[Ensilage] Organisation et souplesse pour s’adapter à une maturité précoce

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[Ensilage] Organisation et souplesse pour s’adapter à une maturité précoce

Pour l'un des adhérents, le grain de ses maïs est idéal pour réaliser l'ensilage sur le champ. Pour la cuma, c'est le coup d'envoi de la campagne 2018.

La maturité des maïs a beau afficher une précocité presque inédite, l’éleveur s’adapte. Avec une organisation souple, un esprit d’entraide et du matériel performant, sa cuma s’attelle à la tâche. Objectif: permettre aux adhérents de constituer des stocks de grande qualité. Reportage dans la ferme de Romilly un jour d’ensilage.

Une ensileuse 8 rangs, dotée d’un éclateur à gros rouleaux et qui souffle à peine sa première bougie, une flotte confortable de remorques et tracteurs (dont 4 Fendt arrivés cette année à la cuma) et une équipe dynamique et motivée… Le 5 septembre, la cuma de Landelles démarre une nouvelle campagne de récolte du maïs. Un ensilage de maïs précoce cette année.

«Elle va avoir trois semaines de travail intense», résume Miguel Pautret, associé de l’Earl de Romilly. C’est la première ferme du groupe à réaliser sa récolte cette année. En temps normal, les éleveurs du secteur ont encore de quoi voir venir l’échéance. Mais en 2018, «nous avons bien trois semaines d’avance par rapport à l’année précédente». A part en 2003 où le coup d’envoi avait été donné en août, les ensilages sont rarement aussi précoces ici. «Il y a six ans nous avions ensilé vers la fin octobre», illustre encore Miguel.

Serein car bien préparé

Il est pourtant très serein par rapport à son choix de déclencher sa récolte: «Nous verrons ce que dira l’analyse, mais le maïs me paraît bien. Je pense que nous sommes proche des 33 % MS.» Pile dans l’objectif qu’il se donne. Deux analyses plante entière, différents avis de techniciens qu’il a sollicités pour l’aider à prendre cette décision stratégique, l’ont aussi conforté.

ensilage de maïs précoce, 3 opérateurs au silo

Le planning complet des ensilages a été décidé la veille au soir mais équipes et matériel étaient prêts à s’attaquer aux ensilages, précoces cette année.

17 t MS/ha pour un maïs après dérobée, dans la moyenne

«Le maïs est l’ingrédient principal de la ration toute l’année», pour les vaches de l’éleveur. Il leur demande d’atteindre un niveau de production quotidien supérieur à 31 kg en moyenne. Il se base sur les deux dernières campagnes pour souligner l’importance de récolter au bon stade. L’an dernier, «nous avons ensilé à un petit 32 % MS, ça a été une bonne année laitière». La précédente, le maïs était un peu plus vert, «ça a été plus compliqué».

Le potentiel incite aussi à s’intéresser de près à la qualité du fourrage obtenu. «Ici, nous allons être aux alentours de 17 t MS/ha. Cela correspond à une année normale pour le maïs.» La plupart des 27 ha ensilés succède à une moisson de blé et une culture de dérobée fauchée deux fois.

Le silo est en cours de construction.

Longueur et netteté de la coupe, éclatement des grains, équipements à la confection du silo et surtout, respect du stade optimal de récolte !

Quatre récoltes en 14 mois

Malgré cette avance dans le calendrier, il ne compte pas non plus augmenter les indices de ses variétés pour pousser le rendement des prochaines années. L’éleveur privilégie la sécurité. «Je prends des indices 260 à 280. Ce printemps, nous avons pu semer tôt, mais d’autant plus après nos récoltes de ray grass en dérobée. On a toujours un peu peur de trouver des conditions défavorables et de devoir semer tard.»

A la cuma, le planning de la Jaguar s’est décidé la veille du chantier de l’Earl de Romilly, lors de la réunion de programmation. «Nous la faisons au dernier moment pour coller le plus possible à la demande de chaque adhérent», explique le président du groupe, Philippe Lesénechal. Rien à voir avec un manque d’organisation donc. Le mécanisme bien huilé semble même être une vertu du groupe.

En témoignent les implantations printanières pour lesquelles un des deux tracteurs neufs de la cuma et le combiné enchaînent les hectares par centaine sans se désolidariser, raconte Miguel Pautret. Son chantier de récolte est un autre exemple. «Je suis le seul chauffeur à la cuma mais le midi, mon responsable vient me remplacer. Nos chantiers sont organisés pour que l’ensileuse ne s’arrête pas», explique Simon Gauthier, salarié de la cuma. «C’est pareil quand je dois récupérer des heures pendant la saison», souligne le chauffeur. Il apprécie aussi de ne pas se retrouver seul en fin de journée pour la phase d’entretien et nettoyage de l’automotrice.

Une automotrice bien occupée

Ainsi, les trois semaines s’annoncent intenses pour la Jaguar (en savoir plus sur la Jaguar 940 en retrouvant un avis d’utilisateur). Elle aura 470 ha à couper sur cette période, avant de passer au maïs épi, pour environ 70 ha, avec un bec cueilleur. Ce dernier servira ensuite pour la moisson. S’ajouteront ensuite une nouvelle campagne d’herbe et «pas mal de paille à faire… Ici, l’ensileuse n’a pas le temps de s’ennuyer, et moi non plus !», poursuit Simon. Au moment d’attaquer sa deuxième année, elle avait presque atteint les 300 heures en carrière.

.L'automotrice vient de terminer un de ses premiers champs de maïs

Dès début septembre, la Jaguar 940 de la cuma attaquait sa deuxième campagne de maïs. Elle en aura presque 550 ha à récolter, dont 70 ha en ensilage d’épi.

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