Eau: plus de 70% des nappes en déficit

Partager sur

Eau: plus de 70% des nappes en déficit

Les deux tiers environ des nappes (71%) affichent un niveau modérément bas à très bas. Cette situation de basses eaux n’est pas totalement inhabituelle pour cette période de l’année mais elle est tout de même assez dégradée.

Elle est la conséquence du déficit de recharge hivernale cette année. Plusieurs secteurs présentent des niveaux autour de la moyenne comme en Beauce, dans la région de Nîmes-Montpellier, une partie du sud-ouest et de la Corse et certains secteurs alluviaux de PACA. Le reste du territoire présente des niveaux modérément bas, voire bas.

La vallée du Rhône au sud de Lyon, ainsi que le secteur de la craie champenoise, présentent des niveaux très bas. La tendance d’évolution du niveau des nappes traduit la situation estivale des basses eaux avec plus des trois quarts des points (83%) orientés à la baisse.

Année sèche

Le phénomène de baisse des niveaux s’est fortement accéléré au cours des derniers mois. Seuls 5% des points sont en hausse alors qu’ils étaient encore 24% au 1er juin. Le nombre de points stables (12%) est également assez faible pour la période.

Cette situation n’est pas totalement inhabituelle cependant car il s’agit de la période des plus basses eaux mais elle est tout de même assez prononcée. La situation des nappes au 1er août 2017 traduit la période annuelle des plus basses eaux.

Pour ce mois de juillet 2017, les précipitations ont été déficitaires sur les régions méditerranéennes, le nord de la Nouvelle-Aquitaine, le Massif Central, le Haut-Rhin, le Nord-Ouest ainsi que le long du couloir rhodanien.

Le déficit a localement dépassé 50% sur la Normandie, les Hauts-de-France, la Gironde, le Lot-et-Garonne, la Dordogne et l’Hérault. Du Gard aux Alpes-Maritimes, en Corse-du-Sud et sur le nord de la Haute-Corse, il a souvent dépassé 90% avec moins d’1mm de pluie. En revanche, suite à des épisodes orageux intenses, le cumul de précipitations a été une fois et demie à deux fois supérieur à la normale du Loir-et-Cher à l’Yonne, aux Ardennes, à la Meuse et à la Moselle et plus ponctuellement à Paris, sur le Cotentin, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques ainsi que du Lot à la Haute-Garonne.

L’évolution du niveau des nappes traduit la situation habituelle de basses eaux annuelles. Le déficit pluviométrique enregistré ces derniers mois sur une grande partie du territoire explique un taux de recharge déficitaire.

Déficit amorcé au cours de l’hiver 2016-2017

Les premières pluies de l’automne 2016 qui avaient commencé à engendrer un premier épisode de recharge, n’ont pas perduré et la situation ne s’est pas améliorée au cours de l’hiver. Au cours du printemps, les pluies ont été bénéfiques pour la végétation mais peu efficace pour assurer une recharge des nappes.

Au 1er août 2017, le nombre de points en baisse (83%) a notablement augmenté au cours des deux derniers mois (66% fin mai 2017) et le nombre de points en hausse (5%) est désormais très réduit (il était le double fin mai 2017).

Sur l’ensemble du territoire, les niveaux des nappes se situent autour de la moyenne, voire plus haut, pour un tiers des points suivis (29%) et sont modérément bas à très bas pour les 71% restants. Les pluies de la période allant de novembre 2016 à avril 2017 – qui, habituellement, permettent la recharge hivernale – n’ont assuré que partiellement leur rôle de remplissage des nappes cette année. Les niveaux des nappes, fin juillet 2017, sont en baisse pour 83% d’entre eux, stables pour 12% et en hausse pour les 5% restants.

En cette période des plus basses eaux annuelles, un grand nombre de réservoirs (71%) affichent des niveaux modérément bas à très bas. Dans le détail, concernant les niveaux, on note que 2% sont hauts, 8% modérément hauts, 19% autour de la moyenne, 33% modérément bas, 23% bas et 15% très bas.

Pour une grande partie du territoire, les niveaux des nappes sont inférieurs à la normale. Plusieurs secteurs présentent cependant des niveaux moins déficitaires.

Parmi les nappes qui présentent les situations les plus favorables, avec des niveaux autour de la moyenne en cette période des plus basses eaux, on peut citer:

  • Les aquifères karstiques des régions de Nîmes et Montpellier dont les niveaux sont toujours orientés à la baisse mais qui se situent encore globalement autour de la moyenne dans un contexte de pluies proche de la normale pour ce mois de juillet.
  • La nappe du Plio-Quaternaire Aquitain dont les niveaux se sont stabilisés à la faveur des pluies de fin juin et qui ont induit une recharge notable. Pour plusieurs secteurs, les niveaux sont proches de la moyenne.
  • La nappe des calcaires de Beauce au sud du Bassin parisien dont les niveaux, certes en baisse, sont encore, globalement, autour des valeurs moyennes.

De nombreux secteurs présentent des situations moins favorables, avec des niveaux bas, voire très bas, par rapport aux moyennes. On peut citer par exemple:

  • La nappe de la craie champenoise dont les points sont orientés à la baisse et qui présentent, pour un grand nombre d’entre eux, des niveaux bas, voire très bas.
  • La plus grande partie des nappes du Bassin parisien qui présentent des niveaux plus bas que la moyenne à cause d’une recharge hivernale réduite. Les niveaux sont dans la plupart des cas orientés à la baisse.
  • Les aquifères de la vallée du Rhône, en amont et en aval de Lyon, qui présentent des niveaux orientés à la baisse et qui, dans leur grande majorité, sont bas, voire très bas, conséquence de la recharge hivernale déficitaire.
  • La nappe des calcaires jurassiques de Lorraine, dont tous les niveaux sont globalement bas à très bas et dont l’orientation est toujours à la baisse.

 

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer