Quand on croit décompacter à 50cm…

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Quand on croit décompacter à 50cm…

Sortir la bêche pour bien vérifier le résultat.

Attention aux effets visuels extérieurs de la décompaction... c'est trompeur.

Les terres Léonardes (Finistère) rencontrent parfois des difficultés de tassement en profondeur, de battance et de ruissellement en surface. Pour y voir clair sur l’impact des outils à dents profonds, la chambre d’agriculture avec le syndicat du bassin de l’Horn et la Fdcuma ont organisé une démonstration de décompaction avec profil cultural. Trois décompacteurs sont passés sur une terre préalablement déchaumée au cover-crop, matériel dont on retrouve bien les traces sur le bloc témoin. Des fosses pédologiques ont ensuite été creusées sur leur passage. Avec tout le talent de Daniel Hanocq, agronome à la chambre d’agriculture, les traces des outils sont très bien ressorties.

décompacteur

Le bloc témoin, avec les traces d’un cover-crop.

Moins profond qu’on ne pense

La première surprise était celle de la profondeur! Pour exemple, l’agriculteur qui a passé l’Alpego en 7 dents (500-600ha/an en cuma) assurait qu’il travaillait à 50-60cm. Le test pédologique met en évidence les traces de pointes à seulement 30cm, soit la profondeur de labour ! «L’effet foisonnement devant les étancons donne une impression de profondeur, mais elle est souvent bien inférieure», précise Daniel Hanocq. L’objectif pour cet outil n’était donc pas atteint, puisque l’effet éclatement des couches profondes non seulement n’est pas réalisé, mais malgré les 7 dents sur 3m, il aurait fallu descendre à 50cm pour avoir une régularité d’émiettement entre dents. Le 3 dents Quivogne sur 3m qui a suivi, a montré sensiblement les mêmes résultats. Une grande hétérogénéité entre dents puisque la profondeur n’a pas dépassé non plus les 35cm. Dommage pour cet outil sensé faire du sous-solage.

Dents Michel

Enfin, un Quivogne monté en 6 dents Michel sur 3m a laissé un horizon non perturbé et régulièrement travaillé sur 45cm. Une terre prête à recevoir des choux-fleurs. Il aura manqué à cette démonstration, les lames à pointes décalées, qui aurait permis une belle comparaison face aux lames Michel.

décompacteur alpego

La dent Alpego.

décompacteur alpego

Le profil après l’Alpego.

décompacteur Quivogne

La dent Quivogne.

Décompacteur Quivogne.

Le profil après le Quivogne 3 dents.

Décompacteur dent Michel

La dent Michel.

décompacteur dent Michel

Le profil après le Quivogne à dent Michel.

 

Six leçons à tirer
- L’effet foisonnement devant les étancons donne une impression de profondeur, mais elle est souvent bien inférieure.
- Ces équipements coûtent cher à l’utilisation : entre 2 à 6 €/ha en entretien.
- Les châssis droits, s’ils permettent le pontage d’un combiné de semis, consomment aussi davantage de puissance.
- La puissance peut venir à manquer s’il faut descendre à 50 cm pour un travail régulier.
- L’effet vague recherché de la terre avec l’étançon est bien obtenu avec des profils de lames obliques, mais aussi droites et incurvées vers l’avant.
- Le rouleau à une importance fondamentale pour rappuyer la terre soulevée et régulariser la surface.
Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer