Le gaec de Rangy (Cher) a fait l’acquisition d’une moissonneuse batteuse John Deere X9 pour la saison 2022 et donne son avis d’utilisateur. «Elle remplace une S, explique Bernard Guicheteau, membre du gaec et conducteur de la moissonneuse, que nous avons eue dix ans. Celle-ci faisait suite à une CTS, qui a également servi dix ans, c’est notre rythme de renouvellement». Dans cette exploitation en grandes cultures, le choix d’une machine à rotor a des raisons précises. «Nous sommes sur des terrains humides, où les céréales se récoltent alors que la paille est encore verte». La CTS, une machine conçue au départ pour le riz, leur avait semblé intéressante pour la similitude de conditions de récolte.
Avis d’utilisateur de la John Deere X9 en vidéo au maïs avec un cueilleur 16 rangs
Adeptes des rotors sur la moissonneuse
A l’usage, elle a effectivement donné satisfaction dans cette exploitation. D’où le choix de partir sur un modèle S, également à rotor mais avec un seul au lieu de deux, quand il a fallu remplacer la CTS. John Deere avait en effet cessé de fabriquer cette dernière. «La S restait correcte en qualité de triage, se souvient Bernard Guicheteau, mais elle s’avérait plus sensible que la CTS à l’humidité en soirée. C’est pourquoi la nouvelle X9, avec ses deux rotors, a attiré notre attention».
L’exploitation a ainsi fait l’acquisition de la version 1100 de ce modèle, dotée d’un moteur de 690ch maxi. Pour la récolte du maïs, elle a reçu un cueilleur Capello Diamant de 16 rangs. Cette grande largeur, inhabituelle en France, correspond en fait à la capacité de débit de cette machine. Mais pas seulement. Comme le semoir équipant le gaec est également de type 16 rangs, la circulation des matériels dans les parcelles se trouve ainsi restreinte à une même trace. «Avec cette méthode, le sol est préservé, et en cas de formation d’ornières, un décompactage localisé suffit», explique l’exploitant.
Plus de capacité de séparation en conditions difficiles
Après une récolte des céréales avec une John Deere X9 de prêt à l’été 2022, le gaec a pu prendre possession de sa propre moissonneuse pour le battage du maïs grain. La différence avec la S se confirme. «La présence de deux rotor donne plus de capacité de séparation en conditions difficiles, et plus d’amplitude de travail au cours de la journée». Le passage des céréales au maïs s’avère assez simple sur la X9. Il faut changer de gamme de vitesse de rotation sur les rotors, l’entrainement du convoyeur et celui du batteur à otons. La grille supérieure du caisson de nettoyage peut rester mais Bernard Guicheteau a préféré en choisir une plus spécifique pour le maïs.
A cette occasion, il a d’ailleurs pu apprécier les grandes ouïes de décompression latérales à l’arrière des grilles, qui évitent toute accumulation de matière en pailles vertes ou au maïs. La grille supérieure est assez lourde à manipuler. Par contre, le changement des deux contre-batteurs demande moins d’efforts physiques que sur la S car ils sont en plusieurs parties.
Battre en douceur
Dans les conditions 2022, avec un maïs à 18-19% d’humidité et des petits grains, Bernard Guicheteau a choisi de battre en douceur. «J’écarte beaucoup et je fais tourner vite. Ainsi, les épis ne restent pas longtemps dans le rotor tout en étant bien battus. Au niveau du nettoyage, je mets beaucoup de vents».
Dans le transbordeur, le maïs apparaît propre, sans débris de rafles ni de grains cassés. Aucune réfaction ne s’est d’ailleurs appliquée aux grains de la récolte 2022. Quant aux pertes, elles paraissent très faibles, «à condition que la machine soit bien chargée». Pour une bonne adaptation aux conditions de récolte, la moissonneuse John Deere X9 présente des fonctions appréciées de notre utilisateur. «En plus du piquage du bec, je peux régler la vitesse des chaînes et du broyeur, c’est très utile». Il se félicite également d’avoir choisi l’option vitesse variable du convoyeur, qui se justifie pleinement au maïs.
Une économie de carburant de 30%
John Deere a fait de gros effort de simplification mécanique dans la conception de la X9, avec le moins possible de courroies. Le constructeur en attendait une réduction significative de la consommation de carburant. Sur le terrain, l’effet se confirme. «Par rapport à notre S précédente, j’estime l’économie de consommation à l’hectare à au moins 30%». Plus sobre, la X9 offre aussi plus de débit. Dans un maïs non irrigué à 9 t/ha du gaec, elle avance à 6 km/h.
«Ici, la logistique est le facteur limitant, précise Bernard Guicheteau. Je pourrais monter à 8,5 km/h, mais il faudrait alors un troisième camion pour évacuer le grain». Au vu de la première saison, il estime qu’une X9 aurait la capacité de récolter annuellement au moins 1.200ha, ou encore 100.000q de grains. Cela bien sûr dans un assolement diversifié, avec par exemple blé, orge, colza, tournesol et maïs. Mais il faudrait alors prévoir de la renouveler plus tôt que les dix ans prévus dans sa stratégie d’équipement.
Avis d’utilisateur de la John Deere X9: une moissonneuse agréable pour le chauffeur
Au chapitre des performances, on peut ajouter le travail du broyeur, fin et bien réparti grâce à une large ouverture en sortie. Si on se place maintenant du point de vue du conducteur, la X9 présente plusieurs bons points. D’une part, l’échelle d’accès se replie vers le haut. Ainsi, elle ne risque pas d’accrocher le sol si la machine venait à s’enliser. Ensuite, la fermeture électrique de la porte évite d’avoir à la claquer énergiquement, elle se verrouille en douceur. Depuis le siège, on voit très bien les extrémités de la coupe. Un petit rétroviseur pointe également sur la trémie, un plus appréciable. La cabine bénéficie d’autre part de nombreux rangements. Sur la route, Bernard Guicheteau apprécie le faible niveau de bruit de la transmission. Côté entretien, le constructeur a réduit le nombre de graisseurs et les a regroupés. Un point positif à ajouter.
Aux yeux de nos utilisateurs, la X9 offre donc une série d’avantages et de motifs de satisfaction quant à ses performances. Néanmoins, ils soulignent aussi des limites. Son poids est élevé. «Si le sol est fragile, il ne faut pas lésiner sur la dimension des chenilles et des pneus arrières». D’autre part, il faut s’attendre à une forte production de poussière en conditions sèches, sans doute liée à la présence de deux rotors. Enfin, ils préviennent qu’un accompagnement par le concessionnaire est nécessaire au départ. En effet, il s’avère important pour bien prendre en main toutes les fonctions et commandes de cette moissonneuse.
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