Tout se joue sur quelques centimètres
Les outils de désherbage mécanique travaillent sur quelques centimètres de profondeur seulement. Tout se joue dans cet horizon. « Le premier critère est l’absence de mottes, indique David Roy. Jusqu’à environ deux centimètres, tout va bien, il ne faut pas non plus faire de la cendre qui créerait un risque de battance. » Sur ce point, il est clair que les sols argileux demandent plus de savoir-faire et de chance que les sols légers.
Un sol bien nivelé
Second point : un sol nivelé, régulier et rappuyé. Au moindre sillon ou bourrelet de terre, les outils de désherbage travaillent moins bien. Même si les herses étrilles à dents sur ressort individuel offrent plus de marge de manœuvre sur ce critère. Or, le nivellement se joue dès le labour, puis à toutes les étapes de la préparation du sol. « Rappuyer juste avant le semis et utiliser un tasse-avant offre une bonne base. Certains roulent après le semis mais cette pratique a pour inconvénients de favoriser la levée d’adventices et de rendre le sol plus dur pour les outils de désherbage. »
Des débris végétaux suffisamment fins
Les débris végétaux en surface représentent un autre point de vigilance. David Roy est toutefois rassurant : « Il peut rester des débris, s’ils ne sont pas trop gros. Cela peut arriver après une destruction de prairie sans labour, qui laisse des paquets de racines. Dans ce cas, mieux vaut l’attaquer d’abord avec un outil rotatif. » Sur ce critère de propreté du sol, il est logique de détruire les couverts et d’apporter les matières organiques de plus tôt possible en amont. La décomposition aura commencé et de l’azote sera disponible pour une levée rapide. Enfin, les cailloux constituent une autre forme de gêne. « Ils obligent à réduire la vitesse de la herse étrille, et à choisir des houes rotatives ne présentant pas de risques de coincement des cailloux ».
Semer profond en vue du désherbage mécanique
Vient ensuite l’heure du semis, et plusieurs facteurs demandent de l’attention. « Pour faciliter le premier passage d’outil, viser une profondeur de semis de cinq centimètres. Si le sol est bien réchauffé, ce n’est pas un problème pour la vitesse de levée. Il faut savoir être patient. » David Roy préconise de privilégier les variétés ayant une bonne vigueur au départ, et la même vigueur en cas d’association de plusieurs variétés.
Un semoir bien réglé
Autre aspect important : le semoir en lui-même. « Vérifier que tous les éléments sèment bien à la même profondeur et avec le même écartement, et s’assurer que les chasse-mottes ne creusent pas le sol ». La règle du nombre de rangs identique entre semoir et bineuse demeure valable même avec un guidage RTK, estime David Roy. Il ajoute une précaution : ne pas semer trop près des talus, sinon, la bineuse est gênée.
Prendre la parcelle dans le bon sens
Enfin, il est clair que les passages d’outils amènent parfois à rouler en travers des rangs et à casser des plantes. Si une bande enherbée borde la parcelle du côté où partent les rangs, pourquoi ne pas en profiter pour y faire ses demi-tours ? Ainsi, pas besoin de semer des rangs en travers à cet endroit-là. Autre changement dans la manière de prendre les parcelles : « Chercher à réaliser des passages en ligne droite les plus long possibles, ils seront plus faciles à biner et il y aura moins de rangs à couper. » David Roy observe d’ailleurs que les chauffeurs de cuma faisant du binage adaptent désormais leur manière de semer en conséquence.
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