Les adhérents de la cuma des Galipes basée à Jouy-les-Reims dans la Marne ont eu la chance de partir à la découverte de la Bourgogne Franche-Comté pour leur voyage d’études. Un voyage qui se faisait attendre puisqu’il avait été reporté à plusieurs reprises.
Gestion de l’herbe et travail du sol
L’objectif de ce voyage était d’étudier les pratiques culturales. Avec notamment, l’approche en agriculture biologique des cuma de la Bourgogne Franche-Comté mais aussi de développer la communication sur la double certification « Vignerons engagés » et « Haute valeur environnementale ».
La construction d’un bâtiment avec des panneaux photovoltaïques était également un sujet que les adhérents souhaitaient développer. Le voyage a débuté par une visite de la cuma des vignerons. C’est une cuma intégrale qui ne cesse de croître en surface et atteint aujourd’hui 52 ha avec 12 adhérents.
Pour loger l’ensemble du matériel, la cuma a acheté un bâtiment il y a une dizaine d’années. Grâce à celui-ci, les échanges se font plus rapidement entre les vignerons (vignes étroites, cépages et porte greffes identiques).
La réduction des intrants, la gestion de l’herbe et le travail du sol sont des thèmes particulièrement discutés. Notamment sur le matériel présent dans le bâtiment : charrues kress, interceps humus…En parallèle avec le matériel, la question de la main d’œuvre lié à ce surplus de travail est abordée.
Agriculture Bio
La journée se poursuit à la cave coopérative des vignerons de Buxy avec la présentation de la SCEA « Domaine de la Croix Salain ». Cette structure a été créée à la demande de plusieurs coopérateurs qui souhaitaient aller vers le bio mais sans engager l’ensemble de leur surface.
Le projet a été développé dans le cadre d’un GIEE. Actuellement, la SCEA est constituée de 26 associés pour une surface de 20,75 ha et est adhérente à la coopérative. Cependant, elle permet un choix libre de son parcellaire et de sa surface engagée.
Chacun gère ses traitements, sa fertilisation et sa traçabilité dans le respect des règles de la certification « AB » agriculture biologique. Cependant, le montage reste assez complexe et est géré par la cave coopérative. La production est vendue en totalité à la cave de Lugny.
Certification HVE et Label Vignerons engagés
Les vignerons de Buxy sont labellisés « Vignerons engagés » depuis 2013. Emilie Legros, technicienne vigne à la cave, a présenté ce label. Ce dernier a permis aux viticulteurs d’évoluer dans leurs pratiques et dans l’organisation de la cave coopérative.
Récemment, en 2021, la certification HVE a été validée au sein de la coopérative. Cela représente jusqu’à 95% de la déclaration de récolte globale. Cette certification est gérée en collectif et est portée par la cave.
Le service vignoble réalise un audit chaque année en se basant sur échantillonnage des exploitations. Cette certification est la reconnaissance d’un travail collectif porté par toute la cave. Ici, la qualité des vins et santé végétale de la vigne sont au cœur des préoccupations.
Bâtiment et panneaux photovoltaïques
Le voyage continue à travers la Bourgogne Franche-Comté avec un arrêt dans le Jura à Arbois. La cuma les Baudines a ouvert ses portes pour échanger avec leurs homologues champenois. Le groupe est constitué de 16 adhérents dont plus de 60% sont engagés dans l’agriculture biologique.
Avant de se lancer en 2017, le projet de construction d’un bâtiment a longtemps été étudié par la cuma. Les 13 domaines viticoles adhérents de l’époque ont préféré créer un GFA (Groupement Foncier Agricole) pour le construire.
Le bâtiment a couté 92 000 € HT. En revanche, le coût des panneaux photovoltaïques ainsi que le raccordement s’élevaient à 147 845 € HT. L’électricité produite permet de financer le bâtiment.
Celui-ci est loué 3 600 € à la cuma et 3 465 € aux domaines qui y logent du matériel. Ces tarifs de location permettent de payer l’électricité, l’assurance et les fondations du bâtiment.
Vers une embauche
Plus de 80 % des parcelles se trouvent dans un rayon de 5-10 km autour d’Arbois. Pour éviter les allers et retours inutiles, tous les matériels sont stockés dans le bâtiment de la cuma.
Elle équipe ses adhérents de tous les outils nécessaires pour réaliser leurs travaux dans les vignes : pulvérisateurs, enjambeurs, tracteurs, outils de travail du sol… Se trouve également, une aire de remplissage et de nettoyage avec un phytobac pour la gestion des effluents.
Toutefois, la cuma ne dispose pas, à ce jour, d’atelier et ne réalise l’entretien d’aucuns de ses matériels. Pour valoriser son bâtiment et proposer également de nouveaux services, elle prévoit d’embaucher un salarié.
Pour l’accueillir, des travaux d’aménagements du bâtiment sont prévus afin d’installer des sanitaires, un coin cuisine, un atelier et une salle de réunion. Dans un avenir proche, plusieurs adhérents partiront en retraite. C’est un moyen pour rendre la cuma ouverte et dynamique pour attirer de nouveaux adhérents.
Des projets en tête
Les adhérents de la cuma des Galipes sont repartis enchantés par le voyage et les échanges entre cumistes. Ils ont plein de projets en tête suite aux visites effectuées pendant ces trois jours.
Outre, le côté technique de ce voyage, cela leur a permis aussi de se retrouver dans un autre cadre. Et ainsi, renforcer les liens entre chacun. Un prochain voyage d’études serait déjà en réflexion, à suivre.
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