Dordogne : avec le toaster, grosse baisse de la consommation de tourteaux en vue

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Dordogne : avec le toaster, grosse baisse de la consommation de tourteaux en vue

En 2019, un toaster venu des Landes avait été présenté lors d’Élevage et territoire. (Ph. archives Réussir le Périgord)

La fédération des cuma de Dordogne doit acquérir un toaster de graines d’ici la fin 2022. Il doit permettre de triturer soja, féverole, maïs pour en optimiser la valeur nutritionnelle pour améliorer l'autonomie protéique des élevages.

Le projet d’achat d’un toaster de protéagineux, porté par la fdcuma et la Société coopérative agricole du Ribéracois (Scar), devrait être concrétisé cet automne avec l’arrivée de la machine.

Toaster ses protéines: une demande en bio et conventionnel

« La demande et le besoin existent, en bio comme en conventionnel », constate Bertrand Langlois, directeur de la fdcuma de Dordogne. Il s’appuie sur les résultats d’une enquête menée en 2019 auprès des agriculteurs du département.

Mais au moment de passer à l’achat du matériel, les affres administratives du plan de relance ont bloqué une partie des possibilités des subventions, mettant en suspens l’opération.

Principe du grille-pain

« À 146 000 euros, avec l’analyseur de protéines, je ne voulais pas prendre le risque d’un investissement sans financement », argue le directeur. Une fois les devis réactualisés, la fédération table finalement sur le Plan de compétitivité et d’adaptation des entreprises agricoles (PCAE) et les aides de la Région,

Le toaster, composé d’une chaudière pour les graines, d’un analyseur et d’un groupe électrogène pour la faire tourner, devrait arriver à l’automne. Mobile, il devra permettre aux agriculteurs d’apporter directement leurs graines à toaster et de repartir avec dans la foulée.

Meilleure digestibilité avec le toaster

« La graine voyage le long d’un flux, dans une vis, où elle grille au fur et à mesure », explique Bertrand Langlois. La température s’adapte en fonction du type de graines, de façon à ce qu’elles ne chauffent pas trop.

En sortie de machine, une analyse du produit réalisée par échantillon permet à l’éleveur d’obtenir un indice sur la protéine de la ration. Orge, soja ou féverole peuvent être ainsi toastés pour les caprins, bovins, ovins… Le maïs peut aussi être intéressant sous cette forme, notamment pour les canards gras. Les graines toastées ont une meilleure digestibilité et davantage d’appétence.

Stockage et conservation: attention

« Il faut prévoir des capacités de stockage, puisque le soja ou la féverole toastés dégagent de la chaleur et nécessitent d’être entreposés dans un endroit sec et aéré », prévient Florent Claudel, éleveur bovin lait à Montagnac-la-Crempse.

Sensible à l’humidité, l’aliment ainsi produit doit aussi être utilisé dans un délai d’environ un mois maximum après sa fabrication. « C’est un projet qui va dans le sens du local. Ça permettra de diminuer la quantité de soja pur ou broyé de la ration ».

-42% de tourteaux de soja

Florent Claudel compte ainsi passer de 3,5 kg de tourteaux de soja par vache à 2 kg, complétés par 1,5 kg de soja toasté. Il prévoit aussi de valoriser cette alimentation locale dans sa démarche commerciale.

« Avec le toastage on peut garantir un lait 100 % sans OGM, on sait d’où vient l’aliment », appuie Bertrand Langlois, au moment de lister les avantages de cette démarche. C’est aussi un moyen de « s’autonomiser par rapport à des coûts qui varient » et de réduire son empreinte carbone en toastant des graines locales. L’objectif de la fdcuma est de traiter entre 1 000 et 1 200 t de graines par an.

 

 

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