Essai New Holland T7.300 : retour à la terre !

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Essai New Holland T7.300 : retour à la terre !

Le semoir Sky Agriculture travaillait à une vitesse de 6 km/h et à une profondeur comprise entre 4 et 5 cm.

Après un premier essai fin mars durant lequel la météo nous avait condamnés au bitume, nous sommes retournés fin juillet sur l’exploitation de Julien Massaut en Haute-Marne pour un second essai. Cette fois, le New Holland T7.300 a dû faire ses preuves au champ. Le défi : l’implantation de couverts végétaux en semis direct, avec une attention portée sur la compaction des sols.

Rappelez-vous, fin mars nous nous rendions à Leurville, en Haute-Marne, sur l’exploitation de Julien Massaut pour tester la dernière grosse nouveauté de New Holland : le tracteur T7.300. L’objectif de l’essai, vérifier la promesse de la marque : une montée en gamme avec du confort, de la polyvalence et une qualité de finition au niveau des standards automobiles. Si le tracteur avait convaincu notre agriculteur au transport, avec notamment un haut niveau de confort et de sécurité, la frustration était quelque peu au rendez-vous, car la météo nous avait interdit toute activité dans les champs.

Un tracteur puissant et léger

Fin juillet, nous avons donc à nouveau confié les clés du T7.300 à Julien Massaut pour l’implantation de couverts végétaux. Reprécisons que ce modèle correspond au marché très en vogue du tracteur léger puissant. Son 6 cylindres de 6,7 litres développe jusqu’à 280 ch (300 ch avec la surpuissance) et est associé à la transmission à variation continue AutoCommand. Son poids à vide se situe sous les 9 tonnes.

Engagé dans une démarche d’agriculture de conservation, l’agriculteur réalise ces implantations de couverts en semis direct derrière le passage de la batteuse et de la presse. « Sur nos 400 ha de cultures, il ne reste aujourd’hui que le tournesol et le maïs pour lesquels nous effectuons un travail du sol superficiel » explique Julien Massaut. « Toutes les autres cultures (environ 300 ha) sont semées en direct. Ce sont les couverts végétaux qui assurent le travail mécanique et la préparation du sol pour les cultures. » En outre, Julien et son frère Nicolas font partie du club Vivescia Agrosol dont les trois principes clés sont : limiter l’impact du travail du sol, couvrir les inter-cultures et modifier les rotations. Parmi les tests en cours sur l’exploitation : l’implantation d’un lotier dans un colza en direct.

Une question d’adhérence

Pour ces chantiers, l’exploitation possède un semoir Sky Agriculture Easy Drill HD de 8 mètres. Un outil de 48 rangs alimentés par une distribution pneumatique. Sur chaque rang, l’Easy Drill HD dispose de deux sorties et peut implanter en un passage un mélange de deux cultures, une culture et un couvert ou encore une culture et sa fertilisation.

couvert végétal

Lors de cet essai, Julien Massaut a implanté un couvert composé de phacélie Atara, trèfle Alexandrie, trèfle de Perse, gesse, fenugrec, lentille noire, serradelle, moutarde et cameline.

Julien Massaut réalise habituellement ces chantiers avec un tracteur Fendt 828 Vario de 2014 (280 ch, poids à vide de 9,45 t). La difficulté principale ne concerne pas la puissance pour emmener ce semoir de près de 15 tonnes une fois chargé, mais plutôt l’adhérence et la pénétration de l’outil dans des sols (très) secs. Pour optimiser ses performances sur ce critère, le New Holland T7.300 embarque 1,8 t de lestage (800 kg sur le relevage avant et 500 kg dans chaque roue arrière).

Althimasse

Le semoir Sky Agriculture a tendance à délester l’essieu arrière du tracteur, il est donc nécessaire de prévoir un lestage supplémentaire sur le relevage arrière du tracteur pour que l’outil pénètre bien le sol.

Des pneus gonflés à 0,7 bar

Un changement de configuration qui illustre le potentiel de polyvalence de ces tracteurs légers et puissants. Sans lestage, il maximise la charge utile au transport, tandis qu’avec un lestage adapté, ils peuvent réaliser des travaux plus énergivores. Finalement, ils offrent à leur échelle la polyvalence que l’on demande à un tracteur compact. En complément, le T7.300 se chausse de pneus VF Trelleborg TM 900 (600/70 R30 à l’avant et 710/70 R42 à l’arrière). Sur les recommandations du constructeur, la pression de gonflage est réglée à 0,7 bar. Précisons cependant que toutes les parcelles travaillées durant cet essai sont situées dans un rayon de 5 km autour de l’exploitation. Il y a donc peu de phases de circulation sur route.

essai New Holland T7.300

Les pneus Trelleborg TM 900 sont capables de travailler à 0,7 bar (4 crampons au sol), un réel atout pour la compaction des sols mais qui demande de rester vigilant lors de la circulation sur route.

Confirmation du haut niveau de confort

Verdict après 65,4 ha semés, Julien Massaut est plutôt convaincu par le New Holland T7.300.

« Le premier point fort de ce tracteur est vraiment son confort. » L’agriculteur retient notamment la bonne suspension du poste de conduite et la qualité de l’assise. La climatisation fonctionne bien et la cabine est (très) bien insonorisée (homologuée à 66 dB). L’agriculteur remonte toutefois un bémol à ce sujet. « Je n’entends pas du tout la turbine du semoir. En cas de casse ou de problème mécanique, on ne se rend plus compte au bruit. Attention, c’est agréable, on entend la radio et il est facile de suivre une conversation téléphonique, mais avec un siège qui ne tourne pas assez, pour voir l’outil, ça peut devenir compliquer si on ne voit plus et on entend plus l’outil. Par exemple il est plus difficile de détecter une panne ou un problème mécanique comme un caillou qui se coince dans un disque. Ça peut arriver. »

L’ergonomie des commandes participe également à cette sensation de confort. « L’accoudoir avec son écran et les fonctions GPS sont faciles à prendre en main et à utiliser. Les commandes sont claires et bien faites. Les automatismes sont simples à régler et il suffit de quelques heures pour appréhender les séquençages de bout de champ, et pourtant, je ne suis pas utilisateur de la marque. » D’ailleurs, Julien Massaut précise que la principale différence avec son tracteur Fendt concerne le joystick de commande de la transmission. Il repose sur un fonctionnement par impulsion chez l’Allemand alors qu’il fonctionne en continu chez New Holland. Mais « une fois qu’on l’a en main, la transmission AutoCommand est très souple et très agréable au champ ».

essai New Holland T7.300

Si l’écran au centre du volant n’avait pas convaincu l’agriculteur lors du premier essai, il l’a plus apprécié lors de ce second essai.

Pas loin du tracteur autonome

Par ailleurs, il a apprécié les fonctions d’automatismes poussées du New Holland T7. « Aujourd’hui, on pourrait aller jusqu’au séquençage des automatismes en bout de champ sans aucune intervention en incluant les demi-tours, voire aller jusqu’à l’intégration de l’automatisation des fourrières. On n’est pas loin du tracteur autonome, on n’a plus qu’à l’emmener au champ, lui faire le premier tour, et lui, il se débrouille pour la suite. » Durant l’essai, la programmation des séquences permettait d’appeler la remontée du semoir puis celle du relevage avec une touche, et de procéder de la même façon pour les opérations inverses.

Enfin, si Julien Massaut était resté

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