Dans leurs conclusions, les chefs d’Etat et de gouvernement demande à la prochaine présidence tournante de l’UE –au premier semestre 2019, la Roumanie– de préparer une position de négociation pour les Etats membres, « en vue de parvenir à un accord au sein du Conseil européen à l’automne 2019 ». C’est la première fois que le sujet était évoqué à si haut niveau.
Selon deux sources européennes, certains pays trouvent encore cette échéance très ambitieuse. Après avoir trouvé une position commune, les états membres devront encore négocier avec le Parlement pour trouver un accord final.
La Commission a présenté début mai sa proposition pour le prochain cadre financier pluriannuel, qui couvrira la période 2021-2027 et sur laquelle elle pousse pour que les législateurs européens trouvent un accord au plus vite.
Déjà critiquée, cette proposition vise à concilier un budget plus ambitieux avec de nouvelles priorités (migrations, sécurité intérieure, défense) malgré le départ du Royaume-Uni, un des principaux contributeurs. Cela passe notamment par des coupes franches, très controversées, dans deux secteurs emblématiques et historiques: la politique agricole commune et la politique de cohésion en faveur des régions les plus modestes.
La proposition fixe à 1,279 milliard d’euros le budget pour la période 2021-2027 (contre 1,087 md pour 2014-2020 en prix courants).
Un Parlement prêt à négocier
Deux échéances se dressent entre les discussions l’an prochain: les élections européennes fin mai et l’expiration du mandat de la Commission Juncker fin octobre.
Le Parlement européen a d’ores et déjà adopté une position qui lui permet d’être « prêt à négocier ». Il espérait aboutir à un accord avec le Conseil avant les élections, tout en introduisant une clause de révision obligatoire pour laisser une chance à l’hémicycle nouvellement élu d’avoir son mot à dire. Le précédent cadre financier avait été adopté tardivement, ce qui avait retardé le lancement de nouveaux programmes.
Les premiers débats publics entre ministres des Affaires européennes ont montré des avis divergents. Un groupe d’états membres, parmi lesquels la France, défend notamment le maintien du budget de la PAC. « Sur la table il n’y a pas de montants, mais il y a des idées bien développées », a résumé un diplomate européen.