La bonne date est dans le grain

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La bonne date est dans le grain

Les éleveurs gardent un œil sur les épis pour définir leur date de récolte optimale.

Du climat à la disponibilité du matériel, ensiler le maïs à l’optimum de sa maturité dépend de paramètres plus ou moins maîtrisables. Pour mettre le maximum de chances de son côté, l’éleveur doit être capable d’observer les grains de maïs dans ses parcelles pour surveiller l’évolution de la matière sèche.

Entre 1,5 et 2kg de lait par vache et par jour: c’est la hausse de production constatée au Gaec Thomelin quand les éleveurs ont fait la transition entre le silo de maïs non irrigué et celui de maïs irrigué. «Le maïs non irrigué était complètement sec quand on l’a ensilé, raconte François Thomelin, associé avec ses parents. Depuis quelques années, le climat de septembre complique la donne: les plantes peuvent se dessécher avant d’avoir atteint la maturité.»

«Dans cette exploitation, le maïs irrigué avait 6 à 8points d’amidon de plus que le maïs non irrigué, se souvient de son côté Mickaël Sergent, nutritionniste au Clasel. Mais surtout, la tige du maïs irrigué n’était pas déshydratée, donc les sucres ont continué à circuler, et la digestibilité a été préservée.»

En 2016, définir la date d’ensilage idéale fut un casse-tête, particulièrement pour les maïs non-irrigués. «Le stress hydrique est arrivé brutalement, explique Mickaël Sergent. La chaleur et le vent ont asséché les plantes et lignifié les tiges, alors que le grain n’était pas encore à maturité.» Dans ce contexte atypique, la moins mauvaise solution d’après l’expert était de déclencher la récolte dès 30 à 32% de matière sèche (MS) pour sauver l’ensilage.

Une date optimale décalée

En année normale, l’optimum se situe entre 32 et 35% de matière sèche. François Thomelin, lui, vise 31 à 33%. Il se rend chaque année à l’un des «Rendez-vous matière sèche» organisés gratuitement en août par le Clasel, en Sarthe et Mayenne, en emportant avec lui trois pieds de maïs représentatifs de ses parcelles. Ces plantes sont broyées, comme un ensilage, et analysées par rayonnement infrarouge afin de déterminer leur taux de matière sèche. Une date de récolte est alors estimée, en tenant compte aussi de l’appareil végétatif.

A partir de cette estimation, le Gaec Thomelin s’intègre dans le planning d’ensilage de la cuma réalisé à l’avance. «Le problème est que la date de récolte optimale peut être fortement décalée en cas de changement climatique sur la fin du cycle, admet l’éleveur. On peut gagner 8-10jours car la maturité avance vite en septembre.»

Au cours des dernières semaines, les éleveurs surveillent les maïs en observant l’intérieur des grains: la fourchette 31-33% de MS correspond à un tiers du grain vitreux, un tiers pâteux et un tiers laiteux. Ils sont particulièrement attentifs aux maïs non irrigués susceptibles d’évoluer plus vite et de façon plus irrégulière.

La plante peut rester verte

Qu’ils passent par une cuma ou une ETA, tous les éleveurs sont confrontés à l’embouteillage des demandes de matériel d’ensilage, et à la complexité de définir un planning permettant d’intervenir partout à la date idéale. Pour mettre toutes les chances

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