La Laborieuse, une cuma au long cours

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La Laborieuse, une cuma au long cours

Aujourd’hui, le groupe compte 80 adhérents actifs.

A Saint-Didier (84), la cuma été créée en 1946. Plus de sept décennies après, la troisième génération d’adhérents continue à la faire évoluer au fur et à mesure que leurs besoins changent.

La cuma la Laborieuse vient de souffler 72 bougies. Située à Saint-Didier (Vaucluse), elle a été créée en 1946, dans le but d’acheter un tracteur à chenilles. A cette époque, il y avait un chauffeur, qui conduisait un bulldozer et un tracteur. Un bâtiment a par ailleurs été construit dans le centre du village ; il est toujours en usage actuellement.

C’est en 1995 que Thierry Meysen a été élu président. Entre-temps, la cuma avait grossi. Il n’y avait plus de tracteur mais une charrue, une sous-soleuse, un enfonce-pieu, une prétailleuse, etc. Aujourd’hui, le groupe compte 80 adhérents actifs (et quelques anciens exploitants qui, même s’ils ne sont plus en activité, ont toujours des parts). 70 % des exploitants étant viticulteurs, une grande partie du matériel leur est destiné : tarière, broyeuse à sarments, arrache-souches…

Le retour du tracteur

« En 2007, le groupe a recommencé à parler d’un tracteur », raconte Thierry Meysen. Il n’y avait en effet plus d’Eta dans le secteur et le besoin se faisait sentir d’avoir un tracteur dans la cuma, notamment parce que certains des outils qu’elle propose (décompacteur, arrache-souches) nécessitent de la puissance. Un premier achat a été fait d’occasion, puis, en 2010, un tracteur neuf a été acheté. En 2013, un nouveau tracteur de 140 cv a fait venir de nouveaux adhérents. La condition pour amortir l’achat était de faire au moins 600 h sur l’année ; cet objectif a été atteint. Cette année, un nouveau changement est en cours pour un tracteur de 160 cv, accompagné d’une charrue n°9, plus grosse que la précédente. Trois broyeurs ont également été acquis. « Le matériel est acheté si on sait qu’il va tourner », explique Michel Bezert, le secrétaire de la cuma. Mais d’un autre côté, « il incite aussi les exploitants à adhérer ».

Seule exception dans l’équipement viticole : il n’y a pas de matériel servant à la vendange. La question ne s’est jamais posée, celle-ci étant réalisée majoritairement en Eta, et il y a par ailleurs une proportion non négligeable de producteurs de raisin de table parmi les adhérents.

Vaucluse-StDidier-CumaLaborieuse

Michel Bezert, secrétaire de la cuma et Thierry Meysen, président.

Un fonctionnement à l’ancienne

A la Laborieuse, pas de groupe par outil comme dans d’autres cuma. Chacun est détenteur d’une part et a accès à la totalité du matériel. Tous les petits outils sont facturés à la journée ou à la demi-journée, ceux qui sont en rapport avec le tracteur sont facturés à l’heure. Le matériel qui n’est pas stocké dans le bâtiment reste chez celui qui en est responsable. Quand un adhérent vient chercher un outil, ce responsable fait l’état des lieux avec lui, puis de nouveau à son retour. En cas de casse, l’adhérent paye. La question de changer ne s’est jamais posée, tout le monde semblant satisfait du fonctionnement actuel.

Le problème que rencontre actuellement la cuma est posé par le bâtiment. Construit à la fin des années 1940, le bâtiment actuel est trop petit depuis longtemps. De plus, il se trouve au centre du village, et ce qui était autrefois pratique se révèle à présent un obstacle. D’une part parce que manœuvrer avec les outils actuels dans les rues du village est parfois difficile, d’autre part parce que les habitants, souvent néoruraux, ne voient pas cela d’un très bon œil. Mais construire un nouveau bâtiment est compliqué. Il est difficile de trouver un terrain, la mairie propose de racheter l’ancien bâtiment mais à un prix jugé trop bas par la cuma… « Peut-être un jour », conclut Thierry Meysen. 

cuma laborieuse compte rendu

Daté de septembre 1946 et écrit à la plume, le compte rendu de l’assemblée constituante de la cuma.

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