La cuma de Beauregard fêtera cette année ses 70 ans et compte 45 adhérents dont une quinzaine d’actifs. «Historiquement, notre coopérative avait une forte identité polyculture élevage. Aujourd’hui, nous enregistrons de nombreux arrêts d’activité élevage. Nous avons à la fois des cessations d’activité laitière et des reconversions dans d’autres productions. Ce qui nous pose quelques difficultés dans nos choix d’orientations. Il y a des hésitations», explique Joël Mazet, qui a pris la présidence, il y a trois ans.
Il y a huit ans, la coopérative a renouvelé l’ensemble du matériel pour l’élevage : faucheuse, round baler, faneuse. Le tout est amorti. «Sur ce groupe, nous étions quatre et trois ont décidé d’arrêter. » Le tracteur est à renouveler. « Je pense qu’on ne va pas réinvestir sur le matériel d’élevage. En revanche, pour le tracteur, ce sera sans doute une occasion récente ou de moins de 2 000 h», ajoute Alain Jany, trésorier et éleveur laitier.
Développement du secteur arboriculture
En parallèle aux arrêts des activités élevage, l’arboriculture s’est développée sur le secteur. «La noisette et la prune sont des productions qui se portent bien. Bon nombre d’agriculteurs développent suffisamment de surfaces pour pouvoir acquérir leur matériel à titre individuel. Nous n’avons pas par exemple de demandes sur les récolteuses pour les prunes, nos adhérents achètent individuellement», précise Alain Jany. En revanche, depuis plusieurs années, la coopérative a investi avec succès dans du matériel de taille.
La cuma compte deux plateformes de taille automotrices. «Nous avons désormais deux groupes tailles et les deux plateformes tournent à plein», observe Joël Mazet. Les exploitations qui ont de l’eau, s’en sortent mieux, car elles ont pu se diversifier. La grippe aviaire a aussi eu un impact négatif : la diminution du nombre de canards dans les exploitations a occasionné une baisse d’activité sur les épandeurs à fumier. Pourtant, la situation financière de la cuma de Beauregard est saine : la dette est contenue (lire encadré). Alain Jany et Joël Mazet estiment que le mouvement coopératif a son rôle, car les matériels sont de plus en plus onéreux et les exploitations ont l’obligation de maîtriser les coûts.
Une dette contenue
Avec 116 000 euros de chiffre d’affaires, un chiffre stable, la cuma de Beauregard s’en tire bien avec 5 000 euros de dettes. «Notre coopérative a des frais fixes limités : pas de salarié, frais de stockage de matériels et de bâtiment réduits.» Dès l’origine de la cuma, les anciens avaient mis en place des groupes de matériels avec un responsable par groupe. Le président n’est pas responsable de tout le matériel. Certains adhérents, en particulier des céréaliers et des éleveurs, connaissent néanmoins des difficultés de paiement.
«On a mis en place des échéanciers pour ceux qui sont en situation délicate. Les adhérents reçoivent leurs factures fin janvier et l’on fait en sorte que tout soit payé au 30 juin au plus tard. Concernant les acquisitions, on fait remplir des contrats d’engagement à nos adhérents avant de signer un bon de commande, comme nous l’a conseillé la fédération départementale », détaille le trésorier.
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