Le syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) entend définir, lors de son prochain congrès national, sa vision de la future politique agricole européenne (PAC), dont il souhaite qu’elle soutienne le renouvellement des générations de paysans. « 6% des agriculteurs européens ont moins de 35 ans », a déclaré Jérémy Decerle, président des JA, lors d’une conférence de presse mardi à Paris, qui visait à présenter le 51e congrès national de son syndicat, qui se tiendra du 6 au 8 juin à Dunkerque (Nord).
6% des agriculteurs européens ont moins de 35 ans
Avec les plus de 800 jeunes agriculteurs réunis lors de ces trois jours, il espère dessiner le visage d’une prochaine PAC qui oeuvrera notamment au « renouvellement des générations », même si la proportion de jeunes paysans est à peu près le double de la moyenne européenne en France. S’il existe déjà aujourd’hui, dans le premier pilier de la PAC, « une aide que les Etats membres peuvent mettre en place » pour soutenir l’installation des jeunes agriculteurs, M. Decerle souhaite également « un accompagnement humain » pour les nouveaux arrivants.
La prochaine PAC doit entrer en vigueur le 1er janvier 2020 et s’appliquera jusqu’en 2025. Elle a déjà donné lieu à des discussions informelles entre États-membres, notamment lors d’une réunion des ministres européens de l’Agriculture l’été dernier à Chambord. Parmi les autres sujets de réflexion, M. Decerle souhaite que l’Europe fasse le ménage parmi les bénéficiaires des diverses aides de la PAC et définisse « ce qu’est un vrai agriculteur »: « Beaucoup de personnes bénéficient d’aides PAC parce qu’ils ont hérité de terrains », alors qu’ils ne travaillent pas eux-mêmes la terre.
2 installés pour 3 départs
Enfin, les JA souhaitent développer grâce à la PAC des outils de gestion des risques qui permettent aux agriculteurs de « rendre leurs exploitations plus résilientes », alors qu’elles sont souvent vulnérables face aux risques climatiques ou économiques, selon M. Decerle. D’une manière générale, les JA voient dans ce congrès « une occasion de prouver que la jeunesse agricole de ce pays y croit encore, est ambitieuse et ne souhaite plus perdre de paysans », conclut M. Decerle.
Si le nombre d’installations de nouveaux agriculteurs est stable depuis 2011, voire en légère augmentation récemment, il est toujours loin de compenser les départs en retraite, avec deux installations pour trois départs, un ratio en amélioration toutefois.