Le soleil automnal est venu accompagner la centaine de participants à la journée de démonstration organisée par la frcuma Grand Est. Ce mardi 10 octobre était consacré aux semis de couverts végétaux avec la particularité cette fois de comparer différents mélanges et techniques de semis.
Multiples intérêts
« Si le premier intérêt des couverts végétaux reste la réglementation, il ne faut pas oublier les avantages de ces périodes d’intercultures, lance Sébastien André, conseiller à la chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle. La biomasse qu’ils produisent permet d’enrichir le sol en matière organique, de capter l’azote présent dans le sol après la récolte mais aussi de limiter l’érosion. »
Des bases de l’agronomie mais qui semble bon de rappeler. « Les couverts sont une base qui doivent faciliter la culture suivante, poursuit le conseiller. S’ils sont bien choisis, ils permettent de réduire les apports d’engrais et peuvent déplafonner les rendements. Mais attention, les actions de restructuration des sols qu’on peut espérer restent limitées avec les couverts. » Ils peuvent également limiter la présence des bio agresseurs, le développement des adventices grâce à une augmentation de la biodiversité.
Semis tardifs
Véritable investissement, les engrais verts, pour qu’ils soient le plus bénéfiques possibles, doivent être semés à la bonne date, à la bonne profondeur et avec des mélanges d’espèces les plus variés possibles. Pour étudier ces trois aspects, Bertrand Choné, agriculteur à Jouaville a tenter de faire des essais en variant la profondeur du semis et les mélanges.
Il a semé dix bandes de couverts en août, après sa récolte de blé et avant une averse avec un semoir de semi direct Pottinger TerraSem 6 000. « Je suis un peu déçu des résultats, les couverts ont eu du mal à pousser, fait remarquer l’agriculteur. D’ici la fin octobre, j’espère qu’ils atteindront tout de même les 3 à 4 T de matières sèches /ha espérées. Je vais les détruire mécaniquement pour ensuite implanter du tournesol et de l’orge de printemps. » Cet agriculteur aurait voulu semer plus tôt en juillet dernier mais les chantiers de paille ont décalé ses semis. Et ça se voit.
Profondeur et diversité
En plus des aspects nutritifs du sol, l’agriculteur Lorrain cherche à restructurer en partie ses sols. D’où les essais des différentes espèces de cultures intermédiaires. Dix modalités ont ainsi été semées fin août.
« Si on veut résumer trois des premières modalités qui ont fait varier les profondeurs de semis et les espèces, on peut dire qu’il existe deux principaux facteurs de réussite, lance Michel Brehat, conseiller à la chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle. La diversité des mélanges assurent une levée plus homogène. Au cas où une espèce décroche. Enfin, la profondeur des semis permet une meilleure levée lorsqu’elle est supérieur à 2 cm. »
Pour les sept autres modalités, l’objectif était de faire varier les espèces. « Lorsque les mélanges auront atteint les 4 tMS/ha, on peut espérer selon les espèces, un apport de 22 unité d’azote/ha, 15 unités de phosphore et 100 de potasse, estime Nicolas Gruselle, technicien chez EMC2, coopérative Lorraine. Rien de négligeable donc. Chaque mélange d’espèces présentent un intérêt. Certains seront leurs nutriments, d’autres leurs effets structurants ou encore la matière sèche qu’ils peuvent produire. »
Plus de volumes par outil
Il est donc important de connaître son objectif et d’avoir en tête son mode de destruction avant de semer les couverts. Selon les mélanges, enfin, les densités de semis peuvent varier de 15 à 30 kg/ha.
Pour poursuivre la journée, une dizaine de semoirs de semis direct a été présentée et testée. L’occasion de faire le point sur les coûts de revient calculés tout récemment. « Globalement, on assiste à une hausse des prix des machines agricoles, soulève Quentin Van Kamp, animateur à la frcuma Grand Est. Cela se ressent dans le calcul des prix de revient. Toutefois, on remarque une hausse des surfaces travaillées. »
Avec un semoir de semis direct, il faut compter une implantation de couverts compris entre 20 et 35 €/ha selon la taille et les équipements des outils. Avec le tracteur, le carburant et le chauffeur, celui-ci s’élève à 35 voire 56 €/ha selon les cas. « Pour un semoir de semis direct, en moyenne, il faut prévoir le travail de 740 ha, contre 200 pour un combiné et 126 pour un semoir mécanique », conclu l’animateur.
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