En matière de réglementation des vols de drones agricoles, la France doit encore progresser. L’Hexagone compte une dizaine de télépilotes. Entendez, pilotes de drones, agricoles. Difficile à faire rentrer dans une case de l’administration française, leur métier consiste à piloter des drones capable de lâcher des trichogrammes, semer des couverts ou pulvériser. Un peu comme un chauffeur de tracteur. Pour y parvenir, le télépilote doit d’abord suivre une formation de deux semaines (pratique et théorie) qui donne lieu à une certification. Fort de celle-ci, le télépilote doit ensuite s’identifier auprès de l’aviation civile et appliquer la réglementation en vigueur pour pouvoir exercer son activité.
Homogénéisation prévue de la réglementation des vols de drones agricoles
C’est là que tout se complique. Pour le moment, la réglementation en vigueur est celle française. Ainsi, chaque vol doit être catégorisé : milieu urbain ou rural, type d’homologation etc. Chaque pays d’Europe a ses spécificités.
D’ici le 1er janvier 2024, on homogénéise tout. Tous les pays répondrons désormais à la réglementation de l’Easa (European union aviation safety agency). « Les autorisations de vols seront alors déterminées selon la catégorie du drone mais aussi le risque de l’utilisation selon la zone, explique Arnaud Sohler, pilote de drone. Tout le monde sera logé à la même enseigne selon le type de drone et la certification à laquelle il accède. » Les délivrances d’autorisations de vols devraient s’alléger mais les contrôles s’intensifier.
Pour le moment, il y a encore beaucoup de confusion. La Belgique a d’ailleurs voulu , dès 2023 intégrer la réglementation européenne. Elle s’est vu faire un rétropédalage car les normes n’étaient pas encore déterminées. Pour les télépilotes, il leur sera plus facile d’accéder au territoires européens. Pour ce qui est de l’utilisation, Arnaud Sohler et ses confrères n’attendent plus de grand changement.
Suisse, eldorado des drones ?
En effet, la réglementation française et européenne n’autorise que le vol de drone de 25 kg. « Pas suffisant lorsqu’on veut faire un semis de couverts ou une pulvérisation, regrette-t-il. Cependant, nous espérons obtenir une dérogation lorsque nos travaux remplissent certains critères. » Une ouverture bienvenue car pour le moment, les télépilotes de drones agricoles se sentent un peu seuls. « Nous avons une solution pour rendre l’agriculture plus vertueuse, plus respectueuse de l’environnement, mais la réglementation nous met des bâtons dans les roues, c’est frustrant », ajoute-t-il.
D’autant plus que si on traverse la frontière française avec la Suisse, c’est un autre son de cloche. Leur réglementation d’usage est beaucoup plus simple. D’ailleurs, le drone est bien plus utilisé. Les poids à porter son plus importants, augmentant le débit de chantier. Les prestations sont même subventionnées aux trois quarts. Quant à la pulvérisation de produits phytosanitaires sous AMM, interdite dans l’Union européenne, elle est largement pratiquée. Une manière de localiser les traitements en réduisant la dérive.
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :