Le foin en chantier collectif, version balles carrées

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Le foin en chantier collectif, version balles carrées

« Dès que la météo est favorable, on sait qu’on va abattre des hectares », explique Vincent Pommery.

La fenaison est typiquement un chantier où le temps compte. Il est réputé difficile en cuma car chacun craint de se faire rattraper par la pluie. Pourtant, des groupes y arrivent très bien, avec des économies à la clé. Exemple à la cuma La Chaussade (Nièvre).

La cuma La Chaussade (Nièvre) possède une chaîne de fenaison développée par 4 adhérents (qui ne sont plus que 3). C’est l’arrivée d’une presse à balles carrées, en co-propriété puis en cuma, qui a déclenché le mouvement. « Au début, explique Vincent Pommery, responsable du groupe, tout le monde utilisait son propre matériel, et nous avions réussi à nous discipliner sur les dates de fauche et les surfaces fauchées pour que la presse suive. Nous avions même prévu une sorte de charte pour se partager le foin qui aurait été mouillé, ce qui n’est jamais arrivé. » Puis, au fil des renouvellements, l’ensemble du chantier s’est retrouvé avec du matériel de cuma. A savoir : une faucheuse de 5 m attelée à un tracteur de la cuma, une faneuse de 10,60 m pour trois, le quatrième un peu éloigné disposant d’une 6,80 m en copropriété, un andaineur double de 8,20 m, et une presse haute densité attelée au tracteur d’une cuma départementale basée à côté.

Bien exploiter les belles journées

« Nous faisons une réunion en début de saison pour annoncer les surfaces, puis nous ajustons au téléphone. Et une réunion en fin de saison permet de faire le bilan à chaud. » Concrètement, deux adhérents et deux salariés d’adhérents (en groupement d’employeurs) opèrent avec les matériels. Trois grands principes mènent l’organisation : attendre que chacun ait réalisé 50% de sa récolte pour continuer avec le plus demandeur, procéder par secteur géographique pour réduire les pertes de temps, et ne s’occuper qu’à la fin des parcelles peu avantageuses. « Nous pouvons traiter 30 à 35 ha par jour, explique Vincent Pommery. De ce fait, dès que la météo est favorable, on sait qu’on va abattre des hectares. Il faut juste éviter de regarder les autres faner quand on doit attendre son tour. » Il ajoute un élément essentiel pour la presse : « Quand il fait bon presser, elle doit être au travail. Cela veut dire que l’entretien a été fait la veille, et qu’on évite les longs déplacements en cours de journée. Nous veillons aussi à maîtriser la grosseur des andains pour optimiser le pressage. » Facteur favorable : d’autres cuma du secteur sont également équipées d’une presse à balles carrées, ce qui facilite les dépannages mutuels en cas de souci. Les adhérents enrubannent également un peu de fourrage, ce qui peut donner une solution en cas de temps incertain : « Mais attention : on n’enrubanne pas du foin mouillé, la qualité serait médiocre. Si on doit enrubanner, l’itinéraire est différent, sans fanage. »

 

Groupe foin à la cuma La Chaussade (Nièvre) : équipements et coût 

  • groupe foin à 4 sur environ 400 ha (3 en 2015)
  • faucheuse
  • faneuse
  • andaineur
  • presse haute densité (pour le foin, l’enrubannage et la paille)
  • Coût total, stockage, main d’œuvre et carburant compris en 2013 : 39,70 €/t, et 1h22 min/ha
Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer