La luzerne baigne dans la qualité

Partager sur

La luzerne baigne dans la qualité

Matthieu Girard, Olivier Groyer et Guillaume Cosneau ont adopté l'andaineur à soleils.

Aux abords de la rive de la Loire, la luzerne termine son bain de soleil avec une mise en rang aussi efficace que soigneuse. La cuma de Meugon propose quatre andaineurs aux sept adhérents de son activité, dont trois outils à rotation verticale.

Le groupe compte pleinement sur le soleil. Depuis l’arrivée en 2005 d’un premier andaineur Tonutti, la cuma de Meugon a progressivement basculé son parc vers ce système au fil des renouvellements, preuve de sa satisfaction.

Aujourd’hui, le groupe utilise trois andaineurs à soleils. L’actuel doyen est arrivé en 2011. C’est également un modèle Tonutti (13 soleils, 8,20m), à dépose latérale. 2016, marque un tournant pour l’activité. D’une part, la technologie classique du rotor devient largement minoritaire au sein de la flotte. D’autre part, elle adopte la géométrie en V, avec un Enorossi de 8,40m (14 soleils, plus deux petits centraux).

Puis en 2020, elle conforte ce choix de la dépose centrale lors du renouvellement de son premier Tonutti. Ainsi, les sept élevages du groupe disposent de deux modèles équivalents à dépose centrale et un qui travaille en dépose latérale, ce qui correspond à un parc parfaitement apte à répondre à la diversité des situations surventant lors d’une campagne. Autrement dit, les responsables se voient bien maintenir ce panel d’offre au moins sur quelques années.

Andainage de luzerne: qualité, sécurité et petit prix

Ici, l’andainage concourt à la production de foin ou d’enrubannage, à partir de luzerne et de graminées, surtout en cultures pures. «Nous avons aussi conservé un des monorotors Kuhn historiques de 3m. Il fait un peu office de mulet si les autres ne sont pas disponibles. Il y a tout de même un des adhérents qui préfère l’utiliser parce qu’il lui convient bien», se complètent Olivier Groyer, Matthieu Girard et Guillaume Cosneau, respectivement président, vice-président et comptable de la coopérative d’environ 25 adhérents.

Le groupe réalise également assez peu de surfaces avec son andaineur à soleils à dépose latérale, «peut-être qu’une soixantaine d’hectares.» Déjà au printemps, «nous regroupons toutes nos premières coupes en andainage central.» Les éleveurs relèvent qu’avec ce principe, les matériels s’avèrent relativement plus maniables et confortables. «L’autre nous sert dès lors que l’on veut assembler un andain en plusieurs passages, sur une 2e ou 3e coupe avec peu de volume.»

coût moyen chantier andainage luzerne cuma de Meugon

Coût moyen du chantier d’andainage de luzerne à la cuma de Meugon.

Andainage, pressage, enrubannage simultanés

Les quatre andaineurs de la cuma de Meugon cumulent un volume d’activité annuelle de 325ha (moyenne des neuf dernières années). Les représentants de la structure assument ce choix de la sécurité.

«En matière de récolte de fourrage, la qualité n’a pas de prix», pousse le comptable du groupe en précisant sa stratégie d’éleveur: «La plupart du temps, je n’hésite pas à déclencher la coupe de façon précoce, pour privilégier la qualité alimentaire.» Ainsi, Guillaume Cosneau déroule: «sur le coût total de récolte d’herbe, j’imagine que nous ne sommes pas les mieux placés», cependant ce n’est pas du fait de l’andainage. Car malgré le sur-équipement dont il dispose, le groupe facture tous ses andaineurs 6€/ha, sachant que la cuma applique une politique de lissage des variations de coût d’une année sur l’autre.

«Même pour le petit de 3m, c’est un prix qui défie toute concurrence.» L’argument conforte la stratégie de la cuma de gérer des activités globales plutôt qu’individualiser ses facturations à l’échelle de chaque matériel. Cela vaut pour les trois tracteurs de 150ch, ou même pour les bennes qui vont pourtant presque du simple au double en termes de capacité. Il n’y a qu’un seul tarif, déterminé en fonction du temps d’utilisation et du nombre de tours de roue. «C’est plus simple pour facturer.»

En tant qu’adhérent, c’est aussi plus simple à suivre, «et on s’y retrouve quand même en prenant la plus petite benne si l’on n’a pas besoin de la plus grande, parce qu’elle est plus maniable, moins encombrante…», explique le vice-président. C’est lui qui centralise les engagements et les demandes de réservation du matériel.

Comment s’organiser entre adhérents pour l’andainage de luzerne?

Ces dernières se font par téléphone, mais les cumistes avouent se tracasser peu de la disponibilité des andaineurs. «Nous sommes un petit groupe, avec quatre utilisateurs principaux.» De plus, les facteurs limitants sont à d’autres étapes de la chaîne de récolte: sur le groupe de fauche de 6m, et surtout sur la presse, «un outil à 45.000€ de base», avec lequel la coopérative ne peut plus s’accorder la même prodigalité d’équipement.

«Quand l’un du groupe réserve le round, on sait qu’il y aura un andaineur devant. Et on se tient aussi au courant les uns les autres de nos chantiers de fauche», de cette manière chaque potentiel utilisateur des soleils a une idée des surfaces et du type de fourrage en cours de séchage. Ses représentants expriment l’ambition première du groupe: que l’ensemble de la récolte puisse se faire. «Nous sommes capables de nous entraider, à commencer par les chantiers où il faut être plusieurs.»

Car la technologie des soleils a quelque peu fait évoluer les pratiques. «L’andain est dense. Une fois qu’il est fait ça ne sèche plus», explique l’un d’eux. Ainsi l’outil à soleils impose de rassembler le fourrage au plus près du passage de la presse, ce qui reste possible dans la mesure où les pertes de feuilles sont très limitées. «Du coup, au lieu de commencer à 5 heures pour finir à 8 heures, on andaine en même temps que le pressage, entre 10 heures et 14 heures pour la luzerne», explique le président de la cuma en rangeant le débit de chantier dans la colonne des avantages. «Dans les plus belles parcelles, on peut andainer six hectares en une heure.»

Sobriété et polyvalence

«Si on liste, ça fait quelques flexibles, quelques dents, des roulements…» En 9 ans, les trois andaineurs à soleils ont généré une charge d’entretien équivalente à 2.300€. Et les responsables précisent que ce montant inclut «600€ pour des paravents et une roue de secours », qui pourraient être considérés comme de l’investissement.

De plus, les utilisateurs soulignent la sobriété du matériel en termes de besoin de puissance: «un 80ch l’emmène.» Sur ses derniers outils, la cuma de Meugon opte pour des dents renforcées (diamètre 7,5mm). Si la valorisation des luzernières se fractionne en coupe de 2 à 4tMS/ha, elle a aussi eu une coupe de ray-grass enrubanné de 9tMS/ha à traiter l’an dernier.


Rayons X

Cet article et ses données sont issus d’un travail d’enquête et d’étude économique publié dans l’univers Rayons X. Six andaineurs sont passés au scanner économique de la rédaction d’Entraid. Les voici :

Fellas Juras 801: prix d’achat et coût de détention
Krone Swadro TC 760: prix d’achat et coût de détention
Claas Liner 2700: prix d’achat et coût de détention
Kuhn GA 7501+: prix d’achat et coût de détention
Pöttinger TOP 762 C: prix d’achat et coût de détention
Vicon Andex 764: prix d’achat et coût de détention

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer