Un colloque était consacré aux limaces des cultures, le 18 mars. C’est dire si ces ravageurs préoccupent des instituts techniques comme Arvalis ou l’Acta. Plusieurs centaines d’experts se sont réunis pour partager leurs connaissances. Celles-ci ont récemment évolué grâce au projet Casdar Resolim qui s’est terminé en 2015.
Dans ce tableau, basé à dires d’experts, peu de cultures sont épargnées par les limaces. Elles sont particulièrement sensibles quand elles atteignent le stade de plantules.
Des facteurs de risque plutôt que des seuils
Dans ces conditions, quelle stratégie de lutte adopter? Le piégeage permet d’observer précocement et de manière continue la présence de gastéropodes dans une parcelle. Mais cette méthode n’a pas permis aux chercheurs d’établir de relation directe entre un nombre de limaces piégées et un niveau de dégâts sur colza et blé. La faute à de possibles erreurs de mesures. Un faisceau de facteurs va aussi influencer l’importance des dégâts : le travail du sol, le précédent, le stade de la culture ou encore le type de sol.
Agir préventivement
L’agriculteur peut s’appuyer sur des mesures agronomiques pour agir de manière préventive. De manière générale, le risque limaces s’accroît en semis direct. Les dégâts de limaces varient en fonction de la succession culturale. Avec deux scénarios très sensibles : le blé après un colza et le blé après une jachère. Certaines cultures intermédiaires ou repousses sont aussi plus appétentes que les autres.
Deux substances actives sont encore disponibles pour lutter contre les limaces : le métaldéhyde et le phosphate ferrique. A appliquer avec un matériel adapté. Le développement du biocontrôle pourrait élargir cet éventail, ainsi que des découvertes récentes en écologie chimique.
Comment piéger les limaces ? Pour qu’ils reflètent de vraies valeurs, les pièges doivent être posés en respectant un protocole : réaliser le piégeage en sol humide ; éviter juste après une préparation de sol ; privilégier 4 pièges de type Inra, positionnés à une dizaine de mètres les uns des autres et au moins à 10 m de la bordure ; les poser le soir après les avoir humidifiés et les relever à l’aube ; ne pas mettre de granulés anti-limaces sous les pièges. Avant toute nouvelle estimation, déplacer les pièges de quelques mètres et les réhumidifier. Un piégeage doit s’inscrire dans la durée. Cinq périodes sont propices: dans la culture précédente, dans la période d’interculture, deux à trois semaines avant le semis, entre le semis et la levée et après la levée. |