Le retrofit des tonnes à buse palette se pose en alternative au changement complet du matériel. L’expert épandage du réseau cuma dans l’Ouest Frédéric Lavalou observe que plusieurs acteurs investissent le marché. Il illustre : « Bomech, Vogelsang, Agriest avec la marque Betec… tentent à différentes échelles de tisser leur propre réseau d’ateliers en capacité d’intervenir sur ce genre de prestations. » Et celles-ci s’avèrent multi-disciplinaires. L’évolution touchant en effet à « la métallerie, l’électro-hydraulique, l’électronique… »
Votre tonne à lisier a été surclassée
Dans cette logique d’amélioration du matériel existant, la rampe à patins semble être une technologie qui tient la corde pour les plus grandes envergures (jusqu’à 15 m). Le conseiller cuma justifie : « En position de travail, les roues de jauge se répartissent le poids. Elles soulagent ainsi des contraintes de charge en porte-à-faux arrière. »
Pour des largeurs plus modestes, entre 6 et 9 m, les constructeurs viseraient un montage plus léger, avec une structure de l’équipement plus minimaliste. « Attention toutefois au risque de fissuration dû au phénomène de coup de fouet d’avant en arrière », prévient Frédéric Lavalou.
La pose d’un cultivateur à dents enfouisseur sur une tonne à lisier s’envisage en effet. « C’est un peu au coup par coup, à la demande chez le concessionnaire ou l’atelier de proximité », constate Frédéric Lavalou. Il alerte dans ce cas par rapport au poids supplémentaire qui déleste dangereusement le piton d’attelage à vide.
« Il faut être vigilant aussi à propos de la résistance des ancrages sur le châssis. » Par ailleurs, le repli de l’équipement en position transport doit satisfaire différentes contraintes. « Je pense à la hauteur sur route, au système de verrouillage des positions ‘travail’et ‘transport’… »
Compresseur et hydraulique à adapter pour le retrofit des tonnes à lisier
L’expert pointe enfin l’adaptation du système d’alimentation au nouvel équipement. Car le rétrofit de la tonne ne se résume pas à la substitution d’une buse par un alignement de descentes. Il faut y associer le bon modèle de tête de répartition.
« Ces répartiteurs hacheurs ont des besoins hydrauliques spécifiques d’une part. La vitesse de rotation induite par le moteur hydraulique doit être adaptée au débit moyen souhaité du lisier. Elle doit être la plus régulière possible, quel que soit le régime moteur du tracteur. »
D’autre part, les broyeurs répartiteurs doivent être gavés de façon satisfaisante. « Or, une tête de répartition est en incapacité d’aller chercher le lisier dans la tonne. C’est au compresseur de celle-ci que revient cette charge, quels que soient l’inclinaison du véhicule, la fluidité du lisier et l’avancement de la vidange. » Ainsi, le référent appelle plutôt à la mesure en matière d’envergure.
« Une largeur de 9 m, équivalente à celle de travail avec la buse palette, me semble être le plus adaptée, sans addition d’une turbine accélératrice de flux hydraulique sur la tonne. Surtout en cas d’épandage de lisier de bovins. »
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