La cuma Lagnieu Posafol a embauché en début d’année 2019 un salarié. Quentin Laurent intervient sur les exploitations d’un petit groupe d’adhérents. Au sein de la cuma de Lagnieu Posafol, quatre exploitations avaient besoin d’un apport de main-d’œuvre insuffisante pour que chacune emploie un salarié. Après maintes discussions, il a été décidé que le salarié serait embauché par la cuma. Le choix s’est porté sur un des saisonniers, Quentin Laurent, qui avait effectué des stages sur les différentes exploitations du petit groupe. « Pour nous, il s’agissait d’offrir un emploi stabilisé à ce jeune qui, durant ses études, a souvent travaillé sur nos exploitations », explique Eric Viollet. « Pour certains d’entre nous qui sommes à quelques années de la retraite, c’est aussi une projection à long terme, en vue d’une éventuelle transmission d’activité. »

Les trois adhérents de la cuma de Lancrans : de g. à dr., Laurie et Mickael en Gaec laitier, Alain Duborjal (président), Baptiste en Earl allaitant, Yoan et Benjamin en gaec laitier, devant la herse à prairie renouvelée ce printemps et le semoir direct en arrière-plan, acheté en 2016.
Gestion centralisée des heures
Cet emploi d’un salarié offre à ce petit groupe de nombreux avantages. Tout d’abord une intervention ajustée à leurs besoins. « Nous nous sommes répartis les heures de travail suivant la demande et les possibilités de chacun. Sur les 1 700 heures prévues par son contrat, Quentin Laurent consacre 90 % de son temps à deux exploitations et 10 % aux deux autres agriculteurs », explique Eric Viollet qui planifie les interventions. « C’est une formule extrêmement souple que nous gérons d’une semaine sur l’autre. Je centralise les demandes de chacun que je transmets à Quentin. Pour ce qui concerne la réglementation et les tâches administratives, nous avons l’aide de la fdcuma et de ses services. » Pour sa part, Quentin Laurent avoue apprécier de pouvoir bénéficier d’horaires souples qui peuvent être ajustés selon les nécessités.
Dimension groupement d’employeurs
En dépit de dispositifs comme le groupement d’employeur, l’intercuma, la cuma de Lancrans est confrontée à d’importants problèmes de main-d’œuvre. « Lorsque nous avons modifié l’adresse de notre siège en 2016, la fdcuma nous a conseillé de rajouter dans nos statuts la dimension groupement d’employeurs », se rappelle Alain Duborjal, président de la cuma. « Une fonction supplémentaire qui n’engage à rien, mais qui en période de pénurie de main-d’œuvre s’avère primordiale. »
Des difficultés récurrentes de recrutement
La cuma de Lancrans compte six adhérents, des éleveurs laitiers et vaches allaitantes. Deux d’entre eux employaient un même salarié à mi-temps chacun. « Dans ce type de situation, la difficulté tient à la rigidité des contrats qui figent des horaires dans l’une ou l’autre exploitation. On ne peut pas ajuster aux besoins qui varient selon les périodes, la météo… », explique Alain Duborjal. « Etre groupement d’employeurs nous a permis d’annualiser les heures de travail du salarié. » De fait, les deux éleveurs peuvent planifier les heures de présence suivant leur nécessité. La gestion s’effectue par Whatsapp d’une semaine sur l’autre.
Une situation non stabilisée
La cuma de Lancrans pensait avoir solutionné ses questions de main- d’œuvre. Mais suite à un départ à la retraite, l’un des agriculteurs employeurs a trouvé un nouvel associé. De fait, il n’a plus eu besoin d’un salarié. « Grâce à notre
