Je voudrais que ce soit le territoire qui définisse son projet collectif et, à partir de là, l’Etat pourra accorder des exonérations, des dérogations, pour imaginer une sorte de concept de zone franche rurale qui soit un peu différente de la zone franche urbaine », a déclaré l’ancien Premier ministre à la foire de Châlons-en-Champagne, dont le gouvernement avait créé les zones franches urbaines en 1996. Pour le maire de Bordeaux, qui s’exprimait lors d’un petit-déjeuner de travail avec une vingtaine d’élus locaux, de parlementaires et de représentants des différentes filières agricoles, il faut aussi « qu’on mette le paquet » sur le déploiement du très haut débit dans les campagnes, travailler au « maintien des services publics » et lutter contre les déserts médicaux en permettant aux médecins « d’exercer collectivement leur boulot ». Sur la politique agricole commune, les enjeux seront de « maintenir les crédits », « d’alléger le poids administratif » et de lui « redonner une dimension économique », a-t-il égrené, prônant la création d’un « système assurantiel » qui permettrait de sécuriser les revenus des agriculteurs face à la volatilité des prix. M. Juppé a également rencontré son comité de soutien dans la Marne. Le favori des sondages à droite a dit ne pas vouloir s’engager « dans la guerre des petites phrases », sans pour autant laisser le champ libre « au(x) prophète(s) de malheur », sans citer son concurrent principal Nicolas Sarkozy. « Vous connaissez les livres et les cahiers que j’ai publiés : il ne faut pas se faire d’illusion, personne ne lit. Ceux qui lisent oublient. Donc il va falloir répéter », a-t-il intimé à ses soutiens. Après Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, François Fillon et Emmanuel Macron sont attendus à leur tour jeudi à cette foire.
Châlons-en-Champagne, 31 août 2016 (AFP)