Aujourd’hui, l’employeur peut calculer le coût d’une l’embauche assez rapidement. La convention collective nationale de la production agricole et des cuma (CCN) est entrée en vigueur en 2020. Héléna Roca, de l’AGC Cuma Centre Ouest est responsable de paie de plusieurs cuma du Centre Ouest. Elle rappelle que tous les employeurs appliquent désormais le principe de cette nouvelle convention qui « positionne » la rémunération du salarié sur l’un des 12 paliers. Ces paliers sont établis à partir de critères « classants » tels que la technicité, l’autonomie, la responsabilité, le management de collaborateurs…
Des salaires agricoles selon 12 paliers
« En majorité, les ouvriers non cadres sont dans l’échelon 1 à 6. Les agents de maîtrise ou techniciens non-cadres dans l’échelon 7. Les techniciens-cadres dans l’échelon 8. Les cadres et directeurs dans les échelons 10 à 12 », décrypte Hélène Roca. Dans la pratique, les employeurs peuvent, opérer un changement de palier. Et ce, en concertation avec leurs salariés, si cela correspondant à leur montée en compétences.
« Avec cette grille, il reste difficile toutefois de valoriser à leur juste niveau la qualité des relations humaines entre salarié et employeur. Mais rien n’empêche l’entreprise de bonifier le salaire sans changer de palier … », précise Héléna Roca.
Calculer le coût d’une embauche rapidement
Un simulateur est aussi disponible sur le site mon-entreprise.fr. Cela permet d’évaluer rapidement le coût d’une embauche, en vous renseignant sur le salaire net mensuel de votre futur employé et le coût total que cela représente pour votre entreprise.
Le simulateur vous permet également de découvrir le détail des cotisations et le surcoût d’un CDD, la nature et le montant des aides. Il est possible aussi d’estimer le coût de l’embauche en contrat d’alternance, en contrat d’apprentissage ou en contrat de professionnalisation.
Des exonérations de charges et / ou fiscales
Il existe des moyens de « booster » les salaires agricoles sans élever les charges sociales.
- Prime « transport » exonérée de cotisations (dans la limite annuelle de 400 € en 2022). Les employeurs peuvent verser cette prime aux salariés dont l’utilisation d’un véhicule personnel est indispensable pour se rendre au travail.
- Prime de partage de la valeur (ex-prime Macron). La prime de partage de la valeur permet aux employeurs de verser à leurs salariés une prime exonérée de toutes cotisations sociales à la charge du salarié et à leur propre charge. L’exonération s’applique dans la limite de 3 000 €, et jusqu’à 6 000 € pour les entreprises ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation. Attention, la prime de partage de la valeur ne peut pas se substituer à la rémunération du salarié, ni à des augmentations ou des primes prévues par un accord salarial.
- L’employeur peut racheter des jours de RTT auxquels le salarié renonce. L’Etat exonère d’impôts et de cotisations ces RTT monétisées jusqu’au 31 décembre 2025.
- Les sommes consacrées par les employeurs pour l’acquisition de titres-restaurant sont exonérées socialement et fiscalement dans la limite de 6,50 € par titre (au lieu de 5,92 € au titre de la dernière valeur connue). Attention, prévient le CER France, afin de bénéficier de ces exonérations, la valeur faciale du titre doit être comprise entre 10,83 € et 13 €.
- Les bons d’achats attribués par le Comité sociale et économique (CSE) sont exonérés de cotisations dans la limite de 183 € (5% du plafond de la sécurité sociale) pour 2023.
Si vous rencontrez des difficultés de paiement des salaires…
Des mesures d’accompagnement sont proposées par l’URSSAF en raison des hausses du coût de l’énergie. Les employeurs rencontrant des difficultés de paiement, peuvent solliciter, sous réserve du paiement des cotisations salariales, un délai de paiement des cotisations dues lors de la prochaine exigibilité, directement depuis leur espace en ligne. Ceux qui bénéficient d’un plan d’apurement de leurs cotisations peuvent demander une adaptation du montant de leurs échéances. Lors de la demande, les employeurs devront justifier de leurs difficultés. (Source : CER France).