affrontait régulièrement Philippe Pointelin, éleveur dans le Lot, qui travaille sur argilo-calcaires superficielles séchantes non-irriguées. Il a testé avec la Chambre d’agriculture du Lot la culture de sorgho, puis il y a 3 ans a émergé l’idée de cultiver maïs et sorgho en association, pour garantir la valeur alimentaire de l’ensilage et sécuriser la production de matière sèche en cas d’épisode sec, auquel cas la croissance du sorgo s’arrête, puis reprend. Testée sur 4, puis 8ha, l’association a conquis lors de la dernière campagne 15ha de l’exploitation qui s’étend sur 107ha, avec un troupeau de 45 montbéliardes/Prim’Holstein. Les résultats, plutôt positifs, peuvent intéresser les éleveurs dans des zones où l’eau est un facteur limitant, mais également ceux qui souhaitent maintenir une forte production laitière en diminuant les risques acidogènes : les sorghos sucriers BMR (pour « Brown Mid Rib », nervure brune centrale) peu ligneux, contiennent plus de sucre et moins d’amidon que le maïs.
Désherbage
Fabien Bouchet-Lannat, de la Chambre d’agriculture du Lot a lancé cette expérimentation: « En maïs, les rendements chez Philippe Pointelin atteignaient 7t/ha maximum, et sorgho seul, entre 9 et 10t/ha sur les dernières années, et a donc prouvé sa capacité à faire mieux. Nous avons associé sur la parcelle 60% de sorgho et 40% de maïs, en calant l’itinéraire technique sur le sorgho et la récolte sur le maïs. Le semis, en un passage et alternance de rangs est effectué mi-mai, en terres réchauffées avec un semoir monograine (3 sorgho + 2 maïs. La densité, par chance, était parfaite). Pour le maïs, le choix s’est orienté sur un indice tardif (600) pour récolter le plus tard possible et laisser au sorgho la capacité de se développer en septembre, un mois qui permet souvent de doubler le volume. » Pour ce dernier, un mélange de deux variétés a été choisi (voir légende ci-dessus).
L’étape la plus délicate ? Le désherbage : « les solutions chimiques sorgho sont homologuées maïs, pas l’inverse, et les doses autorisées sont plus faibles, détaille Fabien Bouchet-Lannat. Les graminées représentent le plus gros problème, donc Philippe Pointelin travaille les rotations et implante en général derrière céréales. Le semis tardif permet dans l’idéal de réaliser un faux-semis. » La gamme de solutions chimiques pour sorgho est en train de s’étendre avec l’arrivée,
