Lorsque David Doué prend la présidence de la cuma Saint Jacques (20 adhérents) à La Fosse-Corduan, entre Troyes et Nogent-sur-Seine (Aube), il fait le choix d’ajouter du matériel automoteur aux outils de travail du sol du groupe, et plus particulièrement une moissonneuse-batteuse.
Pour convaincre le bureau de la cuma de l’intérêt de ce projet, l’objectif est d’afficher des coûts de récolte à l’hectare inférieurs à ceux pratiqués par les ETA du secteur: 50 à 55€/ha. L’idée pour y parvenir: partager une moissonneuse-batteuse en intercuma avec un groupe dans le Sud-Ouest, de manière à accroître le nombre d’heures d’utilisation par an. Dans un premier temps, la batteuse récolterait les cultures dans l’Aube (350ha dont 50ha de chanvre), avant de partir dans un second temps dans le sud pour les récoltes de maïs (350ha).
Le choix de la machine
«Nous nous sommes rapprochés de la cuma du Sud-Ouest. La première étape a été de se mettre d’accord sur les caractéristiques de la machine», explique David Doué. La machine retenue est une Claas Lexion 670 Montana. Elle est capable de travailler dans les dévers du parcellaire accidenté de Marcilly-le-Hayer (Aube).
Dans le schéma prévu, chaque cuma achetait ses équipements. La barre de coupe de 7,70m pour la cuma Saint Jacques, le bec à maïs et le pont arrière moteur pour la cuma du Sud-Ouest.
Le choix de la concession
«Il fallait ensuite se poser la question du choix du concessionnaire. Fallait-il commander la batteuse dans le Nord-Est ou le Sud-Ouest? Et comment gérer le SAV avec le second concessionnaire qui ne ferait pas la vente?» Pour répondre à cette problématique, les cuma ont discuté directement avec Claas. Claas a alors proposé un arbitrage, avec une répartition de la marge bénéficiaire entre les deux concessions. Une solution garantissant un service de qualité en cas de panne dans l’une ou l’autre région.
Quant au coût de transport de la moissonneuse-batteuse, «les professionnels du secteur sont capables de proposer des tarifs de l’ordre de 1,5€/km (l’aller), voire moins car il n’y a pas la barre de coupe à transporter. Cela représente un coût total de 3000€ par aller-retour, soit 4,29€/ha une fois redistribué sur les 700ha à battre.»
Une incompatibilité administrative
Malgré cela, l’accord entre les deux cuma n’a pu aboutir, en raison d’un problème administratif. «Il y a beaucoup de schémas administratifs différents en France. Nos deux cuma fonctionnent sur des bases différentes pour le capital social. Il nous a donc manqué une rencontre entre les deux groupes.» Une déception pour David Doué, car «économiquement parlant, cela aurait été intéressant pour les deux cuma.» Aucune relance n’a pour le moment été effectuée, mais la cuma Saint Jacques reste ouverte à la discussion.
En conclusion, la batteuse achetée 266.500 €HT par la cuma Saint Jacques est aujourd’hui facturée 70€/ha aux adhérents. Le chauffeur et le carburant sont pris en compte (exception faite des 50ha de chanvre pour lesquels une plus-value de 10% est appliquée). La machine a été légèrement surdimensionnée pour pouvoir, d’une part, tenir compte des conditions difficiles d’accès certaines années, et d’autre part car la surface totale à battre pourrait prochainement augmenter. En effet, les adhérents de la cuma Saint Jacques cultivent actuellement une centaine d’hectares de betteraves, une surface amenée à reculer dans les prochains exercices en raison du contexte actuel.
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